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Penser l'incommunication
Dominique Wolton
- Le Bord de l'eau
- Documents Bord De L'eau
- 19 Janvier 2024
- 9782385190019
Plus la communication semble s'imposer, plus l'incommunication étend sa toile.
Pas de communication sans incommunication, c'est-à-dire sans difficultés à se faire comprendre, à écouter l'autre, ou tout simplement à partager quelque chose. L'incommunication n'est donc pas l'obstacle à la communication, mais sa condition même, au sens où elle oblige à négocier. L'incommunication est au coeur de notre expérience la plus privée comme au coeur de la société et de la politique.
Le défi d'aujourd'hui constitue à revaloriser la communication humaine, directe, par rapport à la communication technique qui envahit nos vies jusqu'au aux espaces les plus intimes.
À force de s'abandonner aux performances supposées de la communication technique, l'humanité crée les conditions mêmes de l'acommunication.
Cet ouvrage propose les clés théoriques pour sortir d'une telle impasse. -
La mondialisation, malgré ses promesses techniques infinies, n'a pas réduit nos difficultés à communiquer. Perdu dans les solitudes interactives, chacun cherche l'Autre, hélas, rarement au rendez-vous. Négocier. Cohabiter. Tout pour éviter l'échec de l'acommunication et le risque de guerre. L'Europe en est la paradoxale illustration. Jamais d'accord, mais toujours ensemble. La communication, on l'a rêvée parfaite, technique et immédiate, elle se révèle fragile, politique et humaine. La communication, au fond, c'est toujours le risque de l'Autre.
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Pendant un an, le pape François a accordé douze entretiens à l'intellectuel français Dominique Wolton. Fruit de ces rencontres humaines et chaleureuses, ce dialogue exceptionnel et inédit aborde en toute liberté les grands sujets de notre temps et de l'existence humaine : la paix et la guerre, la politique et les religions, la mondialisation et la diversité culturelle, les fondamentalismes et la laïcité, l'Europe et les migrants, l'écologie, les inégalités dans le monde, l'oecuménisme et le dialogue interreligieux, l'individu, la famille, l'altérité, le temps, la confiance et la joie.
Sans conformisme ni langue de bois, ce livre illustre la vision du pape pour l'Église et la société : abattre les murs et construire des ponts.
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« Avec la mondialisation de l'information, le moindre événement est rendu visible, et apparemment plus compréhensible. Pour autant, il n'y a pas de lien direct entre l'augmentation du nombre d'informations et la compréhension du monde. Telle est la nouvelle donne du siècle qui s'ouvre : l'information ne crée pas la communication.
Voici donc le point de départ du XXIe siècle : la rupture entre information et communication, la difficulté de passer de l'une à l'autre. On savait les cultures différentes, mais on pensait que la même information pouvait être plus ou moins acceptée par tous. On s'aperçoit du contraire : un fossé se creuse entre information et communication. Cette vérité empirique, on l'avait découverte, parfois douloureusement, au niveau des États-nations ; on la retrouve plus nettement à l'échelle du monde. C'est un certain modèle universaliste - en réalité occidental -de l'information et du lien entre information et communication qui s'effondre. »
Dominique Wolton
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La communication, les hommes et la politique
Dominique Wolton
- Cnrs
- Biblis
- 10 Septembre 2015
- 9782271087546
En 35 ans, Dominique Wolton a travaillé sur 10 domaines de recherche qui éclairent l'avenir : l'individu et le couple ; le travail ; les médias ; l'espace public et la communication politique ; l'information et le journalisme ; Internet ; l'Europe ; la diversité culturelle et la mondialisation ; les rapports sciences-techniques-société ; connaissance et communication.
En abordant ces thèmes à contre-courant des idées du moment, il a témoigné de sa lucidité et de son intuition. Ses recherches contribuent notamment à valoriser une conception originale de la communication qui privilégie l'homme et la démocratie plutôt que la technique et l'économie. En repensant les rapports entre l'individu et le collectif, entre le même et le différent, il renouvelle la pensée politique à l'heure de la communication omniprésente.
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En bref La langue de bois au filtre de la communication.
