Rentrée littéraire
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À vingt-sept ans, Miranda semble appartenir à un drôle de club : celui des enfants qui n'ont manqué de rien sauf de cette joie pure, essentielle, que certains ressentent du seul fait d'être en vie.
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La désinvolture est une bien belle chose
Philippe Jaenada
Coup de coeur- Mialet Barrault
- Litterature Francaise
- 21 Août 2024
- 9782080427298
Pourquoi, un matin d'automne, une si jolie jeune femme, intelligente et libre, entourée d'amis, admirée, une fille que la vie semblait amuser, amoureuse d'un beau soldat américain qui l'aimait aussi, s'est-elle jetée à l'aube par la fenêtre d'une chambre d'hôtel, à vingt ans ? J'aimerais savoir, comprendre.
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Quels secrets cache l'ombre du jacaranda, l'arbre fétiche de Stella ? Il faudra à son ami Milan des années pour le découvrir. Des années pour percer les silences du Rwanda, dévasté après le génocide des Tutsi. En rendant leur parole aux disparus, les jeunes gens échapperont à la solitude. Et trouveront la paix près des rivages magnifiques du lac Kivu.
Sur quatre générations, avec sa douceur unique, Gaël Faye nous raconte l'histoire terrible d'un pays qui s'essaie malgré tout au dialogue et au pardon. Comme un arbre se dresse entre ténèbres et lumière, Jacaranda célèbre l'humanité, paradoxale, aimante, vivante. -
Je t'ai donné des yeux et tu as regardé les ténèbres
Sola Irene
Coup de coeur- Seuil
- Cadre Vert
- 19 Août 2024
- 9782021553550
Entre les falaises des montagnes catalanes, se cache le mas Clavell. Dans cette maison reculée, à l'aube, une femme âgée, exagérément âgée, entame son dernier jour. Et toutes les femmes nées et mortes entre ces murs sont là pour la veiller. Joyeuses, elles préparent une fête en l'honneur de celle qui au soir viendra les rejoindre. Cette seule journée contient dès lors quatre siècles de souvenirs. Ceux de Joana, qui voulait un mari. Ceux de Bernadeta, dont les yeux voient ce qu'ils ne devraient pas. Ceux d'Àngela, qui n'a jamais mal. Ceux de Margarida, qui au lieu d'un coeur entier a un coeur aux trois quarts, plein de rage. Ou ceux de Blanca, née sans langue, la bouche comme un nid vide, qui se contente d'observer. Ou d'autres encore.Après Je chante et la montagne danse, Irene Solà signe un roman vivant et drôle, peuplé de légendes et profondément poétique. De sa prose puissante et musicale, elle célèbre la lumière et les ténèbres, la vie et la mort, la mémoire et l'oubli.Traduit du catalan par Edmond RaillardIrene Solà est une écrivaine, poétesse et artiste née en 1990 en Catalogne. Je chante et la montagne danse a obtenu quatre prix littéraires, dont le prix de Littérature de l'Union européenne en 2020, et a été traduit en vingt-sept langues. Je t'ai donné des yeux et tu as regardé les ténèbres a reçu le prix Finestres 2023 de littérature en catalan.
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Frapper l'épopée
Alice Zeniter
Coup de coeur- Flammarion
- Litterature Francaise Flammarion
- 14 Août 2024
- 9782080440587
Quand Tass était enfant, les adultes lui ont raconté l'histoire de sa terre à plusieurs reprises et dans différentes versions. Malgré tous ces récits, Tass n'a jamais bien su où commençait l'histoire des siens. Comme elle n'a jamais réussi à expliquer la Nouvelle-Calédonie à Thomas, son compagnon resté en métropole. Aujourd'hui, elle est revenue à Nouméa et a repris son poste de professeure. Dans l'une de ses classes, il y a des jumeaux kanak qu'elle s'agace de trouver intrigants, avec leurs curieux tatouages : sont-ils liés à un insaisissable mouvement indépendantiste ? Lorsqu'ils disparaissent, Tass part à leur recherche, de Nouméa à Bourail - sans se douter qu'en chemin c'est l'histoire de ses ancêtres qui lui sera, prodigieusement, révélée. Le destin de Tass croise celui de l'archipel calédonien et Alice Zeniter, avec une virtuosité romanesque remarquable, met en scène son passionnant visage contemporain, à l'ombre duquel s'invite, façon western, son passé pénitentiaire et colonial.
