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Mustapha Benfodil
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Ma mère a refusé que quiconque écrive sur nos corps
Mustapha Benfodil, Amine Hanine
- Le port a jauni
- Poèmes
- 16 Août 2024
- 9782494753150
"Ma mère a refusé que quiconque écrive sur nos corps" et c'est elle qui écrit : nom, prénom, père, mère, lieu et date de naissance..., pour que les corps ne se dispersent pas, pour que l'humanité demeure.
Lorsque nous entendons ce poème pour la première fois, il résonne avec les périodes sombres de l'espèce humaine. Il demeure et fait son chemin, dans nos corps, comme un cri pour l'humanité, venu de Palestine par la voix de Hanine Amine et de Mustapha Benfodil.
La peinture de Thomas Azuelos explore ce chemin et ce cri : il donne à voir le corps, entre lambeaux et humanité magnifiée, entre horreur et jouissance. -
Terminus babel
Mustapha Benfodil
- Macula
- Prière De Ne Pas Toucher Les Étoiles
- 23 Juin 2023
- 9782865891467
Après Alger, journal intense, son dernier ouvrage paru aux Éditions Macula, Mustapha Benfodil poursuit son expérimentation formelle avec Terminus Babel : le texte est mots, ratures, dessins, prose, poésie... fragments, fracas, convulsions. Le narrateur de Terminus Babel est... un livre... Un livre abîmé par une lectrice maladroite, qui se retrouve mis au rebut, prêt pour le pilon. Ce livre, K'tab (« livre » en arabe) a une mémoire, la sienne propre, qui se souvient de ceux dont les mains ont caressé sa couverture ; la mémoire de « L'Écrivain », dont il connaît la vie et les pensées dans ses moindres recoins ; la mémoire d'Alger et de l'Algérie aussi. Après sa belle vie dans les rayonnages supérieurs de la Grande Bibliothèque, K'tab se retrouve dans une salle de transit, l'antichambre du pilon, avec ses compagnons d'infortune dont il partage la destinée : le distingué CRAIPU (Critique de la Raison Pure, Emmanuel Kant) ; l'austère TraiDez (Traité du désespoir, Sören Kierkegaard), mais aussi CHEQMENUP (Chemins qui ne mènent nulle part, Heidegger) ; ToTab (Totem et Tabou, Freud) ; À Prendre ou à Lécher (San Antonio)... Un artiste a alors l'idée d'un projet qui va éloigner pour quelque temps K'tab et ses amis des atroces perspectives du pilon et nous permettre d'entendre son histoire... et sa vision du monde. Cette trame un peu fantasque est le point de départ d'une plongée dans les affres de la création littéraire, dans les pensées profondes et parfois inavouées de « L'Écrivain », petits tracas du quotidien qui l'empêchent d'écrire, perles du quotidien qui l'inspirent, bonheurs, malheurs, espoirs, souvenirs, K'tab connaît tout des moindres pensées de son auteur.
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Alger, journal intense
Mustapha Benfodil
- Macula
- Prière De Ne Pas Toucher Les Étoiles
- 11 Septembre 2019
- 9782865891191
« Un Algérien, c'est quelqu'un qui est arrivé jusqu'à la lune et l'a trouvée fermée. » À la croisée de plusieurs genres, ce roman-radiographie de l'Algérie contemporaine relève le pari de recréer le chaos de l'Algérie des années 1990 par l'expérimentation formelle : le texte est mots, ratures, photos, pages arrachées, papiers d'emballage, dessins... fragments, fracas, convulsions.
Karim Fatimi, astrophysicien de renom, meurt sur la route de Bologhine près de la « Maison hantée ». Mounia, sa femme, dévastée, entame alors un journal pour exorciser son chagrin.
En parallèle, guidée par un étrange voyeurisme, elle décide de se plonger dans les innombrables écrits de toutes sortes accumulés par son mari. Le lecteur passe d'une narration à l'autre, reformant alors le puzzle de l'univers tourmenté de Karim Fatimi, écrivain écorché vif, mais aussi époux, père, fils, frère, amant en découvrant chaque moment clé de sa vie : Octobre 1988, la décennie noire, la naissance de leur fille ou encore ce mystérieux 28 novembre 1994...
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Un monologue acide sur la vie au sud de l'Algérie, par l'unique employé de la morgue d'un petit village pétrifié entre l'ennui et la pauvreté.
Moussa est le seul employé de la morgue de BalBala, petit village perdu au sud de l'Algérie. Tous les morts du bled passent ici : femmes tuées par des hommes jaloux, personnes terrassées par des cancers provoqués par la pollution de l'importante plate-forme pétrolière voisine (à la fois distilleuse de mort et seule source de travail...), migrants, contrebandiers et autres fuyards, enfants abandonnés à eux-mêmes, suicides, victimes de scorpions... C'est à une véritable étude socio-politique sauvage à laquelle se livre Moussa, en enregistrant ses réflexions à l'aide d'un dictaphone, comme le lui a demandé Aziz, son seul confident et ami, dans le but d'écrire un livre - Aziz, qui est également le trublion du village, celui qui n'a de cesse de dénoncer les injustices,de pointer du doigt les véreux de toutes espèces : religieux, politiques, patrons, etc.
Jusqu'au jour où Aziz s'immole en plein tribunal de BalBala, et se retrouve à la morgue, en compagnie de son ami Moussa...
BalBala (mot qui veut dire tumulte en arabe) est un petit village fictif imaginé près de Ouargla, ville qui connaît une forte agitation sociale en ce moment avec le soulèvement des chômeurs du Sud (guidés par le Comité national pour la défense des droits des chômeurs, CNDDC) qui réclament un peu de justice dans l'accès au marché du travail dans les champs pétroliers. Et c'est exactement ce qu'aborde ce monologue.
Le texte repose, en partie, sur des enquêtes menées personnellement par l'auteur (reporter au quotidien algérien El Watan), à plusieurs reprises, dans le Sud algérien, où des activistes comme Aziz sont régulièrement persécutés et condamnés. L'un d'eux, un jeune juriste sans travail, avait même défrayé la chronique en s'immolant dans le bureau du directeur de l'agence de l'emploi de la ville de Ouargla...