Le livre Discours fleuves des dictatures ou prose convenue et contournée des politiques de nos démocraties, la " langue de bois " se retrouve partout et dans des formes et des sens variés. Plus qu'une simple convention sociale permettant d'atténuer une vérité désagréable, entre politesse et hypocrisie, la langue de bois, tel le newspeak d'Orwell (1984), sert parfois à énoncer exactement le contraire de ce qu'elle dit, pour anéantir toute communication.
Dans ce numéro d'Hermès, des spécialistes reconnus étudient l'éventail de ces discours, cherchant à définir la ligne de partage qui fait cette langue " de bois ", ses modalités de production, et la répartition des rôles entre récepteur et locuteur au cours de ce phénomène.
Ce sujet est un enjeu majeur des recherches en sciences de la communication. Car au détour des ces langues de bois apparaissent en effet les ratés du message, les signes de dysfonctionnement des médias. Et l'on s'aperçoit au final que la langue de bois peut, paradoxalement, constituer un des moteurs de la communication, révélateur évident de sa complexité et son originalité.
Sous la direction de Dominique Wolton.
Coordonnateurs : Joanna Nowicki, Michaël Oustinoff, Anne-Marie Chartier.
Arguments - Thématique innovante.
- Cible élargie : Sciences politique, linguistique.
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Télévision et civilisations
Dominique Wolton, Hugues Le Paige
- Labor Sciences Humaines
- Trace
- 7 Juin 2009
- 9782804019389
Les conflits interethniques et internationaux, le terrorisme et la lutte anti-terroriste, la torture sont profondément marqués et alimentés par l'image de l'Autre.
L'information et en premier lieu la télévision y occupent une place essentielle. Cette télévision - qui selon Dominique Wolton était productrice de " lien social " - est-elle devenue l'instrument du " choc des civilisations " ? Nous vivons, en tous cas, quelques paradoxes qui peuvent avoir des conséquences dramatiques : la mondialisation et la technologie offrent plus d'informations et provoquent moins de compréhension.
Il y a désormais moins de distance géographique mais plus de distance culturelle ; de même que trop d'informations tue l'information. Le regard sur l'Autre est caricatural. La pression de la concurrence dénature le sens même d'une information désormais marchandisée. Comment concilier l'indispensable revendication identitaire et la cohabitation culturelle ? Comment préserver le sens face au spectacle ? Comment la télévision publique peut-elle concilier la recherche d'une indispensable audience et la préservation de son identité et de sa différence ? Comment peut-elle encore faire oeuvre de civilisation ?.
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Hermès Tome 71 : le XXe siècle saisi par la communication Tome 2 ; ruptures et filiations
Dominique Wolton
- CNRS
- Hermes
- 4 Juin 2015
- 9782271086051
Faisant suite au volume consacré aux « révolutions de l'expression » au xxe siècle, la présente livraison analyse la communication comme une discipline et un objet propre ayant connu, tout au long de cette période, des ruptures et des filiations. À partir de terrains toujours plus vastes et nombreux, ses concepts, écoles de pensée et paradigmes théoriques témoignent de la diversité de ses préoccupations et orientations, mais aussi de problématiques communes et de thématiques récurrentes. Les conflits et controverses qui la traversent attestent de sa vitalité, sans pourtant exclure des impensés - et parfois même des sacrifices - en des temps de sur-événementialité médiatique et d'idolâtrie technique.
Appelant une saisie interdisciplinaire aussi difficile que nécessaire, l'étude de la communication est rendue d'autant plus complexe - et son savoir plus fragile - que son objet même engage, rencontre et bute sur une inconnue majeure : l'altérité. Diversité culturelle, mondialisation et dynamiques identitaires locales ou globales, individuelles ou collectives en sont les marqueurs aujourd'hui évidents. L'ensemble invite alors à revenir sur les rôles et responsabilités des acteurs et pose, plus généralement, la question de toute forme de participation et d'engagement, public ou non.
