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Editions HoméoPsy
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Plus ou moins justifiée, « l’ombre » du spirituel plane sur l’homéopathie. Médecine traditionnelle, elle garde cette marque du passé qui reliait Mages et Devins, au pouvoir guérisseur attaché à la magie comme à la spiritualité.
Il n’est donc pas étonnant que ce thème de spiritualité soit abordé ici et qu’il le soit, davantage encore, par un psychiatre homéopathe de formation psychanalytique. La frontière entre normal et pathologique dans ce domaine-là, les différents courants qui ont traversé et traversent encore la discipline hahnemannienne portent cette particularité d’en évoquer la présence, chacun à leur manière.
Kent et le « Péché originel », Charles Hempel, auteur de divers ouvrages religieux et traducteur d’Hahnemann, les courants Masistes ou ceux d’Amérique du sud, ont ouvert le chemin à cette potentialité de l’homéopathie, d’être porteuse de cette marque, inhérente aux médecines traditionnelles.
Si Hahnemann, croyant comme la plupart des médecins de son époque, n’en écartait pas l’impact dans la manière d’être à respecter dans la relation de soin, il est important de souligner qu’il n’a jamais mêlé cet aspect à ses expérimentations. Il s’est contenté, la plupart du temps, de réserver ses réflexions d’ordre spirituel, religieux ou métaphysique, à ce qu’il considérait comme le rôle du médecin et à l’écoute nécessaire à ce dernier.
La spiritualité est au coeur de l’homéopathie, comme elle est au coeur de toute approche dont les racines plongent dans les Traditions. Le mot « placebo » qui lui est attaché, porte en lui une connotation religieuse. Placebo… « Plaire au Seigneur », ce premier mot des Vêpres des morts entonnées par des pleureuses payées de quelques piécettes en échange de leur présence et de leur comportement endeuillé, est en lui-même un symbole… Le placebo est le médicament donné au patient pour lui plaire… Supercherie… Charlatanisme… Les Mages et Devins porteurs d’un pouvoir émanant du Sacré, se voient ici symboliquement remplacés par les mages et devins porteurs d’une autre réalité ou à la quête d’un pouvoir des plus matérialisés…
Absente du discours des homéopathes actuels les plus classiques, cette note de spiritualité émerge pourtant des sources utilisées pour soutenir certaines nouvelles théorisations, qui se veulent suivre Hahnemann, mais aussi, être à la pointe du progrès et du modernisme. Le « Péché originel » en est exclu, au point de ne plus même être évoqué, ni même parfois connu dans son importance et dans ce qu’elle a entrainé de modifications de la théorie hahnemannienne.
Mais les sources alchimiques, philosophiques, ou mythologiques dont sont tirées les indications, ne sont pas exemptes d’une connotation de cet ordre, fut-elle voilée ou peu exprimée. Elle n’est pas abordée ici, ne constituant pas l’objet de cette réflexion qui se veut porter sur l’irruption de la spiritualité dans le domaine de la psychiatrie, sur son expression au travers du discours des patients et des pathogénésies, plutôt que sur les supports théoriques, intégrant cette dimension à la pratique de l’homéopathie.
Le Mage et le Devin porteurs du savoir sacré d’autrefois, d’un lien exprimé avec le Cosmos ou avec les divinités de la nature, prennent un autre aspect… Ils se réfèrent à des notions plus modernes, qu’elles soient celles de la physique quantique, ou parfois même, de la psychanalyse.
Cette analyse des différents thèmes ayant à voir avec la spiritualité, ne pouvait donc les passer sous silence, montrant à quel point le discours des patients, même le plus actuel, en révèle encore bien des aspects… Tout en prenant de nos jours des tonalités un peu différentes, ces connotations d’ordre religieux ou spirituel, restent toujours présentes et actives dans leurs bases essentielles.
Les propos entendus au quotidien en témoignent. La réalité de leur impact et ses répercussions sur la vie psychique et le comportement général, en montrent l’importance. -
« Si vous servez l’homéopathie, servez-la bien », disait en substance Hahnemann. Si l’homéopathie se doit d’évoluer, elle ne doit cependant pas perdre ce qui fait son essence et les règles qui la fondent. De ce fait, aucune occasion ne doit être ratée pour interroger sa pratique et permettre une meilleure approche de ce qu’elle avance. Si elle veut appartenir à la médecine, elle est invitée à ne pas en oublier les principes et les apports. Analyser les influences qui ont pu en modifier le mode d’application ou les conceptions de base, en regard de celles concernant les sciences médicales dans leur ensemble apparaît maintenant indispensable.
Il y va de sa survie de pouvoir maintenir un langage cohérent, échanger des données et (s’)ouvrir à de nouveaux champs d’investigation. Son apport au champ de la connaissance et des outils thérapeutiques est à ce prix.
