Sans polémique, l'auteur analyse l'un des paradoxes de notre époque : le passé est dévalorisé - sa connaissance ne servirait à rien dans une société moderne -, et pourtant très investi - témoin le contrôle exercé par les régimes totalitaires sur la mémoire publique. Avec l'émergence de la cancel culture de virulents débats viennent désormais de la société elle-même. C'est précisément ce mouvement que l'auteur tente de décoder, en s'intéressant à trois problèmes majeurs : la mémoire historique (statues déboulonnées, noms supprimés) ; l'arrivée des trigger warnings dans l'espace artistique et la place de l'Antiquité classique à l'université.
Depuis quelques années, et dans le monde entier, nous voyons régulièrement les figures, les disciplines et les oeuvres les plus prestigieuses de la culture occidentale contestées et critiquées par une minorité de jeunes militants qui exigent leur exclusion de la culture commune. En un mot, leur effacement : cancel. Celle-ci ne serait, au fond, rien d'autre qu'un système de légitimation d'un ordre patriarcal, raciste et colonial.
Face à ces accusations, beaucoup sont perplexes. Pourtant, il s'agit de l'un des débats les plus importants de notre temps. Que répondre à ceux qui accusent Churchill d'avoir eu une vision du monde « raciste » ? À ceux qui font valoir que Carmen s'achève sur un « féminicide » ? Tout cela est vrai. Mais faut-il pour autant déboulonner les statues du Premier ministre britannique ou récrire la fin de l'opéra de Bizet ?
Telle est la question que Pierre Vesperini saisit à bras le corps, en mettant ses outils d'historien philosophe au service du débat d'idées.
De Lucrèce on croit tout savoir : un éclair, le De rerum natura, qui troua la nuit où sombrait la République romaine, entre guerres civiles et religions à mystères, portant la bonne nouvelle du rationalisme grec et de l'hédonisme épicurien. Puis l'oubli, au Moyen Âge. Oubli délibéré de la part du christianisme triomphant, désireux d'étouffer toute dissidence. La redécouverte enfin, par les humanistes qui, en imposant l'oeuvre malgré tous les interdits, feront naître le monde moderne.
Mais tout cela n'est que mythes. Mythe du poète hors des normes de son temps, mythe d'un Moyen Âge obscur, mythe de l'humaniste éclairé parti seul sur les routes à la redécouverte d'un passé disparu. Pierre Vesperini plonge à même les sources, antiques, médiévales et modernes, et déjoue le filtre de l'historiographie dominante. Dénouant un à un les fils de l'histoire supposée des origines de notre modernité, il éclaire de manière fascinante l'apport de l'héritage antique à notre culture européenne.
Marc Aurèle est aujourd'hui considéré comme un philosophe stoïcien à part entière, au même titre que Sénèque ou Épictète. Pierre Vesperini remet ici en cause cette « opinion commune » à partir d'un nouvel examen des écrits de l'auteur, notamment de passages souvent ignorés, croisés avec toutes les autres sources, exceptionnel- lement nombreuses, dont nous disposons à son propos. Conformément à une pratique courante dans l'Antiquité, Marc Aurèle utilise les « discours philosophiques » pour « rester droit », lorsque l'âme est ébranlée par les affects produits par le monde extérieur ou par le désé- quilibre des humeurs, notamment de l'humeur mélancolique.
Par ailleurs, l'auteur montre combien l'éthique ancienne est éloignée des conceptions de Pierre Hadot et de Michel Foucault. Le « soi » visé par les pratiques éthiques n'est pas un « soi » inté- rieur, mais un « soi » tout extérieur, entièrement soucieux du regard des autres, et de donner la plus belle image possible. La « droiture » ne consiste pas en l'adoption d'un « mode de vie » spécifique, mais au contraire en l'adoption d'un mode de vie le plus conforme possible aux attentes sociales, en fonction du statut de chacun. Enfin, l'éthique philosophique n'est jamais coupée du religieux, dans la mesure où « bien vivre », c'est « vivre avec les dieux ».
En mettant en lumière l'infinie variété des expériences que l'on désignait sous le nom de philosophia, de l'« époque des sages » à la christianisation du monde antique, Pierre Vesperini poursuit sa reconstitution d'une Antiquité « exotique ».
Chacun croit savoir, pour l'avoir appris à l'école, ce qu'était la philosophie antique : la naissance de la Raison, avec la critique du mythe et de la religion ; l'invention de l'éthique, avec le « souci de soi » et les « exercices spirituels » ; et bien sûr une galerie de bustes blancs vénérables : Socrate, Platon, Aristote, etc.
Pierre Vesperini propose de mettre en suspens ce « grand récit », et d'aller directement aux sources, en leur posant une question simple : qu'appelait-on philosophia dans l'Antiquité ? Tout d'un coup, le musée laisse place à un territoire luxuriant de couleurs et d'histoires, où le familier retrouve son étrangeté, où l'inconnu fait son entrée.
L'histoire ici, loin de s'opposer à la philosophie, la déplace. Car en proposant une reconstitution de l'expérience antique de la philosophia, du « temps des sages » à la christianisation, l'auteur invite aussi à prendre conscience de ce qui a été perdu, pour inventer d'autres façons de concevoir le savoir et la pensée.
Dans un très haut château perché au sommet d'une très haute montagne, vivait un roi triste. C'était tout simplement l'homme le plus triste du monde. Si triste qu'il interdisait à tous de rire ou de discuter. Même à sa fille, la princesse Olga. De toute façon personne ne venait au château à part l'épicier qui passait de temps en temps livrer les courses en tapis volant. D'ailleurs pour Noël Olga reçoit quelque chose qu'elle n'aurait jamais osé demander : un chien et un chat ! Elle ne le sait pas encore, mais sa vie va complètement changer.
Le 1er janvier 2002, les billets et les pièces en euros ont été introduits dans douze des quinze États membres que comptait alors l'Union européenne. En 2012, dix-sept des vingt-sept États membres de l'Union européenne ont adopté cette monnaie commune : Allemagne, Autriche, Belgique, Chypre, Grèce, Espagne, Estonie, Finlande, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Portugal, Slovénie et Slovaquie (Grande-Bretagne, Danemark, Suède, Hongrie, Roumanie, Bulgarie, République tchèque, Pologne, Lituanie et Lettonie ne font pas partie de la zone euro).
Depuis la mise en place de l'Union économique et monétaire, l'euro est devenu l'un des symboles les plus visibles de l'intégration européenne, et si les évènements de l'actualité récente montrent que la zone euro peine à coordonner les politiques économiques de ses membres, il n'en demeure pas moins que l'euro représente un outil politique essentiel de l'intégration européenne.