La communication, prise entre injonction sociale et liberté d'expression de chacun, est-elle gage d'une meilleure compréhension de tous ? L'incommunication reste en tout cas son horizon. Elle guette toute parole et tout échange, ordinaire ou officiel. L'épreuve de l'autre est toujours au risque de soi. C'est sans doute dans cette réalité première mais constitutive de la condition humaine que réside, sur fond d'incertitude croissante au xxe siècle, l'enjeu fondamental de la communication.
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A quoi sert la télévision ? A rapprocher des publics par ailleurs séparés les uns des autres dans une société où chacun est enfermé chez soi. Là réside le génie de la télévision: faire participer chacun individuellement, librement, gratuitement à cette activité collective, partagée simultanément par le plus grand nombre. Elle est le lien social par excellence de la démocratie de masse. Car du haut en bas de l'échelle sociale, chez les riches comme chez les pauvres, les urbains et les ruraux, les jeunes et les vieux, tout le monde regarde la télévision. Et en parle. Telle est la thèse centrale du livre, qui vise à montrer l'importance de la télévision du point de vue démocratique. Pour cela, il faut critiquer les idéologies, techniques, politiques et économiques, qui l'enserrent et l'étouffent, privilégier la télévision généraliste qui s'adresse au grand public et se méfier des télévisions thématiques qui, sous couvert de satisfaire les publics, ne font que reproduire les inégalités sociales et culturelles. La télévision est un formidable outil d'émancipation politique et culturelle, aussi important pour l'avenir de l'Europe que l'éducation, la culture et la recherche. A condition de susciter des politiques plus ambitieuses que les modes dont elle est l'objet.
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La Voix,force de la radio
Hermès n°92
Numéro coordonné par Brigitte Chapelain et Zhao Alexandre Huang.
"Parler aux autres sans être vus, écouter sans voir, projeter ses propres images sur ce qu'on entend, ou bien oublier les paroles pour n'écouter que la voix, toute la radio est là. " - Patrick COHEN, 2023
La variété des dispositifs d'émission et d'écoute, la diversification de l'offre éditoriale et la fragmentation de l'auditoire témoignent des mutations et des extensions dont la radio, ce " medium aveugle ", a été l'objet, ainsi que de la puissance de la voix.
Hermès examine dans ce numéro certaines des forces, des fragilités et des limites de la radio en matière de communication dans sa dimension essentielle qu'est la voix. Les articles, écrits par des professionnels et des chercheurs venant de différentes disciplines, explorent les effets d'incommunication et d'acommunication dans les pratiques, les expériences et les tentatives développées par la radio pour créer, provoquer ou maintenir une relation d'intelligence, d'attachement et d'engagement avec l'auditeur.
Dans un environnement numérique où la voix conserve une importance considérable, la radio non seulement résiste, mais elle continue d'innover en s'adaptant. Cependant, la multiplicité des initiatives individuelles ou locales, la parole donnée aux minorités culturelles ainsi qu'aux identités discriminées, font réexaminer la relation entre altérité et incommunication, émotivité et rationalité. La radio est plus que jamais au coeur de toute réflexion sur la communication. -
Réussir à communiquer est la grande question de notre vie. On cherche tous à y répondre et personne ne peut s'en passer. Elle est au coeur des rapports personnels, familiaux, sociaux, politiques et, de plus en plus, de la mondialisation. Pourtant, elle est constamment dévalorisée, soupçonnée de manipulation, réduite aux paillettes ou au commerce. «La com» n'est pas synonyme de communication. Il a fallu des siècles de combat pour la reconnaître, et elle n'est authentique qu'entre des individus libres et égaux. C'est pourquoi elle est si fragile et indissociable de la démocratie. Sauver la communication, c'est admettre qu'elle est distincte de l'information, car elle concerne la relation, toujours difficile, avec l'autre. Communiquer, c'est de toute façon aller au-delà des messages et des techniques, aussi sophistiquées et séduisantes soient-elles. C'est rappeler, modestement, obstinément, la dimension humaniste de la communication et accepter les risques de l'incommunication. C'est aussi critiquer les idéologies qui la portent, et tous ceux qui l'utilisent, sans vergogne, tout en la dévalorisant. Sauver la communication, c'est finalement défendre l'idéal démocratique et comprendre que communiquer et cohabiter sont parmi les grands enjeux de paix et de guerre du XXIe siècle. La communication est toujours un pari sur l'autre. À l'heure de la mondialisation, où la fin des distances physiques révèle l'incroyable étendue des distances culturelles, elle est une valeur essentielle pour éviter que le choc des cultures n'entraîne la guerre des civilisations. D.W.
