naguib mahfouz
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« La rue d'al-Nahhasin n'était pas une rue calme... La harangue des camelots, le marchandage des clients, les invocations des illuminés de passage, les plaisanteries des chalands s'y fondaient en un concert de voix pointues... Les questions les plus privées en pénétraient les moindres recoins, s'élevaient jusqu'à ses minarets... Pourtant, une clameur soudaine s'éleva, d'abord lointaine, comme le mugissement des vagues, elle commença à s'enfler, s'amplifier, jusqu'à ressembler à la plainte sibilante du vent... Elle semblait étrange, insolite, même dans cette rue criante... » N. M.
C'est dans les rues du Caire que Naguib Mahfouz, le « Zola du Nil », a promené son miroir et capté toutes les facettes d'une société égyptienne en pleine évolution. Impasse des deux palais est le premier volume d'une trilogie qui comporte également Le Palais du désir et Le Jardin du passé.
Naguib Mahfouz est le premier écrivain de langue arabe à avoir reçu, en 1988, le prix Nobel de littérature. -
Était-il en train de lui arriver ce qui arrivait aux autres pères en cette drôle d'époque ? Il entendait des choses abracadabrantes sur la « jeunesse d'aujourd'hui » : des élèves de collège prenaient l'habitude de fumer, d'autres bafouaient la dignité de leurs maîtres, d'autres encore se rebellaient contre leurs pères! Oh! bien sûr, son prestige à lui restait intact, mais... quel bilan tirer de cette longue vie de rigueur et de fermeté ? D'un côté Yasine qui sombrait dans la déchéance et de l'autre Kamal qui discutait, contestait et essayait de lui filer entre les mains!...
Naguib Mahfouz Nous retrouvons ici les personnages inoubliables de l'Impasse des deux palais. Yasine et Kamal ont grandi. Autour d'Abd el-Gawwad, le monde vacille. Peu à peu la société égyptienne traditionnelle cède le pas devant les moeurs et les valeurs modernes. Comme le Nil, le roman de Mahfouz suit son cours, imposant, monumental, fascinant...
Naguib Mahfouz est le premier écrivain de langue arabe à avoir reçu, en 1988, le prix Nobel de Littérature.
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D'un autre point de vue, l'amour lui paraissait une « dictature », chose que la vie égyptienne lui avait appris à haïr, et du plus profond du coeur ! Dans la maison de « sa tante » Galila, il offrait son corps à Atiyya, puis le reprenait aussitôt, comme si rien ne s'était passé. Quant à cette jeune fille rangée dans sa pudeur, elle ne se contenterait de rien de moins que de son corps et de son âme en même temps... et pour l'éternité ! Dès lors, il ne lui resterait plus qu'une ligne à poursuivre : la lutte pour la subsistance en vue d'assurer la survie de la famille et des enfants !
Naguib Mahfouz.
Troisième et dernier volet de la grande fresque romanesque qui relate les transformations de l'Egypte basculant dans la modernité, après Impasse des deux palais et Le Palais du désir, Le Jardin du passé amplifie l'histoire de la famille d'Abd el-Gawwad. Une nouvelle génération, désormais, incarne les contradictions et les blessures du pays : ce sont les petits- enfants d'Abd el-Gawwad, Ahmed, le communiste, et Abd el-Monem, le frère musulman. Conflits entre les idéologies, opposition entre les valeurs trditionnelles et celles de la société nouvelle... Un immense roman pour approcher l'Egypte d'aujourd'hui.
Naguib Mahfouz est le premier écrivain de langue arabe à avoir reçu, en 1988, le prix Nobel de littérature. -
Sur les ruines des somptueux palais fatimides a poussé la gamaliyya, un quartier populaire du vieux caire.
De ce petit monde truculent, qui oscille au fil des rumeurs de la ville ou voltige sur les fumées somnolentes du haschisch, s'élève parfois la voix du poète populaire disant l'évasion, proférant l'illusion, tandis que se succèdent des protagonistes qui mobilisent les ferveurs du peuple et suggèrent les trois révélations. toujours interdit par la censure égyptienne, qui l'identifia comme une scandaleuse transposition de l'histoire sainte dans la chronique familière des hommes, ce fastueux roman-parabole est l'un des plus merveilleux de naguib mahfouz.