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Sur une île, dans une châtaigneraie coupée du monde, vivent sept femmes et leurs enfants. Elles se nomment Sophie, Miriam, Azalée, Caroline, Livia, Paola, Cléo. Le jour, sous l'égide d'Anita, la matriarche, elles travaillent au rythme des saisons, récoltent les châtaignes, s'occupent de leurs petits. La nuit, les langues se délient, les corps se relâchent. Elles dansent, boivent, se disputent. Dans ce décor aussi idyllique qu'étouffant où corps, faune et flore forment une même chair vibrante, elles tentent de cohabiter les unes avec les autres.
La châtaigneraie est un refuge. Depuis huit ans, Anita y recueille des femmes qui ont fui leurs compagnons. Loin de la peur et de la violence qui guette au dehors, elle leur offre un cocon protecteur où voir grandir leurs enfants. Élevés en meute, ceux-ci s'aventurent chaque jour dans la forêt. Aux confins de leur royaume, à distance des yeux maternels, les vestiges de la brutalité familiale refont surface. Les poings se ferment et les jeux dégénèrent.
Sophie et sa fille vivent ici depuis la création du refuge. Rien ne semble pouvoir changer le cours de leurs existences, mais l'adolescente grandit et commence à poser des questions. Quelles histoires cache cette vie isolée ? Pourquoi est-il interdit aux enfants de franchir l'enceinte de la châtaigneraie ? Entre ce que sa mère voudra bien lui confier et ce qu'elle découvrira au-delà de leur forêt, les masques tomberont. Jusqu'à menacer la châtaigneraie et ses habitantes.
Charnel, puissant, onirique, singulier, un premier roman au style envoûtant. -
Mathurine travaille pour la protection de l'enfance. Mère célibataire de Wallace, un garçon de neuf ans, elle vit en Guyane, aux portes de l'Amazonie. Alors que Wallace grandit, les relations se tendent entre la mère et le fils. Elle rêvait d'un enfant qui aimerait la forêt, lui ne vit que pour se mesurer aux champions de Fortnite. Fragilisée par la mort dramatique d'une adolescente placée en famille d'accueil, Mathurine est bouleversée lorsque le père de celle-ci, Tiburce, lui confie avoir vécu une étrange expérience en forêt. Quelque chose de l'ordre d'une apparition. Quelque chose qui fait ressurgir le souvenir d'un enfant qu'elle a croisé autrefois et dont elle n'a jamais pu admettre la perte.
Avec ce nouveau roman qui nous immerge dans l'extraordinaire forêt primaire de la France d'Outre-Mer, Colin Niel tisse une toile fascinante sur le thème de la parentalité. Dans la jungle des peurs et des enchantements, père et fille, mère et fils sont soumis à de terribles épreuves lorsque l'autre vient à manquer. Mais l'amour n'est-il pas la force qui peut nous conduire à dépasser nos plus profonds cauchemars ? -
Dors ton sommeil de brute
Carole Martinez
Coup de coeur- Gallimard
- Blanche
- 15 Août 2024
- 9782072929861
«Un long hurlement, celui d'une foule d'enfants, secoue la planète. Dans les villes, le Cri passe à travers les murs, se faufile dans les canalisations, jaillit sous les planchers, court dans les couloirs des tours où les familles dorment les unes au-dessus des autres, le Cri se répand dans les rues.» Un rêve collectif court à la vitesse de la rotation terrestre. Il touche tous les enfants du monde à mesure que la nuit avance. Les nuits de la planète seront désormais marquées par l'apparition de désordres nouveaux, comme si les esprits de la nature tentaient de communiquer avec l'humanité à travers les songes des enfants. Eva a fui son mari et s'est coupée du monde. Dans l'espace sauvage où elle s'est réfugiée avec sa fille Lucie, elle est déterminée à se battre contre ce qui menace son enfant durant son sommeil sur une Terre qui semble basculer. Comment lutter contre la nuit et les cauchemars d'une fillette ?
