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Belles Lettres
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Traduction de la distinction 15 du livre IV du commentaire de Jean Duns Scot sur les Sentences de Pierre Lombard, ce volume livre la pensée de l'auteur sur la propriété privée.
Envisagée comme relevant de la volonté humaine, elle ne peut en rien ressortir au droit naturel mais seulement au droit civil. De la même manière, Duns Scot fonde la communauté politique sur la volonté : le consentement et l'élection seules légitiment l'autorité politique qui a le pouvoir d'instituer la propriété privée par le droit. La fondation de la communauté politique revêt donc une dimension contractuelle, héritière de la pensée romaine dans son articulation juridique bien plus que de la pensée grecque.
La distinction 15 est donc un traité de droit politique et civil à part entière, ce qui en fait la singularité parmi tous les commentaires des Sentences du XIIIe siècle et du début du XIVe siècle. En particulier, la question 2 de cette distinction, la plus longuement traitée, a retenu depuis longtemps l'attention car Duns Scot y traite de manière détaillée des transferts de propriété et des contrats, et donc aussi de l'usure et du prêt à intérêt. Pour le spécialiste américain de la pensée de Duns Scot, Allan B.
Wolter, nous avons ici l'essentiel de la « pensée économique » de Duns Scot. -
La Cause du vouloir suivi de l'objet de la jouissance
Jean Duns scot
- Les Belles Lettres
- 5 Mars 2009
- 9782251181080
Duns Scot (1266-1308) était théologien catholique et franciscain,et non pas philosophe au sens moderne le sachant, on peut mesurer la grandeur de l'éloge que fait de lui celle qui consacra son chemin de pensée à la considération de la liberté. Le lecteur contemporain, habitué à chercher dans l'autonomie l'essence de la liberté, trouvera dans les textes publiés ici une pensée de la liberté irréductible aux schémas convenus. Tous les débats sur le libre arbitre et la toute puissance divine d'Ockham à Leibniz ne sauraient être appréciés sans la lecture de Duns Scot. C'est pourquoi nous livrons à la considération du lecteur la distinction 25 du livre II du Commentaire des Sentences qui constitue le texte clé de la pensée scotienne de la liberté. Posant la question de la cause du vouloir, Duns Scot affronte les positions des maîtres de la fin du XIIIe siècle aussi bien celles dites « intellectualistes » de Godefroid de Fontaines et Gilles de Rome que les positions « volontaristes » de Henri de Gand et Pierre de Jean Olivi, et en ce sens l'étiquette de « volontarisme » sous laquelle est abordée sa pensée s'avère inadéquate. Il nous montre que le libre arbitre repose sur une liberté plus originaire, celle de l'activité illimitée et toujours en devenir de la volonté. Cette liberté est indissociable d'une pensée de la contingence sans équivalent dans la tradition. On ne peut détacher l'approche de la liberté chez Duns Scot de celle de l'infini en acte. Alors que la finitude nous semble le plus souvent caractériser la condition de l'homme, Duns Scot nous entretient d'une infinitisation de l'homme comme le montre le texte de la distinction I du Commentaire des Sentences également publié ici. C'est en tant que volonté libre que l'homme, bien que fini, est cependant capable d'une jouissance de l'infini en acte.