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En 1930, la société cairote soumise aux hiérarchies séculaires réprouve la liaison que Qasim bey Fahmi, riche aristocrate, entretient avec Ihsane, jeune roturière. Craignant le scandale, le bey cherche à acheter un mari complaisant pour sa belle. Étudiant pauvre à la nouvelle Université du Caire, Mahgoub Abd el-Dayim envie la jeunesse bourgeoise qu'il côtoie sur les bancs de la faculté. Ce contrat de mariage lui offre l'occasion d'échapper à sa condition. Il accepte sans scrupule le marché. Mais pareil projet a ses failles. Un parfum de déchéance enveloppe bientôt le ménage à trois. Fascinante peinture de la corruption, incarnée par des personnages inoubliables tels Al-Ikhshidi, l'homme de main du bey, La Belle du Caire est aussi un roman incisif sur l'amour, le désir et la jalousie.
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Vers le milieu des années 1960, dans le café cairote «Al-Karnak», miniature d'une Égypte en train de perdre ses repères, se réunissent régulièrement trois étudiants, dont les destins vont être profondément marqués par les événements politiques. Écrit en 1971 par le futur prix Nobel de littérature, ce bref roman a eu dans l'ensemble du monde arabe un retentissement considérable.
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Avec une rare maîtrise technique, Naguib Mahfouz (prix Nobel de littérature 1988) retrace la vie d'une foule de personnages qu'il classe par ordre alphabétique, restituant ainsi l'histoire politique et sociale de l'Égypte depuis le début du XIXe siècle.
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Le soleil du matin brille dans un ciel limpide.
Depuis la terrasse, j'ai vue sur les minarets et les dômes. j'observe un corbeau perché à l'une des extrémités de la corde à linge. mon regard dérive vers le toit mitoyen et je ravale ma salive. l'envie me prend d'aller voir oumm zaki, qui ne manque jamais de m'offrir une sucrerie. je franchis le muret séparant les deux terrasses et me dirige vers une fenêtre qui donne sur la petite cour intérieure.
Là, en passant la tête par un carreau cassé, je découvre en contrebas oumm zaki, entièrement nue. assise sur un canapé, elle démêle lentement ses cheveux en s'abandonnant aux rayons du soleil, entièrement nue... vision étrange, éblouissante que ce corps plantureux ainsi offert au regard. je l'appelle :
- téza !
Elle sursaute, relève la tête et, me voyant, s'écrie en riant :
- petit garnement !...
Descends...
(extrait)
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Trilogie - impasse des deux palais - le jardin du passe - le palais du desir
Naguib Mahfouz
- Le Livre De Poche
- 28 Avril 1993
- 9782253063278
LA TRILOGIE DE NAGUIB MAHFOUZ Impasse des deux palais Le palais du désir Le jardin du passé
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Vers 1300 avant J.-C., Méri Moun, jeune Égyptien hanté par le souvenir du pharaon Akhénaton, décide de se consacrer à la recherche de la vérité sur le roi disparu. Tel un enquêteur d'aujourd'hui, il interroge tour à tour les disciples et les détracteurs de ce grand visionnaire qui n'avait pas hésité à proclamer sa foi en un Dieu unique d'amour et de vérité. La reine Néfertiti, son épouse, le général Horemheb et Aÿ, le prêtre d'Amon... tous ces personnages à la fois historiques et légendaires ressuscitent à travers les récits que recueille le jeune homme. Pas à pas, Méri Moun va revivre la fascination du culte solaire, la religion d'Aton.
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Dans ces quatorze nouvelles réalistes, métaphysiques, allégoriques ou absurdes, Naguib Mahfouz (Prix Nobel de littérature 1988) se fait le chroniqueur à la fois circonspect et amer d'une Égypte en pleine mutation, cherchant à capter l'enjeu des luttes qui se déroulent autant au niveau national qu'à l'échelle familiale et individuelle.