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« J'ignorais que le musicien venait de tomber dans le cercle magique annoncé quelques minutes plus tôt par le renard, qu'il s'agirait d'un bizarre roman d'amour, qu'il en serait le personnage, et qu'avec le renard ça m'en ferait deux, et que jusqu'à la fin je ne saurais pas lequel des deux j'allais aimer le plus. »
Un soir de première neige, loin de tout, une vieille romancière enracinée dans sa forêt reçoit la visite d'un pianiste, voyageur planétaire, connu pour ses interprétations de Jean-Sébastien Bach. Ils ne s'étaient jamais vus. Il était prévu qu'il ne resterait qu'un soir, mais la romancière n'a pas du tout envie de le laisser repartir. Comme la neige n'en finit pas de tomber et qu'il y a un Steinway sur place, elle va le séquestrer dix jours et onze nuits. Captivée par ce personnage, et même troublée, le soir du troisième jour, elle ajoute quelques gouttes de plus au somnifère qu'il lui demande pour se remettre de son décalage horaire.
On n'est pas loin du roman de Kawabata, Les belles endormies. Le thème du désir et de la viellesse est ici abordé, mais de façon inversée, et c'est sans doute un peu plus dérangeant : il ne s'agit pas d'un vieil homme qui entre dans le lit de jeunes beautés endormies, mais d'une femme vieille qui s'assoit au bord du lit d'un homme qu'elle a endormi, plus jeune qu'elle, et très beau.
Le même soir que le pianiste était arrivé un petit renard en très mauvaise forme. La romancière le soigne. Elle le sauve. Observer chaque soir cet extraordinaire petit renard devient une sorte de rite, et les rites, se dit-elle, sont là pour remetter de l'ordre dans le monde.
Il est donc question de soigner le monde, grâce à un pianiste et grâce à un renard. Et il est aussi question de deux amours. Un du jour, un de la nuit. L'un venu du dehors, apportant sa vie concrète, terrestre et menacée. L'autre, on dirait, venu de derrière la mort, nous assurant que tout a déjà eu lieu. Les horreurs ont été lavées à grande eau. Le monde resplendit. -
En 1848, on découvre de l'or dans la Feather River, en Californie du Nord. Une ville naît, baptisée Oroville ; la ruée vers l'or commence. En 2020, Thea, géologue venue à Oroville pour travailler en aval du gigantesque barrage désormais construit sur la Feather River, doit fuir devant l'avancée des méga-feux. Alors qu'un monde vacille, la violence de son histoire resurgit. Entourée de femmes aimées - une écrivaine de science-fiction, une descendante d'un peuple autochtone, une ingénieure coréenne -, Thea tente de remonter le fil des dévastations issues de la ruée vers l'or. Porté par la langue puissante et tendre de Nina Leger, le chant ancien de la rivière se mêle aux voix d'un présent bouleversé pour faire entendre l'épopée d'une civilisation qui s'est construite en détruisant, au point de préparer sa propre ruine.
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À l'époque des shôguns Tokugawa, dans le comté d'Awa, riche de son monopole sur la production d'indigo. Le maître teinturier Yamatoya Moémon, qui en détient le secret, vient de sauver la vie d'un tanuki. Aussi, lorsque l'infâme intendant du gouverneur le menace d'enlever sa fille Omiyo, le redevable tanuki accourt pour lui porter secours - et se transforme en son jeune employé, sous le nom de Chôkichi. Omiyo tombe raide amoureuse de Chôkichi, qui partage sa flamme. Mais le « jeune homme » bien sous tous rapports garde ses distances ; et pour cause : un tanuki ne peut s'unir avec une humaine, sous peine de causer sa mort. Une seule issue pour Chôkichi : s'inscrire à l'université Tanuki pour y décrocher le grade le plus élevé de son espèce, qui l'autorisera à se transformer en humain. Entre joute de mystifications, concours de mégapatalouffes et match de pelball contre les renards, bien des épreuves l'attendent...