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Naissance de l'Europe démocratique : La dernière utopie
Dominique Wolton
- Flammarion
- Champs
- 4 Janvier 1999
- 9782080813718
La construction de l'Europe économique et l'ouverture des frontières doit conduire à la naissance de l'Europe démocratique. Celle-ci ne peut exister que par une fantastique révolution des mentalités. C'est ce que montre l'auteur, spécialiste des questions de communication et de politique.
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Mondes francophones - auteurs et livres de langue francaise depuis 1990
Dominique Wolton
- Association Pour La Diffusion De La Pensee Francaise
- 3 Avril 2006
- 9782914935715
Cinq continents, 133 pays, 4360 auteurs, 4650 notices bibliographiques : pour la première fois réunis dans un livre les principaux auteurs écrivant en français depuis 1990 et dans le monde entier, dans les domaines des littératures et des sciences humaines et sociales. Placée sous la direction de Dominique Wolton, une équipe de 22 chercheurs et universitaires avec plus de 90 correspondants à l'étranger.
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Aujourd'hui, chaque internaute laisse des traces de son passage sur la toile. Repérage, surveillance, la circulation et l'utilisation des données numériques personnelles suscitent de véritables inquiétudes.
Posant le problème dans son ensemble, ce numéro d'Hermès engage une réflexion sur cette identité numérique nouvelle, qui réduit l'individu à une collection de traces.
Bousculant les lieux communs, les auteurs développent l'idée selon laquelle la traçabilité n'est pas seulement surveillance, dysfonctionnement, mais aussi une condition positive de la personnalisation de l'information, de l'interconnexion des personnes et des objets. C'est un nouvel espace public qui est ainsi créé par le numérique où les distinctions traditionnelles public/privé sont bouleversées.
Appelant à la création d'un habeas corpus numérique, Dominique Wolton et ses collaborateurs analysent les politiques publiques de protection et de normalisation, dans un contexte où règne avant tout le laisser-faire ou la régulation totalitaire.
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Dans un rapport récent (2009), la British Academy met en garde les chercheurs britanniques aussi bien des sciences humaines et sociales que des autres sciences (physique, chimie, biologie, etc.) : ne maîtriser que l'anglais les condamne à être « mondialement connus. seulement en Angleterre ». Ce n'est pas la compétitivité de la recherche qui est seule en jeu : c'est également celle du pays entier. Et ce qui est vrai du Royaume-Uni vaut aussi pour les autres parties du monde.
Le tout-à-l'anglais, naguère présenté comme le nec plus ultra de la modernité, est désormais remis en cause par les anglophones eux-mêmes. C'est là un renversement de perspective spectaculaire, mais qui s'explique aisément à l'heure de la mondialisation. Le plurilinguisme et, par conséquent, la traduction - car on ne saurait apprendre toutes les langues - sont devenus des enjeux vitaux de la communication à l'échelle aussi bien planétaire que locale. La rationalisation est un appauvrissement.
Une telle évolution vient confirmer les analyses du volume précédent (H 49), qui mettait l'accent sur le fait que traduire n'est jamais une opération « neutre », « transparente » ou « à somme nulle » : c'est une recréation. Dans ce second volume, le projecteur est braqué sur la babélisation croissante du monde à laquelle on assiste aujourd'hui et sur ses enjeux, parallèlement au maintien de l'anglais comme langue dominante de la communication mondialisée.
La babélisation est cependant le contraire d'une solution : elle s'effectue en ordre dispersé et accentue l'ignorance de l'Autre. Pour qu'il y ait communication authentique, il faut une volonté politique de l'établir à travers la traduction. Ainsi s'explique la nécessité d'une approche pluridisciplinaire de la traduction. Seule celle-ci est capable de fournir les clés des recontextualisations culturelles et géopolitiques, indispensables pour comprendre la complexité du monde contemporain.
