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Les aventures extraordinaires d'un emblématique capitaine, héros romantique en quête d'un apaisement qu'il poursuit sans jamais l'atteindre
Vingt mille lieues sous les mers est un roman d'aventures de Jules Verne, publié en 1870. Il est le sixième de la série des Voyages Extraordinaires ; il fait suite aux Enfants du capitaine Grant et se complète par l'Île mystérieuse.
Un monstre marin de proportions gigantesques répand la terreur sur les océans. Une expédition lui donne la chasse à bord de la frégate américaine « Abraham Lincoln » ; le célèbre naturaliste français Aronnax et son fidèle domestique Conseil sont du voyage. La créature retrouvée, cette dernière attaque le navire. Sous le choc, Aronnax, Conseil et le harponneur Ned Land sont précipités à la mer. Refugiés sur le dos du monstre, ils découvrent avec stupeur qu'il s'agit d'un sous-marin, le « Nautilus ». Le capitaine Nemo, concepteur du submersible, les recueille et les retient prisonniers.
En compagnie de cet énigmatique personnage, nos trois héros aperçoivent la mystérieuse Atlantide, se battent contre des cannibales et des poulpes géants, chassent dans les forêts sous-marines... jusqu'au jour où la farouche hostilité de Nemo à l'égard du commerce des hommes se fait jour avec la plus grande cruauté. Nemo leur dévoile alors sa véritable identité. Les trois passagers du Nautilus ne songent plus qu'à une chose : s'enfuir...
Ce roman, un des meilleurs de Jules Verne, est d'une surprenante invention dramatique. La figure du capitaine Nemo, ingénieur de génie, homme de grande culture, qui sait faire preuve de sensibilité et de générosité, se révèle capable de tuer de sang-froid, de s'abandonner totalement à la haine qui le consume. En quelque sorte, comme l'Humanité, Nemo est capable du meilleur comme du pire, il n'est personne et tout le monde à la fois.
Un grand roman à découvrir ou redécouvrir pour ses aventures légendaires
EXTRAIT
L'année 1866 fut marquée par un événement bizarre, un phénomène inexpliqué et inexplicable que personne n'a sans doute oublié. Sans parler des rumeurs qui agitaient les populations des ports et surexcitaient l'esprit public à l'intérieur des continents, les gens de mer furent particulièrement émus. Les négociants, armateurs, capitaines de navires, skippers et masters de l'Europe et de l'Amérique, officiers des marines militaires de tous pays, et, après eux, les gouvernements des divers États des deux continents, se préoccupèrent de ce fait au plus haut point.
En effet, depuis quelque temps, plusieurs navires s'étaient rencontrés sur mer avec « une chose énorme, » un objet long, fusiforme, parfois phosphorescent, infiniment plus vaste et plus rapide qu'une baleine. -
Plongez dans l'univers romanesque d'Emma Bovary !
Madame Bovary est la première oeuvre publiée par Gustave Flaubert. Parue en 1857, elle est son roman le plus célèbre, et le plus adapté au théâtre comme au cinéma.
Charles Bovary est un bon garçon, niais, terne, mais gentil. Il est officier de santé, pas docteur en médecine, mais c'est suffisant. Emma Rouault est la fille d'un riche fermier, élevée dans un couvent. Elle y a reçu une « belle éducation ». Ils se marient. Très vite, Emma étouffe : la vie humble et rangée que lui offre son époux ne lui permet pas de savourer les mots félicité, passion et ivresse qui lui ont paru si beaux dans les livres. Une invitation chez un marquis, le dîner au château, le bal lui font croire que ce monde enchanté, auquel elle rêve, existe vraiment. Un hobereau du voisinage n'a pas de mal à la séduire, puis se lasse ; déçue, elle manque mourir de chagrin, prend sa revanche avec un clerc de notaire, signe des traites pour se faire belle, et entraîne son benêt de mari dans les pires embarras. Lui, médiocre incurable y voit « la faute de la fatalité ! »
Au-delà du drame, Madame Bovary est un féroce réquisitoire contre la société bourgeoise, la médiocrité satisfaite de la province, la niaiserie des pensées sur mesure, réquisitoire qui tire sa force de ce qu'il se présente comme un exposé parfaitement objectif et strictement réaliste. L'oeuvre fait scandale, les pouvoirs publics s'en mêlent et les poursuites judiciaires commencent. Flaubert passe en correctionnelle, sous l'inculpation d'outrage à la morale publique et religieuse, et d'outrage aux bonnes moeurs. Il est acquitté, mais on le proclame coupable de ne pas « s'être suffisamment rendu compte qu'il y a des limites que la littérature, même la plus légère [sic], ne doit pas dépasser. »
Mais c'est à son caractère de profonde humanité que Madame Bovary doit son immense succès. L'histoire d'Emma, c'est celle d'un être qui chute de faute en faute, aspiré par le gouffre qui existe entre l'idée qu'elle se fait de la vie et la vie elle-même. Cette opposition, si finement analysée par Flaubert, fait d'elle un personnage universel dans laquelle chacun peut se reconnaître. C'est là certainement le secret de la réussite d'un roman qui ne cesse d'émouvoir et de passionner. Flaubert affirme : « Ma pauvre Bovary, à cette heure, souffre et pleure dans vingt villages de France ! » Elle restera vraie tant qu'il y aura des êtres pour rêver et pour souffrir. Madame Bovary, c'est nous !
