Enfant, Jean-Pierre Ohl s'est cru responsable de la mort de son idole Enid Blyton, la radio ayant annoncé le disparition de la créatrice de Oui-Oui alors qu'il achevait un de ses livres. C'est sans doute pour conjurer ce traumatisme qu'il nous offre aujourd'hui un roman alambiqué et ambré comme il sait les imaginer, nous entraînant à la suite d'une improbable brochette d'enquêteurs penchés sur l'identité du "lectueur", un vengeur qui se charge de faire payer aux "grands" auteurs leurs viles actions. On en retrouve en effet quelques uns victimes de lettres qui semblent les terrasser. Placée entre un libraire digne de Dickens et porté sur la bouteille et un commissaire en retraite qui se sait condamné, une jeune étudiante va ressusciter une époque révolue, celle où l'on croyait aux livres...
Un ancien commis de cuisine raconte la vie et la carrière de la Cheffe, une cuisinière qui a connu une période de gloire, dont il a longtemps été l'assistant - et l'amoureux sans retour. Au centre du récit, la cuisine est vécue comme une aventure spirituelle. Non que le plaisir et le corps en soient absents, au contraire : ils sont les instruments d'un voyage vers un au-delà, la Cheffe allant toujours plus loin dans sa quête de l'épure.
Clotilde cache ses complexes derrière d'amples vêtements et une présence au monde des plus discrètes. Après avoir tenté sa chance à Paris, cette jeune Bordelaise revient au pays grâce à une grand-tante qui accepte de l'héberger dans son immeuble de la rue Ferrère. Sous ses dehors revêches, Thérèse a prévu pour sa petite-nièce un strict programme de remise en forme. Avec l'aide de tous les voisins qui ont au préalable passé un casting impitoyable, Clotilde devra sortir de sa réserve. Il y a Claudie, la grande gueule qui aime raconter ses histoires de fesses, Sarah et Sophie, délaissées par leur mari et bien décidées à s'en accommoder, Élisabeth, la business woman meurtrie de ne pas voir grandir ses trois enfants. Chacun à sa façon va coacher Clotilde et lui redonner goût à la vie, à mesure qu'elle aussi découvre leurs petits secrets.
Un feel good book intelligent qui met le lien social au coeur de son intrigue et interroge notre capacité à vivre ensemble. Une galerie de portraits attachante, l'histoire d'une renaissance racontée avec énergie et un humour parfois corrosif.
En 1989, Jean-Paul Kauffmann fait un voyage singulier dans le Bordelais. Libéré depuis un an des geôles libanaises, il redécouvre le goût et le parfum du vin. Il est alors le rédacteur en chef de L'Amateur de Bordeaux. Au fil des différents terroirs et appellations (Côtes de Bourg, Côtes de Blaye, Pomerol, Graves, Sauternes) il nous livre une philosophie du vin, des odeurs, du goût. Ce texte est aussi un témoignage sur un monde bordelais qui à la fin des années 80 se trouve à un tournant, tiraillé entre l'ordre ancien et la révolution technologique. À travers des portraits de propriétaires qui composent une longue galerie balzacienne, Jean-Paul Kauffmann nous parle d'un monde aujourd'hui révolu. Voyage à Bordeaux est paru hors commerce. Pour la première fois, il est maintenant disponible en librairie dans une édition revue et augmentée complétée par d'autres textes parus dans Le Magazine littéraire ou L'Amateur de Bordeaux.
Jean-Paul Kauffmann est l'un des écrivains français qui parlent le mieux du vin. Ce récit est un voyage initiatique pour celui qui voudrait découvrir les subtilités du vin de Bordeaux.
En 1990, Jean-Paul Kauffmann effectue un périple en Champagne. « Le champagne, écrit-il, est plus que d'autres vins le fruit d'un miracle. Sans les caves d'Épernay et de Reims, sans la craie, il n'y avait pas de champagne. C'est un vin qui relève du prodige puisqu'il a relevé magistralement les difficultés pour les transformer en avantages [.] Le miracle du vin de champagne repose sur une adéquation constante au travail de la nature. » À travers ses grandes maisons, au gré du vignoble, Jean-Paul Kauffmann nous révèle les secrets de l'assemblage du champagne, « ce fils de l'air » : « cette impulsion vers le haut que souligne la bulle lie le champagne à l'image du froid, des hauteurs, de la pureté. »
«La fantaisie, ça va bien en dehors des heures de bureau et principalement le dimanche. Le dimanche, c'est toute la vie de Jean Dézert. Il apprécie ce jour que si peu de personnes comprennent. Il ne se fatigue point de parcourir et d'errer le long des grands boulevards.»