Michaël Oustinoff, Joanna Nowicki et Juremir Machado da Silva
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Maastricht clôt quarante années de construction technocratique de l'Europe et ouvre une autre histoire : celle de l'Eurpe démocratique.
Avec le suffrage universel s'achève l'Europe des 50 000 et commence celle des 340 millions. Rupture considérable, d'autant plus angoissante qu'elle s'est produite sous nos yeux en direct, en symétrie à l'effondrement du communisme. L'Europe démocratique recquiert une fantastique révolution mentale, où les conditions sociales et culturelles sont plus importantes que les institutions. En un mot, l'Europe démocratique n'est pas la suite de l'Europe économique avec un zeste de suffrage universel en plus.
Elle est bien autre chose qui mêle l'Histoire, les valeurs et les idéologies. Tout est à respecter pour mobiliser les citoyens. Et d'abord retourner le gant de la logique technocratique. Il n'y a plus, d'un côté une élite moderniste qui sait à l'avance, et de l'autre des citoyens en retard, frileux, passéistes et nationalistes. Dorénavant, il y a égalité des points de vue et des légitimités. Pour réussir l'Europe des citoyens, il faut partir de leur réalité : la nation, l'identité, la mémoire.
Et casser cette tyrannie de la modernité. Le risque, si on refuse de penser les conséquences de Maastricht ? La naissance d'un puissant mouvement qui ferait de l'Europe le parfait bouc émissaire de toutes les difficultés à l'Est comme à l'Ouest. Réussir l'Europe démocratique, la dernière utopie, c'est d'abord accepter de raisonner autrement.
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Hermès 38 - Sciences de l'information et de la communication. Savoirs et pouvoirs
Dominique Wolton
- Cnrs
- 17 Juillet 2007
- 9782271062444
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Demain la francophonie La diversité culturelle est l'enjeu politique majeur de la mondialisation. Si chacun veut bien participer à un monde ouvert, c'est à condition de conserver ses racines. Pas de mondialisation sans respect des identités, au premier rang desquelles les aires linguistiques qui traversent les continents, les pays riches et pauvres, du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest. La francophonie avec 175millions de francophones, 63pays et 711millions d'habitants constitue un acteur majeur de cette cohabitation pacifique à construire. Mais les Français n'en sont pas fiers, alors qu'il s'agit d'une fenêtre formidable ouverte sur le monde. Ni nostalgie, ni reste de l'Empire, elle est au contraire le moyen de parler de tout. Et d'agir. La France est déjà multiculturelle avec les outre-mers et les enfants de l'immigration. Avec la francophonie, elle est de plain-pied dans la mondialisation et la diversité culturelle. Elle lui apporte une richesse humaine exceptionnelle. La francophonie, un vestige du passé ? Non, elle est la jeunesse et l'avenir. La solidarité et la diversité culturelle en actes. La possibilité de conjuguer autrement culture, économie, démocratie et société.
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Le terme de « guerres de mémoires » est omniprésent dans l'actualité. Aux quatre coins du monde, la mémoire, le passé et l'histoire sont devenus des enjeux politiques et médiatiques majeurs. Les usages politiques de l'histoire ne sont cependant pas une nouveauté, ils ont commencé avec l'apparition de l'histoire elle-même. Longtemps le fait des dirigeants, des États, des partis, l'utilisation du passé à des fins politiques et identitaires s'est déplacée aux marges et aux peuples, depuis l'émergence de la mémoire et des mémoires.
Celles-ci sont devenues des espaces de luttes, de reconnaissance, de combats et. de concurrences, dont la violence n'est pas toujours symbolique. Une multitude de médias et supports les portent, les transportent, les modifient, les rendent visibles. Mais comment cela se met-il en oeuvre ?