Un "classique" de la littérature française qui met en scène l'adultère et a connu un succès polémique
EXTRAIT
Ils commencèrent lentement, puis allèrent plus vite. Ils tournaient : tout tournait autour d'eux, les lampes, les meubles, les lambris, et le parquet, comme un disque sur un pivot. En passant auprès des portes, la robe d'Emma, par le bas, s'ériflait au pantalon ; leurs jambes entraient l'une dans l'autre ; il baissait ses regards vers elle, elle levait les siens vers lui ; une torpeur la prenait, elle s'arrêta. Ils repartirent ; et, d'un mouvement plus rapide, le vicomte, l'entraînant, disparut avec elle jusqu'au bout de la galerie, où, haletante, elle faillit tomber, et, un instant, s'appuya la tête sur sa poitrine. Et puis, tournant toujours, mais plus doucement, il la reconduisit à sa place ; elle se renversa contre la muraille et mit la main devant ses yeux. -
Plongez dans les machinations sans limites d'un duo de libertins machiavéliques
Publié en 1782, ce roman provoque un tel scandale que l'auteur est mis à l'index, exclu des salons parisiens et menacé dans sa carrière de soldat. Ce paquet de lettres sent le soufre, parfum que le temps n'a pas dissipé !
Écrit tout entier sous forme de courrier échangé entre les personnages, le roman met en scène deux protagonistes, le vicomte de Valmont, libertin qui hante les salons à la recherche de proies dignes de lui, la marquise de Merteuil, esprit retors qui masque une vie dissolue sous le masque de la dévotion, et leurs... victimes. Féru de stratégie, Valmont aime la difficulté : il veut suborner une femme vertueuse pour se sauver du ridicule d'en être amoureux. Merteuil se délecte de l'intrique : elle complote, manoeuvre les gens comme les pions d'un jeu d'échecs. Valmont, un ancien amant, est son meilleur ami et se fait l'instrument de ses cruelles fantaisies. Pour se venger d'un intime, la marquise ourdit un plan ravageur et lance la partie. Peu importent les conséquences, la jouissance est à ce prix.
Les Liaisons dangereuses, c'est l'histoire de deux êtres cyniques qui jouent l'un avec l'autre, l'un contre l'autre, se défient, s'accordent et se fâchent au détriment des membres de leur entourage. Brillant, subtil, parfois féroce mais toujours captivant. C'est aussi une satire qui « peint avec naturel, hardiesse et esprit le désordre des principes et des moeurs de ce qu'on appelle la bonne société » (Grimm). C'est enfin une illustration froide de la fascination que peut exercer le mal sur des êtres intelligents qui y cèdent comme à une drogue, pour tromper l'ennui. Laclos ne condamne pas plus le mal qu'il n'en fait l'éloge. Il constate seulement qu'il existe, observation renforcée par le ton des lettres, précis et impassible. Laclos bannit toute forme de frivolité ou de la sentimentalité, ce qui lui vaut le beau compliment de Baudelaire : « Ce livre, s'il brûle, ne peut brûler qu'à la manière de la glace. »
De sa parution à nos jours, l'oeuvre connaît un vif succès et fait de Laclos un de auteurs français les plus célébrés dans le monde. Les nombreuses adaptations à l'écran, sur tous les continents, démontrent sa portée universelle. Alors, au jeu de la perversion, qui gagne, le vicomte ou la marquise, l'homme ou la femme ? La réponse dans ce chef-d'oeuvre du roman français !
Un roman qui a fait grande polémique à sa première publication mais dont on se délecte encore aujourd'hui
EXTRAIT
LETTRE PREMIÈRE
CÉCILE VOLANGES À SOPHIE CARNAY
aux Ursulines de...