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Roman initiatique dont le héros, Ibn Fattouma, révolté par la corruption qui règne dans son pays et encouragé par son maître spirituel, se décide à partir à la recherche d'une cité lointaine, réputée vertueuse, dite Dâr al-Jabal, la Demeure de la Montagne.
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Ravi par les histoires que Schéhérazade lui a racontées pendant mille et une nuits, le sultan Schahriar décide de la garder comme épouse. Les habitants de la grande ville - Le Caire, sans doute - célèbrent dans la liesse l'heureux dénouement, sans savoir qu'ils vont désormais assister, dans leur vie quotidienne, à des événements aussi étranges et merveilleux que les contes de Schéhérazade... Il fallait toute la verve de Naguib Mahfouz pour prolonger ainsi les Mille et Une Nuits en une succession vertigineuse de faits divers où s'abolissent les frontières entre le rêve et la réalité, la folie et la sagesse, le bien et le mal.
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Le cortège des vivants : Khan Al-Khalili
Naguib Mahfouz
- Actes Sud
- Babel
- 30 Octobre 2010
- 9782742794560
Dans une famille cairote de la petite-bourgeoisie, sous les bombardements allemands de la Seconde Guerre mondiale, les déchirements de deux frères amoureux de la même femme.
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Avril, mois de la poussière et des mensonges. Une péniche amarrée à une berge du Nil, au Caire. Chaque soir, s'y réunit la «famille», composée de sept personnes : une traductrice, un écrivain, un critique, un comédien, un avocat, un homme d'affaires, enfin, Anis Zaki, modeste fonctionnaire, mais homme de grande culture, leur hôte à tous, et leur obligé. C'est lui, assisté du vieil Abdu, qui prépare le narguilé. Un jour, une jeune journaliste, Samara Bahjat, se mêle à cette assemblée d'intellectuels désabusés dont elle ne partage ni le goût pour le haschisch, ni le nihilisme, ni l'humour cocasse, ni l'art de la conversation absurde. Et le drame éclate qui les met devant la nécessité soit de renoncer à leur carrière, puisqu'ils la prétendaient futile, dérisoire, soit d'être infidèles à eux-mêmes.
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On commence désormais à bien connaître, en France, l'imposante oeuvre romanesque de Naguib Mahfouz, prix Nobel de littérature 1988 : plus de trente romans, dont une bonne moitié a été ou est en passe d'être traduite en français. Mais qui, en dehors des spécialistes, sait qu'il a également signé plus de deux cents nouvelles, réunies en quinze recueils, où l'on trouve quelques-unes des plus belles pièces du genre qu'ait produites la littérature arabe moderne ? Tour à tour mystiques, désabusées, absurdes, nostalgiques, réalistes, drôles, les quatorze nouvelles retenues ici offrent une vision kaléidoscopique de l'Egypte contemporaine. Choix guidé d'abord par le plaisir de la lecture, qui révèle en même temps la grande diversité thématique de l'auteur, sa maîtrise technique jamais en défaut et son étonnante capacité à se renouveler.
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Lorsqu'en 1948 paraît Chimères, le destin de l'Égypte semble lié durablement à celui de l'Angleterre. Cette situation voit Naguib Mahfouz s'installer dans la période réaliste de son oeuvre naissante. Chimères se pose pourtant en retrait de cette tendance. Mahfouz s'y concentre sur la psychologie d'un seul personnage, brossant dans ce récit intimiste le portrait d'un être hypersensible, mal adapté à la vie en société. Après une enfance calfeutrée, il se libère de la tutelle d'une mère trop aimante pour affronter le monde du travail et découvrir l'amour. Amour pur et idéalisé, mais le mariage, hélas, loin de mettre fin aux angoisses du jeune homme, ne fera que les exacerber. L'adoration qu'il voue à sa femme entrave sa sensualité, jusqu'à le faire souffrir d'impuissance. Désespéré, tour à tour la proie de la honte, de la jalousie et de la rage, l'amoureux déçu noie son chagrin dans l'alcool comme dans les bras d'autres femmes. Désemparé et pathétique, il sera le témoin de l'écroulement inexorable de son mariage. Trahisons, adultères et deuils vont se succéder en un déchaînement passionnel. Et ce récit qui avait débuté comme une longue plainte sourde et solitaire se termine en un brasier de violence et de folie.
