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Flammarion
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La communication est l'un des symboles forts de notre époque. Son idéal, rapprocher les hommes, les valeurs et les cultures, est au coeur du modèle démocratique et triomphe par l'intermédiaire de techniques de plus en plus performantes et séduisantes. Sa réussite est à ce point exemplaire que nombreux sont ceux qui voient dans le multimédia et les réseaux la réponse aux maux de nos sociétés et l'esquisse de nouvelles solidarités. Dominique Wolton nous met en garde contre ces conclusions hâtives : s'il n'y a pas de démocratie sans communication, les techniques génèrent aussi des inégalités. Quand la communication technique se déploie, il n'est pas rare que la communication humaine s'appauvrisse. Penser la communication, c'est montrer les dangers qui la menacent et dont il faut la protéger, renforcer les identités, retrouver le temps et respecter ce qui nous sépare. Bilan de vingt ans de recherches sur la télévision, la culture, la communication et la politique, le journalisme, les nouvelles techniques et l'Europe, ce livre enthousiaste mais lucide nous invite à pratiquer la distance au coeur de la communication.
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A quoi sert la télévision ? A rapprocher des publics par ailleurs séparés les uns des autres dans une société où chacun est enfermé chez soi. Là réside le génie de la télévision: faire participer chacun individuellement, librement, gratuitement à cette activité collective, partagée simultanément par le plus grand nombre. Elle est le lien social par excellence de la démocratie de masse. Car du haut en bas de l'échelle sociale, chez les riches comme chez les pauvres, les urbains et les ruraux, les jeunes et les vieux, tout le monde regarde la télévision. Et en parle. Telle est la thèse centrale du livre, qui vise à montrer l'importance de la télévision du point de vue démocratique. Pour cela, il faut critiquer les idéologies, techniques, politiques et économiques, qui l'enserrent et l'étouffent, privilégier la télévision généraliste qui s'adresse au grand public et se méfier des télévisions thématiques qui, sous couvert de satisfaire les publics, ne font que reproduire les inégalités sociales et culturelles. La télévision est un formidable outil d'émancipation politique et culturelle, aussi important pour l'avenir de l'Europe que l'éducation, la culture et la recherche. A condition de susciter des politiques plus ambitieuses que les modes dont elle est l'objet.
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«Un livre court, sans bibliographie, pour un public qui n'entre pas dans le langage spécialisé du chercheur.» L'objectif commun du sociologue Dominique Wolton et du journaliste Olivier Jay qui l'interviewe, est de nous faire partager leur conviction : «La communication a pour mission d'aider les hommes à vivre ensemble dans des sociétés éclatées.» Internet revendique un projet social : transparence et accès pour tous à l'appui. Mais il est loin de servir ce projet puisque, précisément, il manque des repères culturels nécessaires pour fédérer des individus d'origine et de croyances différentes autour d'une information disparate. Pourquoi vouloir faire d'Internet ce qu'il n'est pas : un système éducatif cohérent et efficace, le vecteur d'une nouvelle société, sinon cette société elle-même ? Il est temps d'identifier les règles du jeu dans cette «partie de poker menteur» que nous impose cet agent de la nouvelle économie, avatar du capitalisme qui gouverne nos démocraties. En quoi Internet se différencie-t-il du bon vieux système de vente par correspondance ? Dans quelle mesure n'est-il pas qu'un instrument de domination de cette nouvelle Rome qu'est l'empire américain ? Comment prendre au sérieux la réponse qu'il apporte au déséquilibre Nord-Sud - une communication universelle - quand il ne dit rien des personnes capables de la transmettre ? Sans compter que, repoussant toute forme de contrôle au nom de la liberté, il prive la démocratie de substance, d'implication politique, d'engagement citoyen.