Tu vois, ma bonne amie, que je tiens parole, et que les bonnets et les pompons ne prennent pas tout mon temps ; il m'en restera toujours pour toi. J'ai pourtant vu plus de parures dans cette seule journée que dans les quatre ans que nous avons passés ensemble ; et je crois que la superbe Tanville aura plus de chagrin à ma première visite, où je compte bien la demander, qu'elle n'a cru nous en faire toutes les fois qu'elle est venue nous voir in fiocchi. Maman m'a consultée sur tout ; elle me traite beaucoup moins en pensionnaire que par le passé. J'ai une femme de chambre à moi ; j'ai une chambre et un cabinet dont je dispose, et je t'écris à un secrétaire très joli, dont on m'a remis la clef, et où je peux renfermer tout ce que je veux. Maman m'a dit que je la verrais tous les jours à son lever ; qu'il suffisait que je fusse coiffée pour dîner, parce que nous serions toujours seules, et qu'alors elle me dirait chaque jour l'heure où je devrais l'aller joindre l'après-midi. Le reste du temps est à ma disposition, et j'ai ma harpe, mon dessin et des livres comme au couvent ; si ce n'est que la Mère Perpétue n'est pas là pour me gronder, et qu'il ne tiendrait qu'à moi d'être toujours à rien faire : mais comme je n'ai pas ma Sophie pour causer et pour rire, j'aime autant m'occuper. -
Les idées modernes d'un philosophe des Lumières nous donnent à réfléchir
Candide ou l'optimisme est un roman philosophique de Voltaire, publié en 1759. Bien que l'auteur en rejetât la paternité, « il faut avoir perdu le sens pour m'attribuer cette coïonnerie », Candide est une oeuvre puissante qui illustre tout à la fois les combats de l'homme, les convictions du philosophe, l'ironie mordante de l'auteur. Son succès est considérable et jamais démenti. L'histoire, des générations d'élèves la connaissent, et en ont retenu, au minimum, la morale finale : cultiver son jardin en se tenant, le plus possible, à l'écart du monde.
À la publication de Candide, Voltaire a 65 ans. Il est un auteur célèbre, a parcouru l'Europe, a vécu auprès du roi de Prusse, s'est fâché avec lui, correspond et polémique avec ce que l'Europe compte de plus beaux esprits. Rusé et prudent, il utilise la veine narrative pour tirer à boulets rouges contre tout ce qu'il abhorre : il récuse le providentialisme de Leibnitz qu'incarne Pangloss jusqu'à la caricature ; il égratigne l'état de nature cher à Rousseau ; il fustige l'hypocrisie et la malignité des hommes dont il blâme le goût de la guerre ; il étrille une aristocratie décatie ; il mène la charge contre l'absolutisme, l'intolérance religieuse et la superstition ; et cela, en contant une série de folles histoires désopilantes. Avec Candide, Voltaire nous livre le plus vivifiant essai sur le pessimisme et pousse l'ironie jusqu'à le sous-titrer... l'optimisme. Ici, point de métaphysique absconse et distanciée, mais le sang chaud d'un penseur de combat.
La réflexion sur le mal et les moyens de s'en prémunir est un sujet intemporel. La plume de Voltaire, bien que radicale, est au service d'un pessimisme rieur qui nous offre une échappatoire : cultiver notre jardin... mais, au fait, pour vous, que signifie donc cette morale ? Lisez ou relisez ces divines tribulations et forgez votre opinion !
(Re)découvrez ce classique de la littérature française, dont la morale vaut toujours aujourd'hui !
EXTRAIT
Ayant dit ces mots, il fit entrer les étrangers dans sa maison : ses deux filles et ses deux fils leur présentèrent plusieurs sortes de sorbets qu'ils faisaient eux-mêmes, du kaïmac piqué d'écorces de cédrat confit, des oranges, des citrons, des limons, des ananas, des pistaches, du café de Moka qui n'était point mêlé avec le mauvais café de Batavia et des îles. Après quoi les deux filles de ce bon musulman parfumèrent les barbes de Candide, de Pangloss et de Martin.
« Vous devez avoir, dit Candide au Turc, une vaste et magnifique terre ? - Je n'ai que vingt arpents, répondit le Turc ; je les cultive avec mes enfants ; le travail éloigne de nous trois grands maux : l'ennui, le vice, et le besoin. »
Candide, en retournant dans sa métairie, fit de profondes réflexions sur le discours du Turc. Il dit à Pangloss et à Martin : « Ce bon vieillard me paraît s'être fait un sort bien préférable à celui des six rois avec qui nous avons eu l'honneur de souper. » -
L'une des plus célèbres oeuvres de l'Antiquité en numérique.