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Quel crime a commis Agnès pour ressentir aujourd'hui l'impérieux besoin de se confier ? Cette jeune catholique pratiquante était pourtant parvenue à rendre sa vie conforme à son rêve de petite fille et au scénario souhaité par son milieu : à vingt ans, elle avait rencontré son futur mari au très prisé bal du Triomphe des saint-cyriens, elle avait abandonné sans regret ses études pour le suivre en régiment à Bayonne, où elle avait attendu tranquillement que s'accomplisse sa destinée de mère de famille nombreuse. Engagements, foi, sociabilité : elle avait tout bien fait. Mais les années ont passé, et son ventre est resté vide. Cette maternité qui se refuse, en instillant chez Agnès le sentiment de son imperfection et de son inutilité, a provoqué en elle une fissure. Au point de la pousser à commettre ce qui ressemble au pire, à ses yeux comme à ceux de sa communauté. Dans ce roman haletant et glaçant, Romane Lafore met en scène une jeune femme, hantée par le bien et le mal, qui tente de trouver son chemin entre culpabilité et liberté.
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À l'aube des années 1990 à Chicago, en pleine bohème artistique, un homme et une femme vivent l'un en face de l'autre et s'épient en cachette. Rien ne semble les relier - elle est étudiante en psychologie, lui photographe rebelle. Mais lorsqu'ils se rencontrent enfin, le charme opère et l'histoire d'amour démarre aussitôt entre Elizabeth et Jack. Ils ont la vie devant eux et, même si leurs rêves et leurs milieux divergent, ils sont convaincus que leur amour résistera à l'épreuve du temps. Mais qu'en est-il vingt ans plus tard ? Une fois que le couple s'est embourgeoisé, qu'il se débat avec un fils tyrannique, que le désir s'éteint à petit feu et que les rêves s'oublient ? L'achat d'un appartement sur plan devient alors le révélateur de tous les désaccords entre Elizabeth et Jack. Au fond, étaient-ils faits l'un pour l'autre ? Bâti avec de malicieux va-et-vient dans le temps, Bien-être est la fresque épatante d'un amour dont le décor, Chicago, perd son âme à mesure que les sentiments s'abîment. Nathan Hill y décortique le couple et l'état de la middle class avec un panache, une ingéniosité et un humour irrésistibles. Du grand roman américain au souffle palpitant.
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Deux hommes, une gare, un train. Un roman qui part en retard, s'arrête sur les voies et finit
en eau de boudin.
Deux copains rêvent d'aventure. Se procurent à cet effet un baluchon et deviennent
vagabonds. De nuit s'introduisent dans une gare de marchandises, et se cachent dans un
train. Ne savent pas quand ils partiront et où ils partiront. Ne savent même pas s'ils
partiront. Au petit matin le train s'ébranle.
Des jours durant, les deux amis brûlent le dur, comme on dit dans les romans de Jack
London, de Kerouac, de Jim Tully. À la différence près qu'ils ne verront pas Sacramento
ou les grandes plaines du Wyoming, mais Villeneuve-Saint-Georges, le parc naturel
régional du Gâtinais, Pouilly-sur-Loire, Nevers et Clermont-Ferrand... bref, le coeur de la
France !
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Au doux pays de Frzangzwe, le fossé entre les nantis et les fauchés ne cesse de se creuser. D'un côté, la baronne, secondée par son équipe de bras cassés : Mo, l'homme de main toujours chargé du sale boulot, Mouna la Souris experte en informatique, Hakkon le Brave inséparable de sa hache bien affûtée, le Toubib réchappé de la justice, Zap le naïf. De l'autre côté, l'archimaréchal règne avec ses zeds de camp et son conseiller Gabriel Pipaudi, premier fifrelin du palais, diplômé de la Grande École - promo Machiavel. Et puis il y a la marjorette, Anne-Sophie-Catherine-Elisabeth dite Aneth. Enfermée dans son vase clos gorgé de paillettes et des ors de la république, Aneth rêve d'amour et d'horizons inconnus. Lorsque sa servante Chantal organise une escapade clandestine dans la jungle du réel, tout bascule. Car les deux mondes vont se croiser, alors que grogne la révolte. Retranchés dans leur manoir, la bande de marginaux fomente un coup d'éclat : occuper la Grande Tour F. Pour quoi faire ? La démonter. Quand ? Le 1er mai. Et si la Révolution était en marche ?
