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Gilles Leroy
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Hécube, la reine de Troie, voit sa cité détruite, ses enfants massacrés. Faite captive après la guerre, elle est condamnée à devenir l'esclave de son ennemi Ulysse. Une légende dit que, pour échapper à l'humiliation, elle se change en louve.
Ce Monologue puissant, incantatoire, raconte sa métamorphose. -
Alabama, 1918. Quand Zelda, «Belle du Sud», rencontre le lieutenant Scott Fitzgerald, sa vie prend un tournant décisif. Lui s'est juré de devenir écrivain:le succès retentissant de son premier roman lui donne raison. Le couple devient la coqueluche du Tout-New York. Mais Scott et Zelda ne sont encore que des enfants:propulsés dans le feu de la vie mondaine, ils ne tardent pas à se brûler les ailes... Gilles Leroy s'est glissé dans la peau de Zelda, au plus près de ses joies et de ses peines. Pour peindre avec une sensibilité rare le destin de celle qui, cannibalisée par son mari écrivain, dut lutter corps et âme pour exister... Mêlant éléments biographiques et imaginaires, Gilles Leroy signe ici son grand «roman américain».
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À La Nouvelle-Orléans, c'est d'un oeil presque ironique que Zola Jackson, institutrice à la retraite, accueille l'ouragan Katrina. Rien ne la fera quitter sa maison ni abandonner sa chienne Lady. Alors que la catastrophe s'abat sur la ville, la voix de l'héroïne met en lumière les travers d'une société américaine inégalitaire et gangrenée par le racisme. Récriture du Déluge biblique, Zola Jackson est un voyage dans la conscience humaine, confrontée aux drames collectifs et aux tragédies intimes. TOUT POUR COMPRENDRE - Notes lexicales - Genre de l'oeuvre - Contexte social et culturel - Pour mieux interpréter TOUT POUR RÉUSSIR - Questions sur l'oeuvre - Chronologie de la narration - Histoire des arts - Vers l'oral du bac GROUPEMENTS DE TEXTES - Villes maudites - Le racisme en littérature aux États-Unis - La satire du journalisme dans le roman réaliste ENTRETIEN AVEC L'AUTEUR CAHIER PHOTOS.
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J'étais célèbre, on me reconnaissait dans la rue, on m'offrait des concerts dans tout le pays, mes disques sortaient en Europe... Les télévisions me demandaient, les stars de cinéma aussi me réclamaient à leur table, Lauren Bacall, Frank Sinatra, la minuscule Natalie Wood... Mes amis étaient écrivains, Langston Hughes, James Baldwin, Lorraine Hansberry. Ma vie pourrait-elle jamais être plus belle? J'étais la coqueluche du moment et une petite voix en moi susurrait : Profite, Eunice, ça n'aura peut-être qu'un temps. Eunice, c'était mon vrai nom. Maintenant je l'ai oublié. Cinquante années passées dans la peau de Nina Simone m'ont fait oublier mon nom. Et c'est une drôle de chose, à la fin, que de devoir porter un nom qui n'a jamais été le sien. Pour vivre un destin qui n'était pas le sien.
Comment Eunice Kathleen Waymon, la petite fille noire née dans une famille pauvre à Tryon, Caroline du Nord, en 1933, est-elle devenue l'immense Nina Simone, la diva à la voix unique et au toucher de piano inoubliable?
Le destin de Nina Simone ressemble à un roman : c'est ce roman que Gilles Leroy recompose, livrant avec tendresse l'histoire totalement vraie et totalement romancée d'une artiste adulée dans le monde entier ? mais si seule dans la vie.
Avec cet émouvant portrait d'une femme blessée, Gilles Leroy nous offre, après Alabama Song et Zola Jackson, le troisième volet de sa trilogie américaine.
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«Il embrassait comme un voleur novice. Vite et violent, avec des mains clandestines qui me faisaient la peau comme on fait les poches. Les doigts ont glissé en pied-de-biche sous la chemise, ont forcé la ceinture à la taille. Il m'a tout appris dans un baiser de camisole. Dans sa bouche était le goût du péché, que l'on n'oublie pas.»Lorsque le narrateur adolescent rencontre Volodia à Leningrad, c'est un véritable coup de foudre : il sait qu'il vient de croiser son destin. Inéluctable et fatale, la passion charnelle les emporte et désarçonne le lecteur, qui revit avec intensité le temps des premières fois.Dans ce récit autobiographique, l'auteur retrace avec clairvoyance toute la rage du sentiment adolescent. L'amant russe compose ainsi un véritable chant d'amour, fait d'urgence, de corps morcelés et d'érotisme électrique.