L'oeuvre de Jean de La Ville de Mirmont, tué au front le 28 novembre 1914 à l'âge de 27 ans, se compose d'un court roman, Les Dimanches de Jean Dézert, de contes et de poèmes publiés après sa mort, sous le titre de L'Horizon chimérique.
Né à Bordeaux en 1886, Jean de la Ville de Mirmont a passé sa jeunesse dans la capitale girondine. Il y a noué maintes amitiés fidèles, dont celle de François Mauriac qui a tout fait pour perpétuer son souvenir. Dans ses Nouveaux Mémoires intérieurs, il évoque " les amis qu'il a le plus aimés, presque tous partis à l'aurore de leur vie. Comment était leur voix ? Peut-on réentendre ces voix du temps que la cire ne les gardait pas ? Cet accent qui était le leur, un certain rire de ce Philippe, de ce Jean... " Ce Jean, Jean de la Ville, était poète. Avant de partir pour le front, il avait laissé sur son bureau un dernier poème, " Le Grand Voyage " : " Cette fois mon coeur, c'est le grand voyage, / Nous ne savons pas quand nous reviendrons. " Il n'est pas revenu. La littérature française était orpheline d'un grand talent.
Les Dimanches de Jean Dézert, la seule oeuvre publiée de son vivant, est l'histoire du désenchantement. Jean Dézert est un employé de ministère qui " considère la vie comme une salle d'attente pour voyageurs de troisième classe. " Il n'arrive ni à atteindre le bonheur ni à se suicider. Il vit, comme tout un chacun. C'est un livre d'une modernité étonnante. On retrouve cette ironie désabusée dans des contes comme " Le piano droit ", tandis que les poèmes de L'Horizon chimérique, également recueillis dans ce volume, sont plein d'une mélancolie baudelairienne.
Bordeaux dans les années 50. La Seconde Guerre mondiale est encore dans toutes les mémoires et pourtant, un nouveau conflit qui ne dit pas son nom a déjà commencé : de jeunes appelés partent pour l'Algérie. C'est dans ce contexte qu'une série d'événements violents se produisent. Le commissaire Darlac, qui s'est compromis pendant l'Occupation, est lui-même bientôt happé par cette spirale de violence... Prix du Polar européen du Point, Prix Landernau (Espaces culturels Leclerc), Prix Michel Lebrun, Meilleur Polar de l'année du Palmarès Lire 2014
Sur une vidéo clandestine, aux côtés du leader du Groupe Identitaire, un enquêteur privé reconnaît sa fille Julia qui est, selon les rapports du renseignement, « en voie de radicalisation violente ». Ce père défaillant mais protecteur, ancien mercenaire engagé en Afghanistan, va tenter de prendre la police de vitesse et de sauver sa fille.
Bordeaux, automne 2003.
Un tueur en série frappe sans discernement. Sur sa piste, seul le lieutenant Lazare Servent semble capable de saisir la logique du meurtrier. Soupçonné d'être lui-même un assassin, perdu aux yeux du monde, hanté par son passé, il semble ressusciter soudain grâce à l'arrivée inopinée de sa nouvelle partenaire et la catharsis de cette nouvelle enquête sous forme de défi.
Sa traque le mènera jusque dans l'ancien et gigantesque commissariat abandonné de la rue Castéja, où elle se terminera dans un bain de sang.
On n'a jamais fini de découvrir les visages multiples de la Gironde, si variés, à la fois si calmes et si émouvants, si jeunes et si pleins de sagesse. Une sérénité en émane, faite de plus de vingt siècles d'histoires et de mélanges humains, qui s'exprime à travers de grands noms et près de 200 artistes et auteurs « du pays » ou « inspirés du pays », d'Ausone à Mauriac, de Luccin à Larnaudie, en passant par Hugo, Verne, Rousseau, Stendhal, Guérin, D'Annunzio, La Ville de Mirmont ou Simenon...
Mieux qu'une géographie littéraire et poétique du département de la Gironde, cette anthologie s'envisage comme une intemporelle synthèse spirituelle.