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En avril 2022, la mère de Julia Deck est victime d'un accident cérébral. Selon les médecins, ses chances de survie sont infimes. Mais la patiente déjoue les diagnostics. Commence alors un long cheminement, dans l'espoir d'une convalescence, à travers le dédale des établissements de soins. En parallèle, Julia Deck raconte, sur un rythme vif et non dénué d'humour british, la vie de cette femme issue d'une famille ouvrière anglaise, passionnée de littérature, qui s'est élevée socialement, est venue habiter en France, tout en continuant d'entretenir un rapport complexe avec sa famille d'Angleterre. Car au milieu de son histoire, Julia décèle une étrangeté, peut-être un secret - un point aveugle dans le récit de sa filiation. Mais à cette interrogation, seule sa mère, précisément, pourrait répondre. Ce texte splendide, qui questionne les liens entre l'écriture et la vie, est aussi un geste d'amour bouleversant d'une fille envers sa mère.
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«J'ai souvent touché le fond, sauf qu'à chaque tasse bue, je remonte plus vite qu'une torpille. Renié par ma mère pour anormalité physique, je me réinvente au gré de mes joies. J'aime rire, déconner, me faire mousser et rêver de sacres improbables. J'ai appris une chose dans la vie - pour se dépasser, il faut savoir prendre son pied là où l'on traîne l'autre. Même avec des béquilles ou avec des prothèses, je continuerai de marcher dans les pas du temps en randonneur subjugué. Je ne lâche rien.» Hymne au courage d'être soi, à l'amour et à la solidarité inoxydable des «gens du quartier», Coeur-d'amande est une formidable bouffée d'air dans un monde en apnée.
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Le syndrome de l'Orangerie
Grégoire Bouillier
- Flammarion
- Litterature Francaise Flammarion
- 21 Août 2024
- 9782080445742
En se rendant au musée de l'Orangerie, voici que, devant Les Nymphéas de Monet, l'auteur est pris d'une crise d'angoisse. Contre toute attente, les Grands Panneaux déclenchent chez lui un vrai malaise. Sans doute l'art doit-il autant à l'artiste qu'au «regardeur» - mais encore ? Redevenant pour l'occasion le détective Bmore,Grégoire Bouillier décide d'en avoir le coeur net. Les Nymphéas de Monet cacheraient-ils un sombre secret ? Monet y aurait-il enterré quelque chose ou même quelqu'un ? Et pourquoi des nymphéas, d'abord ? Pourquoi Monet peignit-il les fleurs de son jardin jusqu'à l'obsession - au bas mot quatre cents fois pendant trente ans ? Obsession pour obsession, commence alors une folle enquête qui, entre botanique, vie amoureuse de Monet et inconscient de l'oeuvre, mènera Bmore de l'Orangerie à Giverny en passant par le Japon et même par Auschwitz-Birkenau, pour tenter d'élucider son «syndrome de l'Orangerie». Lequel concerne plus de monde qu'on l'imagine. Lequel dit qu'entre l'oeil qui voit et la chose qui est vue, il y a un mystère qui n'est pas seulement celui de la peinture.
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Raconté du point de vue de la narratrice, le roman plonge dans les secrets d'une famille marquante, où les non-dits menacent à tout moment de la précipiter dans le chaos. Et le lecteur avec.
- La mère est malade, le père a disparu, l'aîné s'est enfui dans la nuit. Et Nati, ce curieux petit frère, n'est pas un enfant comme les autres.
Isolée dans une maison emplie d'ombres, la narratrice interroge le passé. Que cachent tous ces silences autour de leur histoire ? À mesure que le mystère s'épaissit, la maison semble se transformer. Et si c'était elle qui détenait la vérité ?
- Porté par une écriture électrique, ce huis clos haletant explore les secrets d'une famille troublante. -
Roman de ronce et d'épine
Lucie Baratte
- Editions Du Typhon
- Les Hallucines
- 30 Août 2024
- 9782490501410
Dans un château perdu à l'orée d'une forêt mystérieuse vivent Ronce et Épine. Avec pour seule alliée leur nourrice, elles grandissent à l'ombre d'une jeune mère fantomatique au corps usé par les nombreux accouchements et d'un père adolescent éternel qui ne pense qu'à son propre plaisir. Pour fuir leur vie recluse rythmée par les saisons, les deux soeurs s'adonnent à de dévorantes passions : la chasse pour Épine, la broderie pour Ronce. Et dans cette forêt étrange et fascinante rôde un esprit vengeur. Devront-elles faire front ou se séparer pour vaincre ce qui veut les briser ?