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Réussir à communiquer est la grande question de notre vie. On cherche tous à y répondre et personne ne peut s'en passer. Elle est au coeur des rapports personnels, familiaux, sociaux, politiques et, de plus en plus, de la mondialisation. Pourtant, elle est constamment dévalorisée, soupçonnée de manipulation, réduite aux paillettes ou au commerce. «La com» n'est pas synonyme de communication. Il a fallu des siècles de combat pour la reconnaître, et elle n'est authentique qu'entre des individus libres et égaux. C'est pourquoi elle est si fragile et indissociable de la démocratie. Sauver la communication, c'est admettre qu'elle est distincte de l'information, car elle concerne la relation, toujours difficile, avec l'autre. Communiquer, c'est de toute façon aller au-delà des messages et des techniques, aussi sophistiquées et séduisantes soient-elles. C'est rappeler, modestement, obstinément, la dimension humaniste de la communication et accepter les risques de l'incommunication. C'est aussi critiquer les idéologies qui la portent, et tous ceux qui l'utilisent, sans vergogne, tout en la dévalorisant. Sauver la communication, c'est finalement défendre l'idéal démocratique et comprendre que communiquer et cohabiter sont parmi les grands enjeux de paix et de guerre du XXIe siècle. La communication est toujours un pari sur l'autre. À l'heure de la mondialisation, où la fin des distances physiques révèle l'incroyable étendue des distances culturelles, elle est une valeur essentielle pour éviter que le choc des cultures n'entraîne la guerre des civilisations. D.W.
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Naissance de l'Europe démocratique : La dernière utopie
Dominique Wolton
- Flammarion
- Champs
- 4 Janvier 1999
- 9782080813718
La construction de l'Europe économique et l'ouverture des frontières doit conduire à la naissance de l'Europe démocratique. Celle-ci ne peut exister que par une fantastique révolution des mentalités. C'est ce que montre l'auteur, spécialiste des questions de communication et de politique.
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Maastricht clôt quarante années de construction technocratique de l'Europe et ouvre une autre histoire : celle de l'Eurpe démocratique.
Avec le suffrage universel s'achève l'Europe des 50 000 et commence celle des 340 millions. Rupture considérable, d'autant plus angoissante qu'elle s'est produite sous nos yeux en direct, en symétrie à l'effondrement du communisme. L'Europe démocratique recquiert une fantastique révolution mentale, où les conditions sociales et culturelles sont plus importantes que les institutions. En un mot, l'Europe démocratique n'est pas la suite de l'Europe économique avec un zeste de suffrage universel en plus.
Elle est bien autre chose qui mêle l'Histoire, les valeurs et les idéologies. Tout est à respecter pour mobiliser les citoyens. Et d'abord retourner le gant de la logique technocratique. Il n'y a plus, d'un côté une élite moderniste qui sait à l'avance, et de l'autre des citoyens en retard, frileux, passéistes et nationalistes. Dorénavant, il y a égalité des points de vue et des légitimités. Pour réussir l'Europe des citoyens, il faut partir de leur réalité : la nation, l'identité, la mémoire.
Et casser cette tyrannie de la modernité. Le risque, si on refuse de penser les conséquences de Maastricht ? La naissance d'un puissant mouvement qui ferait de l'Europe le parfait bouc émissaire de toutes les difficultés à l'Est comme à l'Ouest. Réussir l'Europe démocratique, la dernière utopie, c'est d'abord accepter de raisonner autrement.
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Jamais, dans une guerre, il n'y aura eu autant de médias impliqués et jamais l'opinion publique n'aura eu à ce point l'impression de ne rien savoir. Jamais autant de journalistes sur le terrain et jamais autant de rumeurs et de désinformation. Jamais autant de direct, mais également jamais autant d'«images en boucle», cent fois revues, et de remplissage. Jamais autant d'informations donc, et jamais un tel sentiment mêlé de frustration et de saturation. Tels sont les faits qui apparurent dès le début de la guerre : l'apparent triomphe de l'information aboutissait au résultat inverse, une défiance radicale à son égard. C'est face au désarroi créé par une telle situation que j'ai voulu comprendre comment les médias traitaient la guerre. C'est pourquoi dès le 24 janvier, en plein conflit, à un moment où personne ne savait qu'il serait si bref. J'ai décidé de faire cette recherche, essayé de comprendre comment l'Histoire pouvait se dire et s'écrire quand on y était immergé avant que la mémoire immédiate des événements ne disparaisse. Telles sont les raisons de ce travail. Il ne s'agit pas d'un pamphlet. Même si le ton en est parfois vif, mais d'une recherche pour tenter de comprendre, en situation de crise, le fonctionnement de l'information dans les médias, pièces maîtresses du fonctionnement des démocraties pluralistes.