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Omar al-Hamzâwi, célèbre avocat cairote de quarante-cinq ans, marié et père de deux filles, est soudainement atteint d'asthénie. Son médecin lui conseille le repos et le sport, mais son état de santé ne cesse de se détériorer et il éprouve pour sa femme, sa profession, son mode de vie, une vive répulsion. Il finit par se retirer du monde, dans une petite cabane, s'abandonnant à ses hallucinations mystiques. Mais un vieil ami, recherché par la police, vient troubler sa solitude... Porté par une écriture à l'intense charge poétique, ce roman, qui date de 1965, clôt le cycle dit "philosophique" de Mahfouz, commencé en 1959 par Les Fils de la médina.
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Othmân bayyoumi est un fonctionnaire assidu et pieux, un serviteur zélé de l'etat - cet etat égyptien aussi vieux que le monde, qu'il considère comme "le souffle de dieu sur terre".
Toute sa carrière, du huitième au premier échelon, se déroule, aride et solitaire, comme s'il s'agissait de la "voie" que doit parcourir un soufi, station après station, pour accéder à la lumière divine. mais cette ascension dans la hiérarchie est aussi une descente aux enfers. othmân lui a sacrifié toutes les joies de l'existence, traitant avec mépris saïda, son premier amour, puis saniya et assila, toutes indignes, selon lui, d'épouser un futur directeur général.
Seule lui convenait sa liaison secrète et sordide avec la prostituée qadriya, qui ne risquait pas de le détourner de son ambition sacrée... en campant un antihéros à la fois pathétique et vil, naguib mahfouz révèle les rouages d'une administration qui se perpétue en marge de l'histoire, insensible aux bouleversements politiques et sociaux qu'a connus l'egypte depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
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Unique roman méditerranéen de Naguib Mahfouz, Miramar est le roman d'Alexandrie, ville mythique. Réunis dans une pension au bord de la mer, cinq hommes vivent, chacun à sa manière, les transformations survenues dans la société égyptienne à la suite de la révolution de 1952. Le récit à plusieurs voix tourne autour de la servante Zohra, jeune paysanne fière et déterminée qui incarne les valeurs morales et idéologiques de la nouvelle génération égyptienne.
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Ouvrage publié sous la direction de Selma Fakhry Fourcassié
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Par l'évocation de personnes qu'il a connues, aimées ou simplement croisées au cours de sa longue existence, naguib mahfouz donne à voir avec miroirs le kaléidoscope chamarré de l'égypte du xxe siècle, s'attachant tout particulièrement aux classes moyennes ou modestes qui cohabitent dans la ville moderne du caire : intellectuels, professeurs, fonctionnaires du ministère, étudiants, artisans, employés ou prostituées.
On est bien loin de l'anecdote, tant le talent de mahfouz transforme chaque existence minuscule en vivant symbole - de la liberté, des regrets de jeunesse, de l'engagement, du charme féminin, de l'ambition, du temps qui passe. entre roman choral, recueil de nouvelles et fragments d'autobiographie, ce texte atypique compose surtout l'image en creux de son auteur et en illustre à chaque page le profond humanisme, l'humour tendre, la loyauté et la foi dans la vie.
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Voyageur à la malette ; le vieux quartier
Naguib Mahfouz
- Points
- Signatures
- 15 Mars 2012
- 9782757828588
La ville du Caire est la source d'inspiration favorite du grand écrivain égyptien Naguib Mahfouz.
En quelques pages à peine, chacune de ces huit nouvelles fait vivre sous nos yeux le charme de ses cafés enfumés, le passage inexorable du temps, la transformation irréversible des petites ruelles d'autrefois en routes vrombissantes et encombrées...
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Courtisane d'une beauté inouïe, Rhodopis a un coeur de pierre. Lorsque son regard croise celui du jeune pharaon Mérenrê II, elle est parcourue d'un étrange frisson. Que lui arrive-t-il. ? Cette passion dévorante détourne peu à peu le roi de ses devoirs et remet en cause le fragile équilibre politique du régime. Une fabuleuse histoire aux airs de conte des Mille et une nuits.