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À Alexandrie, à la fin des années 1950, une bande d'amis se retrouve régulièrement au bar du restaurant Artinos, sur la corniche, pour de longues soirées animées durant lesquelles, l'alcool aidant, ils se plaisent à refaire le monde. Unis par un attachement profond à leur ville - presque un pays à part entière, même pour ceux qui viennent d'ailleurs -, ils sont divisés face à l'actualité nationale et au leader charismatique Gamal Abdel Nasser. Alors que l'Égypte connaît de profonds bouleversements sociaux et politiques, qu'adviendra-t-il de ces femmes et hommes épris de justice, de beauté et d'amour, acquis à la cause - ou à l'illusion - cosmopolite d'Alexandrie ?
Au sommet de son art, Alaa El Aswany compose une fresque humaine et historique tout en chatoiements tragiques, faisant une fois encore résonner avec brio les voix de personnages pris dans une tourmente qui les dépasse : la fin d'une époque. -
Les jardins de Torcello
Claudie Gallay
- Actes Sud
- Litterature De Langue Francaise
- 21 Août 2024
- 9782330194215
Jess semble avoir un destin tout tracé. Sa mère voudrait qu'elle suive ses pas et reprenne l'hôtel familial dans le village qui l'a vue naître. Mais Jess veut emprunter des chemins de traverse, se laisser surprendre.
Ce sera à Venise où, logée dans un appartement prêté, vivotant des visites guidées qu'elle propose en ligne, elle se nourrit de beauté, de découvertes, du simple plaisir d'être là, déchiffrant les secrets de la ville. Mais l'appartement est bientôt mis en vente, il faut déménager, chercher d'autres ressources. C'est alors qu'elle trouve un travail d'appoint auprès de Maxence Darsène. Fameux avocat pénaliste, vivant en couple avec l'exubérant Colin, il occupe une propriété au charme suranné, sur l'île de Torcello, où, entre deux affaires criminelles et aidé par un gardien au passé ténébreux, il poursuit un projet magnifique : redessiner, reconstituer, sauver les jardins qui bordent sa maison, depuis toujours livrés aux ravages de la montée des eaux...
Baigné de lumière et de sentiments effleurés, d'espoirs indicibles, de révoltes minuscules et d'émerveillements soudains, le roman de Claudie Gallay nous tient captifs des miroitements de la lagune, et de cette première Venise où la mémoire, la mélancolie et la ténacité insulaires se déploient, pour une jeune femme pleine d'attentes, telle une vie à s'inventer sous un vaste ciel de liberté. -
Hécube, la reine de Troie, voit sa cité détruite, ses enfants massacrés. Faite captive après la guerre, elle est condamnée à devenir l'esclave de son ennemi Ulysse. Une légende dit que, pour échapper à l'humiliation, elle se change en louve.
Ce Monologue puissant, incantatoire, raconte sa métamorphose. -
L'écrivain néerlandais Thomas Helder vient de mourir dans la fleur de l'âge. La cérémonie achevée, ses proches se rassemblent dans la maison de famille de sa mère, une demeure en pleine campagne aveyronnaise, embellie par la venue du soir, la clarté si particulière de la neige.
Au centre de cette assemblée, une très chère amie de Thomas, Margaux, architecte française renommée, partie au loin depuis des années, jusqu'à ce soir de deuil restée totalement absente. Mais pour elle, Thomas a laissé une lettre.
Margaux s'entretient avec tous et en particulier avec Jorg, le frère aîné du défunt. Entre eux se tisse une conversation énigmatique et singulière qui la confronte aux fantômes de son passé.
Un huis clos au coeur de la beauté des paysages, dans cette maison pleine des lointains souvenirs, entre l'Aubrac et Amsterdam : ils y ont grandi, s'y sont aimés, quelquefois menti. Une ronde de personnages menée avec virtuosité dans une unité de temps au cours de laquelle ces quelques inséparables se révèlent avec sincérité et chaleur, où s'inscrit en transparence ce que les lieux font aux hommes : "Nous étions des enfants des canaux, de l'écho de l'eau et de la patine du temps, ce qui comptait c'était la lumière."