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1948, Arizona. Quand Paul Young rencontre Bob Lockhart sur un plateau de cinéma, l'évidence saute aux yeux de tous : les deux hommes seront bien plus que de simples partenaires de jeu. Espionnés par les studios, la police des moeurs et la presse à scandale, les amants vivront sept années de passion, jusqu'à ce que Paul regagne le rang.
Le voici cinquante ans plus tard, devenu sénateur et patriarche, qui joint sa voix à celles de deux autres inconditionnels : l'actrice Joanne Ellis, longtemps éprise de Bob, et Lenny Lieberman, l'agent presque frère.
Émus, émerveillés encore, ils tissent à eux trois la légende de Lockhart.
Toute histoire d'amour est aussi l'histoire d'un monde, nous dit Gilles Leroy : ici, une Amérique brillante, convulsive, déchirée entre avantgarde et cynisme, soif de liberté et répression.
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La narratrice, Lorraine, 32 ans, vit dans un lotissement miteux d'une petite ville du Wisconsin. Cette mère aimante et courageuse, et son mari Fred, élèvent leurs quatre enfants du mieux qu'ils peuvent, entassés dans une maison vétuste, tout en cumulant les petits boulots pour s'en sortir. Quand Fred se retrouve au chômage, la jeune mère se tue à la tâche et n'a, pour tenir, que Dieu et les cachets. Il lui faut aussi affronter sa bête noire, Adam, le fils aîné réfractaire. L'adolescent sort à peine de détention qu'une rumeur met en cause sa sexualité. Un soir d'hiver, Lorraine se dispute avec Adam. Parce qu'il est homosexuel, dans une Amérique profonde, pieuse et moraliste, Lorraine le met à la porte en pleine nuit, au risque de le laisser mourir de froid. Elle n'a alors plus qu'une obsession : sauver le reste de sa famille.
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«Tomber amoureux, ce jour-là, foudroyé au contact d'une main, me rendit mes seize ans, exactement mes seize ans à Leningrad. Quiconque aura aimé sait ces choses-là entre mille : étreindre une main, c'est tout donner, d'un coup, sans prudence, sans contrat, sans rien. Tenir la main, tous les enfants le savent, n'est pas seulement s'accrocher au passage : tenir ta main, c'est tenir à toi, tenir de toi. Et plus je serre, plus j'entrecroise nos doigts, les entrelace, plus je te dis mon incommensurable besoin, un besoin tel que ta paume me renseigne sur toi. Sur ta paume, j'ai pu lire que tu étais quelqu'un de bien.»
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En cette toute fin des années cinquante, Éliane a vingt ans quand elle tombe enceinte. André, le futur père, n'en a que dix-sept et ses parents s'opposent au mariage. La jeune femme a peur. Sa propre mère la renie, l'amant disparaît... Où trouver le courage de porter puis d'élever seule cet enfant?
Éliane et André sont les parents de Gilles Leroy. Dans ce roman, il dresse les portraits émouvants d'une mère séduisante et combative et d'un père amoureux et flambeur. Avec une infinie tendresse, essayant d'imaginer leur vie avant lui et ce qu'elle aurait pu être sans lui, il cherche aussi à savoir d'où il vient.
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Ils ne m'aiment pas et je ne les aime pas. Sans l'insistance de Suzanne Maupu, on se serait débarrassés les uns des autres sans autre forme de procès. Je n'aurais jamais su qui était mon père et peut-être n'en aurais-je pas été plus maudit pour autant. J'aurais mis le monde entre ces gens et moi.Moissons 2015, au coeur de la Beauce. Yanis, dix-sept ans, est de retour dans la ferme fortifée des Maupu, où il a séjourné quelques étés, petit. L'adolescent métis fait tache dans le décor:il vient des cités de Dreux, il a les cheveux longs et c'est un élève brillant. Il fait peur aussi. Que veut-il? Venger sa mère, Soraya, longtemps en confit avec les Maupu? Demander réparation pour lui-même?Le patriarche le rejette, les fils et les brus cachent à peine leur mépris. Suzanne, la femme du patriarche, fait exception, heureuse de retrouver dans les traits du jeune homme ceux de son fils mort à moto. Pourtant, ce n'est pas vers elle que Yanis se tourne mais vers un saisonnier américain, comme lui orphelin, dont il tombe amoureux.Le fils errant donne à entendre la voix émouvante d'un être en devenir, qui se débat avec ses origines et, par ses questions, par l'urgence de son désir, ébranle un monde archaïque.