Poèmes de narration mythologique, Les Métamorphoses est l'oeuvre majeure d'Ovide. Ces poèmes sont composés de 15 Chants (environ 12 000 vers) entre l'an I et sans doute l'an IX ou X. Ce sont des récits issus de la mythologie grecque et romaine, Ovide décrit avec soin les transformations des dieux et des hommes en animaux, plantes ou pierres depuis la création du monde jusqu'au règne de l'empereur Auguste sous lequel il vit.
Écrits en hexamètres dactyliques (utilisés dans l'Iliade et l'Odyssée), c'est Ovide qui va en fixer les règles.
Une oeuvre classique de la littérature latine à découvrir ou redécouvrir.
Découvrez ou redécouvrez un classique de la littérature latine. Des récits issus de la mythologie grecque et romaine par l'un des plus grands auteurs antiques : Ovide.
EXTRAIT
Le palais du Soleil est soutenu par de hautes colonnes. Il est resplendissant d'or et brillant du feu des pierreries. L'ivoire couvre ses vastes lambris. Sur ses portes superbes rayonne l'argent ; mais le travail y surpasse la matière. Le dieu de Lemnos y grava l'océan qui environne la terre, la terre elle-même, et les cieux, voûte éclatante de l'univers.
On y voit les dieux des mers s'élever sur les ondes ; on y distingue Triton avec sa conque, l'inconstant Protée, et l'énorme Égéon pressant de son poids les énormes baleines. On y voit Doris et ses filles : plusieurs d'entre elles semblent fendre les ondes, tandis que d'autres, assises sur des rochers, font sécher leur humide chevelure, et que d'autres encore voguent portées sur le dos des monstres marins. Elles n'ont pas toutes les mêmes traits, et cependant elles se ressemblent ; on reconnaît qu'elles sont soeurs. La terre est couverte de villes avec leurs habitants, de forêts et d'animaux, de fleuves, de nymphes, et de divinités champêtres. La sphère brillante des cieux, ayant à sa droite et à sa gauche les douze signes du Zodiaque, couronne ce merveilleux ouvrage.
À peine le fils de Clymène, incertain de sa naissance, arrive au palais du Soleil, qu'il dirige ses pas vers le dieu de la lumière ; mais, ne pouvant soutenir l'éclat qui l'environne, il s'arrête et le contemple de loin. Couvert d'une robe de pourpre, Phébus est assis sur un trône brillant d'émeraudes. À ses côtés sont les Jours, et les Mois, et les Années, et les Siècles, et les Heures séparées par d'égales distances. Là paraît le Printemps couronné de fleurs nouvelles ; l'Été nu, tenant des épis dans sa main ; l'Automne encore teint des raisins qu'il a foulés ; et l'Hiver glacé, aux cheveux blancs qui se hérissent sur sa tête. -
Sous couvert d'une oeuvre plaisante, apparemment frivole, Montesquieu ose la satire et dénonce !
Les Lettres persanes sont une fantaisie littéraire et philosophique, écrite sous forme épistolaire, par Montesquieu. Publiées anonymement en 1721, elles connaissent un succès étourdissant, jamais démenti, qui ouvre à leur auteur les portes de l'Académie Française en 1727.
Dans le goût de son temps, l'histoire met en scène deux Persans mahométans, Rica et Usbek, qui visitent l'Europe, s'écrivent, et écrivent à leurs amis restés en Perse. Les Lettres s'échelonnent de février 1711 au commencement de 1720. Arrivés à Paris au terme du règne interminable, surtout vers la fin, du Roi Soleil, ils la quittent dans l'effervescence crapuleuse des premiers temps de la Régence.
Éblouis, surpris, ébahis, atterrés, ils ne cessent d'échanger entre eux et avec leurs amis sur cette vie occidentale qu'ils découvrent avec la curiosité avide du voyageur éclairé. Chaque étonnement, chaque commentaire donne vie à un tableau de moeurs sans équivalent, mais aussi à une critique virulente des institutions politiques et religieuses. Avec prudence, Montesquieu commence par se moquer des travers de ses contemporains ; puis, il s'interroge, usant du même ton faussement ingénu, sur la monarchie française, la justice ou le Pape ; enfin, il polémique sur des sujets historiques et sociologiques comme la démographie ou les faits économiques.