Ce numéro d'Hermès se propose de faire de ces conflits un sujet d'étude et de décryptage. Pour appréhender ces questions et permettre des comparaisons, sont étudiées des aires géographiques très diverses (de l'Australie à l'Amérique, du Japon à l'Espagne, du Chili à l'Inde.), mais aussi des supports et espaces de médiatisation multiples (les camps, l'école, la presse, le cinéma, les monuments, la loi.) et des temporalités larges. Enfin, trois grandes thématiques mémorielles structurent ce dossier : « Colonisation et esclavage », « La fin des dictatures » et « Shoah, génocides et massacres ». Ces séquences montrent la notion de « modèles » au niveau mondial et national. Ces exemples révèlent en effet des dynamiques nationales (et transnationales) très fortes au sein desquelles la capacité de « communiquer » est un enjeu majeur.
Enfin, ce numéro est appelé à devenir un ouvrage de référence pour quiconque s'intéresse à la communication, à l'histoire, aux mémoires et à leurs enjeux. Comprendre ces stratégies médiatiques et leurs affects politiques, c'est comprendre comment fonctionnent nos sociétés et leur rapport au passé.
Pascal Blanchard, Marc Ferro et Isabelle Veyrat-Masson
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Le monde de la BD a ses emblèmes : Tintin, Astérix ou Largo Winch. Tirés à des
millions d'exemplaires, ces grands titres cohabitent depuis toujours avec une
multitude bigarrée et inégale, tels ces véritables romans graphiques de 500 pages
aux graphismes sublimes ou ces 8 pages noirs et blancs photocopiés à la va-vite.
Objet en perpétuel re-création, la BD connaît une ébullition saisissante, alimentant
des univers complexes.
L'équipe d'Hermès passe ce média au crible des sciences de la communication. Les
auteurs, universitaires ou professionnels, questionnent cette mise en images et en
textes, tentent une définition, interrogent son manque de légitimité originelle. Leur
but : saisir comment cet art majeur du XXIe siècle est capable de créer des liens
aussi forts avec son lectorat, de constituer et souder des communautés, des publics
divers, en suscitant des solidarités si concrètes et puissantes entre les différents
acteurs.
Pour la première fois, la BD se voit traitée et analysée comme n'importe quel média,
à égalité avec la télévision et la radio.
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Communiquer c'est vivre
Dominique Wolton, Arnaud Benedetti
- Cherche Midi
- 8 Septembre 2016
- 9782749135014
Spécialiste internationalement reconnu de la communication, Dominique Wolton revient sur son parcours et explique ses choix et ses engagements actuels.
Au début des années 1980, il popularise les idées de Raymond Aron dans une époque encore dominée par les grands maîtres à penser de la gauche et introduit la communication comme objet de recherche au sein du CNRS. À contre-courant des critiques sur les médias, il réévalue le rôle de la télévision. Sociologue des grands mouvements d'émancipation, il n'hésite pas à se confronter au religieux dans des entretiens avec Mgr Jean-Marie Lustiger et à la politique avec Jacques Delors. Lors de la montée en puissance des chaînes « tout info » et d'Internet, il est l'un des premiers à porter un regard critique sur ces innovations qui fascinent médias, décideurs et intellectuels. Il élargit sa problématique à la communication politique, puis aux grands enjeux de l'Europe, de la mondialisation, de la Francophonie et de la diversité culturelle. Il intègre le concept de la communication au sein des théories de la connaissance, et explique pourquoi celle-ci est au coeur des enjeux de paix et de guerre du XXIe siècle. Tout à la fois chercheur et conseiller des princes, Dominique Wolton démonte les conformismes et moque les postures.
Un livre décapant sur la comédie humaine de notre époque.
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Que la communication engage les cinq sens tombe sous le sens... Ce n'est hélas pas toujours le cas. En effet, la civilisation occidentale a établi la prédominance de la vue et de l'ouïe, et la dévalorisation du toucher, de l'odorat et du goût, réputés « animaux ». La dictature des écrans et des casques confirme aujourd'hui cette mise en ordre en nous engageant dans des formes de communication de plus en plus désincarnées. Une réaction semble pourtant se produire, avec des initiatives tous azimuts pour valoriser les « sens de l'intime » : ateliers olfactifs, culinaires, oenologiques, thérapies manuelles, etc. Tout se passe comme si notre époque voulait remettre en question la vieille hiérarchie des sens et découvrir de nouvelles façons, plus chaleureuses, d'expérimenter les relations avec autrui et avec le monde.