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Été 1984. Lorsque le narrateur apprend la mort de sa jeune amie, Agathe, c'est une déflagration. Celle qu'il connaît depuis six ans et avec qui il partage beaucoup ne peut pas avoir disparue. Pourtant c'est un fait : elle a été violée et tuée dans un parking à Vincennes. Personne n'est mieux placé que lui pour témoigner sur cette jeune fille, avec qui il a travaillé et fait la fête. Devenu écrivain, ses souvenirs sont restés intacts : « Je l'idéalisais - et alors ? Il est possible que je l'idéalise aujourd'hui encore dans ces lignes. Au sordide du drame, on peut préférer sans rougir le roman d'un passé réécrit et provisoirement embelli. » C'est ce roman, et celui d'une époque, que nous livre Gilles Leroy, en forme d'hommage vibrant, plus de trois décennies après les faits. Il y dessine avec une grande élégance le portrait émouvant d'une jeune femme libre, plus vivante que jamais, et met en scène une amitié exceptionnelle
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Nous sommes dans les années soixante-dix. Will, le narrateur, va souvent en week-end à la campagne chez les cousins Vitti, avec ses parents Nush et le play-boy. Les cousins sont ouvriers d'une cristallerie, se tuent à la tâche et passent leurs congés à bâtir eux-mêmes leur maison. Un samedi de juin, on fête les noces du fils aîné des Vitti. Will, quatorze ans, y rencontre Roxane, dix-neuf ans, qui fait son initiation sexuelle. Rien que de très normal, en somme. Sept ans plus tard, un samedi de juillet, on marie l'autre fils Vitti mais tout a changé : le play-boy et Nush ont divorcé, la cristallerie licencie à tout va et jamais les cousins, chômeurs, n'auront l'argent pour finir leur maison. Will préfère désormais les bras des garçons à ceux des filles...Fresque sociale au vitriol sur fond de récession économique, Grandir, ou l'apprentissage de la désillusion, se fait peu à peu chant d'amour et hymne à la vie.
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«De ce roman-là du début par le début, je ne me souviens pas et je n'ai peut-être rien vu. J'ai entendu la voix d'enfant haute et claire, le léger trac trahi par une déglutition pénible, puis ces mots à la tournure un peu trop raide pour n'avoir pas été longuement remâchée : Pardonnez-moi, madame, mais la profession des parents est-elle obligatoire pour la fiche d'identité ? La principale - un joli professeur vêtu de robes mini blanches et moulantes, dont nous apprendrions plus tard qu'elle s'était destinée dans sa propre adolescence à tout autre chose que l'enseignement des mathématiques modernes - haussa alors ses sourcils épilés, parut réfléchir, puis sourit : Comme vous y allez ! Ce n'est qu'une fiche de renseignements, mais si vous estimez qu'il en va de votre droit à une vie privée, ma foi... non, c'est facultatif.»
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A la fin de la guerre à Pigalle, on attend que la guillotine s'abatte sur la tête d'un jeune condamné à mort. Son nom, Ange Soleil. La veille de l'exécution, ceux qui l'ont connu évoquent ensemble la redoutable figure du condamné. Il y a sa mère qui « délire lyriquement », un jeune gitan, un travesti, deux voyous et le patron du dancing. A l'aube, certains verront leur destin basculer. On est dans l'atmosphère de « Jésus la Caille » et, plus encore, dans les romans de Jean Genêt (surtout « Notre Dame des Fleurs »), auxquels cette pièce de Gilles Leroy semble rendre un pieux hommage.
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C'est l'histoire d'une couturière qui aimait trop la photographie et c'est l'histoire de ses photographies. C'est l'histoire d'un jardinier qui aimait trop les femmes et c'est l'histoire de son jardin. C'est l'histoire du zouave qui chantait et celle de Sarah qui abandonne son tambourin. C'est l'histoire du prêtre défroqué, amoureux de Sarah. C'est l'histoire de Muriel, l'enfant inachevée. Il y a aussi deux miliciens interlopes, une contrebandière scandaleuse et son mari boucher. Il y a aussi un lieutenant allemand, des aviateurs dans les déserts, des architectes dans les jardins. Et il y a Lou. Lou au centre du monde et qui réunifie le monde.
Enfin, il y a cet homme qui se souvient sans avoir rien connu, qui les interroge tous et cherche une réponse. Dans Les jardins publics, l'univers de Gille Leroy atteint l'ampleur d'une fresque contemporaine.