Cela est d’autant plus important, que de nouveaux prescripteurs existent en potentiel. Interpellés autant par la demande croissante des patients, que par l’absence de prise en compte des sensibilités particulières et des iatrogénies inhérentes aux molécules mises sur le marché, ils sont d’autant plus disposés à se voir informés.
Mais faut-il encore le faire d’une manière qui leur soit audible et ne corrobore pas les attaques des opposants habituels à la discipline hahnemannienne. Certaines influences, dont certaines restent problématiques pour l’homéopathie au sens hahnemannien du terme, n’ont pas – tout au moins apparemment – suscité les questions qu’elles auraient mérité, ni été suivies des conclusions qu’elles auraient justifié.
Elles ont donc continué leur chemin, leurs enseignements se sont étendus, ont été peu à peu entérinés, avant de prendre progressivement une place, dans la forme de consensus général et de réserve polie favorisés par le cloisonnement problématique des écoles et le changement des modes de transmission de l’enseignement.
Hormis dans quelques écrits et dans la communication orale des points de divergence théoriques apparents, divulgués le plus souvent dans leur groupe d’appartenance, elles n’ont jamais été vraiment mises au jour, ni analysées, sous le prétexte habituel de ne pas parler le même langage ou d’éviter toute polémique.
La vraie raison de la défiance vis-à-vis des diverses théorisations présentées autrefois, et à l’heure actuelle encore, comme le visage le plus pur de l’homéopathie semble apparemment n’avoir jamais été éclairée dans ses fondements et ses conséquences réelles.
Le discrédit porté sur le kentisme – aux États-Unis notamment –, s’il a été connu et constaté, ne paraît pas avoir été exploré dans la globalité de ses origines : il a été mis sur le compte du réaménagement de la médecine dans ce pays et attribué à certains points de vue. Pas plus.
Cela n’a aucunement empêché la diffusion et l’expansion des idées de Kent dans d’autres pays ; Amérique latine, outre-Atlantique, Europe, Inde. Elles y soulèvent sans nul doute, bien des ancrages et motifs intérieurs, aussi secrets qu’inconscients…
La dénomination commune d’« homéopathie » continue donc à recouvrir différentes approches, éloignées sur bien des points de celles mises en place par Hahnemann, puis par Kent. Or, cela n’est pas anodin, ni sans inconvénient, pour le présent et l’avenir…
Ces modifications qui, subtilement, ont infiltré la pensée hahnemannienne, éclairent et expliquent en partie le regard posé sur l’homéopathie : approche sectaire, magique, pseudoscience, charlatanisme… Les mots sont nombreux ici pour décliner les diverses dénominations utilisées par ses opposants farouches.
Attentif comme il a pu l’être à ne pas prêter le flanc à de telles critiques et à garder un esprit cartésien et scientifique face aux courants paracelsiens en cours, Hahnemann ne serait certainement pas heureux de voir ses préceptes autant malmenés. -
De l'hyperactivité aux nouvelles pathologies...
Geneviève Ziegel
- Editions HoméoPsy
- 1 Janvier 2011
- 9791090401006
Maya a 12 ans.
Elle est amenée en consultation pour un syndrome étiqueté : « Syndrome d'hyperactivité ». Elle ne peut se concentrer, a des très mauvais résultats scolaires, réagit très fort, allant même jusqu'à certaines phases de violence clastique, mais, dit sa mère : « J'ai essayé de lui donner le médicament prescrit à l'hôpital, elle était plus calme ; mais, par contre, même en donnant le minimum de dose, elle a eu des hallucinations, cela m'a fait peur, et en plus, ce "n'était plus elle", je ne reconnaissais plus ma fille. » Situation stable, mais « floue » du côté des parents qui ne sont pas divorcés, mais vivent séparément avec, dit la mère, des relations de couple « normales » (?), mais un problème lié à un trop grand investissement du père dans son travail qui l'amène à avoir des astreintes et des « gardes » qui l'obligent à rester sur son lieu d'activité pour répondre à l'appel du public.
Si la mère semble dans sa problématique correspondre quelque peu à Sepia, le père apparaît plutôt de type Argentum nitricum, tout au moins dans l'apparence de ce qui en est décrit : toujours pressé, toujours occupé, toujours préoccupé par son travail et souffrant de gastrite dès qu'il est contrarié. Il n'aurait jamais le temps, pas le temps... bref il ne prend pas le temps et, dit la mère, visiblement protectrice, et peut-être secrètement complice de ce mode relationnel institué, même les week-ends, il a du mal à s'occuper de ses enfants, alors que pendant toute la semaine, nous « le laissons tranquille ».