Par ailleurs, les sciences humaines, la médecine, la biologie et les neurosciences malmènent nos certitudes : la classification de nos sens ne serait qu'un choix culturel parmi d'autres, nous aurions plus de cinq systèmes sensoriels et nos perceptions fonctionneraient d'une façon globale, croisée et multimodale. De ce foisonnement de projets et de recherches, on attendrait une communication plus authentique et ouverte à l'altérité. Las, le besoin de sensualité a beau être exprimé de différentes façons, il échoue souvent face à des angoisses plus profondes. La vulnérabilité de la chair, par exemple, menacée par la maladie et la déchéance, nous terrifie, étouffant le désir de jouissance et refermant l'individu sur lui-même.
Pour rendre justice à ce domaine si complexe, ample et vivant et en dévoiler les multiples facettes, Hermès a choisi d'en diversifier les approches : à côté de contributions universitaires et pluridisciplinaires, on trouvera des témoignages et des récits. L'objet de ce numéro ? Dans une société ouverte et interactive, comment revaloriser les sens, à la hauteur de la difficulté de les vivre, sans céder ni au réductionnisme ni aux fausses évidences du sens commun ?
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Vive l'incommunication ; la réussite de l'Europe
Dominique Wolton
- Les Peregrines
- Essai
- 28 Mai 2020
- 9791025204894
L'Europe n'est pas un rêve dépassé au bilan décevant. Non, elle n'est pas déclassée par le glissement des pouvoirs vers une Asie toute-puissante.
Elle reste la plus grande aventure pacifique et démocratique de l'Histoire. Réussir à faire cohabiter plus de 500 millions d'individus divisés par d'innombrables contentieux, avec 27 nationalités différentes et parlant plus d'une vingtaine de langues, et ce depuis soixante ans, n'est pas une réussite négligeable. Mais comment cela est-il possible ?
C'est que les membres de l'UE persévèrent dans le dialogue, malgré les contentieux, les désaccords et les tensions, grâce à ce que Dominique Wolton nomme l'« incommunication ». Et c'est bien là que réside toute sa force, et son avenir.
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Hermès n.88 : confiance et communication : une aporie démocratique
Collectif, Dominique Wolton
- CNRS
- Hermes
- 6 Janvier 2022
- 9782271138996
En qui avoir confiance aujourd'hui ? L'appel à la confiance est quotidien, à la hauteur de la défiance partout exprimée envers les politiques, journalistes, experts, scientifiques, etc. Dans cette agora mondialisée que sont devenues nos sociétés, la confiance engage plus que jamais la communication par la place qu'elle accorde à la parole donnée à l'autre et à la relation qu'elle scelle avec lui. Mais, relevant de l'intime, de la croyance en ce qui va advenir, peut-elle être considérée comme une modalité de gouvernance, une catégorie pertinente pour penser la démocratie et l'espace public ? À l'heure de l'information continue qui oblige à tout savoir, tout dire et tout montrer, comment cette confiance, qui réclame du temps partagé, des affinités (s)électives et des confidents choisis pour des secrets bien gardés, est-elle possible ?
Nouvelles formes d'entre-soi, les réseaux socionumériques semblent être des espaces propices au déploiement de la confiance. Mais entre la gestion des traces et les dispositifs de sécurisation, la confiance numérisée et automatisée garde intacte, en l'exacerbant même, cette incommunication généralisée qui caractérise souvent les relations humaines et sociales aujourd'hui. Elle ouvre la voie aux appels à la défiance qui constituent autant de menaces contre la démocratie, la culture et la connaissance.
Hermès examine ici la coopération et les antinomies entre communication et confiance. Peut-on encore avoir confiance ? Celle-ci trouve son chemin dans les négociations diplomatiques, sociales et cognitives. Elle peut également naître à partir des débats et des critiques. Ce numéro Hermès fait ici le point sur les jugements controversés que la confiance a suscités, et donne la parole aux acteurs qui la pensent et la mettent à l'épreuve de la communication dans de nombreux domaines comme l'école ou l'hôpital, le monde politique ou syndical, l'armée, l'Église ou l'entreprise.