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Les machines à sous, c'est la grande réussite d'André, jeune homme des années soixante, qui gravit un par un les échelons de la maison Aubusson, négoce de flippers, juke-box et «bandits manchots» en tous genres. À dix-sept ans, André devient le père de Gilles, surnommé Billy-Boy en hommage à un succès de rock. Le narrateur pose son regard d'enfant sur les dissensions familiales, sur la pauvreté du clan maternel et la richesse tapageuse du clan paternel, sur les peurs et les combats d'Éliane, épouse adorée autant que délaissée, sur les frasques d'André, surtout, que l'âge n'apaisera pas et qui continuera à passer ses nuits dehors, entouré d'une cour permanente.
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À peine sortie de prison, Nadia est descendue dans le Var, à Vaucaire, chercher le fils qu'on lui a retiré quinze ans plus tôt. À pied ou en stop, elle court les routes de la côte et les collines de l'arrière-pays. Elle interroge tous ceux qu'elle croise, en vain. Les esprits de Vaucaire sont occupés à bien autre chose : la disparition du poète local. Les soupçons ont vite fait de se porter sur Marco, ce jeune moumian qui vit seul dans les collines.Soleil noir a la beauté sauvage de cette nature provençale au milieu de laquelle les drames se font et se défont...
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" Maman est morte est un livre rare, car il dit quelque chose d'authentiquement moderne : l'allégorie a laissé place à un sentiment qui va au-delà du constat.
Sans tristesse, d'une certaine façon, Gilles Leroy a écrit le livre de la stupéfaction. ", Gérard-Julien Salvy, Le Figaro Magazine. Maman est morte a paru pour la première fois aux éditions Michel de Maule en 1990. Le Mercure de France reprend ce texte revu par l'auteur.
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Vague inquiétude ce matin.
Même ce plaisir que j'avais au jardin, je le perds. La peau des hommes, comme la terre des jardins, c'est ce qui maintenait le contact. Mains fouillant la terre ou caressant les corps, j'étais en vie, dans la confiance de la vie. Si je renonce au sexe et me détache de la terre, je perds mes deux seuls points de soudure avec le monde du dehors. Un écrivain parisien a fui la ville pour s'installer seul avec sa chienne à la campagne, sur une colline battue par les vents.
Qu'est-ce qui lui a pris? La violence des éléments n'a d'égale que l'âpreté des moeurs. Au gré des saisons qui transforment son jardin, il se révèle et se cache tout à la fois, nous invite à partager ses amitiés fidèles et ses rencontres d'un soir. L'arrivée du jeune Zacharie pourrait bien bouleverser son existence.
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J'étais célèbre, on me reconnaissait dans la rue, on m'offrait des concerts dans tout le pays, mes disques sortaient en Europe... Les télévisions me demandaient, les stars de cinéma aussi me réclamaient à leur table, Lauren Bacall, Frank Sinatra, la minuscule Natalie Wood... Mes amis étaient écrivains, Langston Hughes, James Baldwin, Lorraine Hansberry. Ma vie pourrait-elle jamais être plus belle? J'étais la coqueluche du moment et une petite voix en moi susurrait : Profite, Eunice, ça n'aura peut-être qu'un temps. Eunice, c'était mon vrai nom. Maintenant je l'ai oublié. Cinquante années passées dans la peau de Nina Simone m'ont fait oublier mon nom. Et c'est une drôle de chose, à la fin, que de devoir porter un nom qui n'a jamais été le sien. Pour vivre un destin qui n'était pas le sien.
Comment Eunice Kathleen Waymon, la petite fille noire née dans une famille pauvre à Tryon, Caroline du Nord, en 1933, est-elle devenue l'immense Nina Simone, la diva à la voix unique et au toucher de piano inoubliable?
Le destin de Nina Simone ressemble à un roman : c'est ce roman que Gilles Leroy recompose, livrant avec tendresse l'histoire totalement vraie et totalement romancée d'une artiste adulée dans le monde entier ? mais si seule dans la vie.
Avec cet émouvant portrait d'une femme blessée, Gilles Leroy nous offre, après Alabama Song et Zola Jackson, le troisième volet de sa trilogie américaine.
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Gilles Leroy propose, en vingt-six mots, un abécédaire égoïste et personnel où il se raconte tout entier. L'Autre, Désir, Géniteur, Jardin, Lire, Onarchie, Plaire, Rupture, Télévision, Wanderlust, Zéro, sont autant de thèmes que l'auteur explore avec fantaisie, intelligence et drôlerie. Chaque entrée donne lieu à des récits successifs, tour à tour souvenirs, anecdotes, pensées, coups de coeur ou coups de griffe, de sorte que se compose sous nos yeux une oeuvre furieusement vivante et à la richesse galopante. Conçu en arborescence, Le château Solitude déploie, de toute sa densité, les multiples facettes de son auteur. Un récit en forme d'autoportrait mouvant, d'une sensibilité érudite et porté par une langue à l'irrésistible élégance.