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Demain la francophonie La diversité culturelle est l'enjeu politique majeur de la mondialisation. Si chacun veut bien participer à un monde ouvert, c'est à condition de conserver ses racines. Pas de mondialisation sans respect des identités, au premier rang desquelles les aires linguistiques qui traversent les continents, les pays riches et pauvres, du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest. La francophonie avec 175millions de francophones, 63pays et 711millions d'habitants constitue un acteur majeur de cette cohabitation pacifique à construire. Mais les Français n'en sont pas fiers, alors qu'il s'agit d'une fenêtre formidable ouverte sur le monde. Ni nostalgie, ni reste de l'Empire, elle est au contraire le moyen de parler de tout. Et d'agir. La France est déjà multiculturelle avec les outre-mers et les enfants de l'immigration. Avec la francophonie, elle est de plain-pied dans la mondialisation et la diversité culturelle. Elle lui apporte une richesse humaine exceptionnelle. La francophonie, un vestige du passé ? Non, elle est la jeunesse et l'avenir. La solidarité et la diversité culturelle en actes. La possibilité de conjuguer autrement culture, économie, démocratie et société.
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Avec l'ouverture des frontières, la télévision, la démocratisation des voyages et plus récemment Internet, le monde se serait mué en un gigantesque «village». C'est, du moins, ce que veulent faire croire les puissantes industries de la communication : nous serions tous «citoyens du monde», multi-branchés, capables d'assimiler les héritages les plus divers, bricolant dans la bonne humeur une sorte de culture mondialisée. Rien de plus vain que cette prétention cosmopolite. Pour affronter un monde toujours plus ouvert, et donc plus incertain, il faut au contraire être confiant dans son identité, prêt à se confronter à d'autres valeurs. Ce n'est pas parce que l'Autre est aujourd'hui plus accessible qu'il est plus compréhensible, c'est même précisément l'inverse. Plus nos différences sont visibles, plus elles créent des tensions. Curieusement, alors qu'on ausculte à la loupe la mondialisation économique, on oublie de penser cette «autre mondialisation» dont dépendent pourtant la paix et la guerre de demain. À quelles conditions, donc, organiser au niveau mondial une cohabitation des cultures ? C'est la question centrale de ce livre et, pour Dominique Wolton, l'un des principaux enjeux politiques d'aujourd'hui.
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La seule vraie révolution de ces 50 dernières années est celle de la communication. Plus de messages, plus de diffuseurs, plus de récepteurs. Plus vite, plus loin... Nous sommes les acteurs de ce bouleversement. La communication est omniprésente et de plus en plus inséparable des techniques. Surpuissante communication ? Pas si sûr... Hier, alors que les techniques étaient encore balbutiantes, la communication brillait du même éclat que la liberté, l'égalité ou la fraternité au fronton des valeurs démocratiques. Aujourd'hui triomphante, elle s'est banalisée, et hésite entre une idéologie faussement consensuelle et une caricature féroce de la modernité. Pourtant, personne ne peut s'en passer. Il faut sortir la communication du leurre de la surpuissance. Rappeler, modestement et obstinément, sa dimension humaniste. L'avenir de la communication n'est pas dans le triomphe des techniques et des marchés, mais dans le risque de la rencontre et de l'incompréhension. Communiquer, c'est accepter la cohabitation avec l'autre, le pari de l'échange, l'épreuve de l'incommunication. Pour éviter que le village global devienne une immense tour de Babel, il faut apprendre à cohabiter. Et sauver la communication, cet idéal humaniste qui est aussi l'un des grands enjeux de la paix ou de la guerre au XXIesiècle.
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Eloge du grand public, une theorie critique de la television
Wolton Dominique
- Flammarion
- 15 Juillet 1993
- 9782080812766
Directeur du laboratoire Communication et politique du CNRS, l'auteur étudie la télévision et son influence sur l'espace public. Contrairement aux idées en vogue, il plaide pour une télévision généraliste contre une télévision thématique et fragmentée.
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Internet et apres ? - une theorie critique des nouveaux medias
Wolton Dominique
- Flammarion
- 8 Mars 2000
- 9782080814593
Pour penser le passage des médias de masse aux nouvelles techniques de communication, il faut replacer celles-ci dans une théorie générale de la communication, qui mette en rapport l'évolution technique avec les dimensions culturelles, politiques et sociales de la communication. Selon l'auteur, le Web risque d'encourager une communication illusoire : virtuelle, atemporelle, individualiste...