C'est là toute la force des Lettres persanes. Sous couvert d'une oeuvre plaisante, apparemment frivole, Montesquieu ose ! Il ose la satire de moeurs qui n'est pas sans rappeler La Bruyère ; il ose la contestation radicale des dogmes qui annonce Voltaire. Il ose dénoncer les institutions comme responsables de la corruption sociale, thèse plus tard développée par Rousseau.
Eh oui, dans ce petit livre plein de malice, il y a beaucoup de finesse, de science et de réflexion. Et il y a aussi deux Persans, plongés dans un monde qu'ils ne comprennent pas toujours, et qu'un séjour prolongé en Europe va rendre moins dociles à l'égard de leurs propres croyances et institutions.
Les Lettres persanes sont en pleine résonance avec l'actualité et, si Montesquieu ne l'avait pas prévu, c'est une raison de plus de les lire !
EXTRAIT
Le roi de France est le plus puissant prince de l'Europe. Il n'a point de mines d'or, comme le roi d'Espagne son voisin ; mais il a plus de richesses que lui, parce qu'il les tire de la vanité de ses sujets, plus inépuisable que les mines. On lui a vu entreprendre ou soutenir de grandes guerres, n'ayant d'autres fonds que des titres d'honneur à vendre ; et, par un prodige de l'orgueil humain, ses troupes se trouvaient payées, ses places munies, et ses flottes équipées.
D'ailleurs, ce roi est un grand magicien : il exerce son empire sur l'esprit même de ses sujets ; il les fait penser comme il veut. S'il n'a qu'un million d'écus dans son trésor, et qu'il en ait besoin de deux, il n'a qu'à leur persuader qu'un écu en vaut deux ; et ils le croient. S'il a une guerre difficile à soutenir, et qu'il n'ait point d'argent, il n'a qu'à leur mettre dans la tête qu'un morceau de papier est de l'argent ; et ils en sont aussitôt convaincus. Il va même jusqu'à leur faire croire qu'il les guérit de toutes sortes de maux, en les touchant, tant est grande la force et la puissance qu'il a sur les esprits.
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Diderot dans sa maîtrise de l'art du dialogue nous pousse à la réflexion philosophique
Jacques le fataliste et son maître est un roman satirique sous la forme d'un dialogue réjouissant entre Jacques, valet de son état, et son maître. En marge, Diderot intervient directement dans le récit, médite sur ses protagonistes, s'adresse au lecteur qu'il invite à réfléchir sur un sujet central : pouvons-nous agir librement ou tout est-il écrit d'avance ? Au cours d'un voyage sans réelle destination, Jacques fait le récit de sa vie et de ses amours, interrompu sans cesse par les réflexions de son maître et ses propres digressions. Le périple riche de rencontres et d'aventures extraordinaires donne le prétexte à de nouvelles histoires, et maints débats moraux et philosophiques.
Cet enchevêtrement fait de chaque page une surprise et permet de brosser habilement le portrait de Jacques. Bon garçon, ingénieux et doté d'un franc-parler, il philosophe naïvement et livre des opinions bien arrêtées sur la vie et les évènements de ce monde, ce qui permet au philosophe de le contredire, de faire part de ses opinions et de ses doutes. Sous le couvert d'un roman picaresque échevelé, Diderot nous livre un essai philosophique qui compte parmi les oeuvres majeures de la littérature française. La vivacité et la liberté de langage, le caractère cocasse de la plupart des situations lui permettent d'aborder avec profondeur et sans ennui de nombreux sujets. L'ensemble témoigne du caractère généreux, parfois paradoxal et toujours génial du philosophe.
Un texte riche et instructif !
EXTRAIT
Comment s'étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde. Comment s'appelaient-ils ? Que vous importe ? D'où venaient-ils ? Du lieu le plus prochain. Où allaient-ils ? Est-ce que l'on sait où l'on va ? Que disaient-ils ? Le maître ne disait rien ; et Jacques disait que son capitaine disait que tout ce qui nous arrive de bien et de mal ici-bas était écrit là-haut.
LE MAÎTRE. - C'est un grand mot que cela.
JACQUES. - Mon capitaine ajoutait que chaque balle qui partait d'un fusil avait son billet.
LE MAÎTRE. - Et il avait raison... »
Après une courte pause, Jacques s'écria : « Que le diable emporte le cabaretier et son cabaret !
LE MAÎTRE. - Pourquoi donner au diable son prochain ? Cela n'est pas chrétien. -
Malheurs, malédictions et légendes sont les ingrédients respectifs de ces trois récits de Flaubert !
Trois contes est la dernière oeuvre achevée de Gustave Flaubert. Publiée en 1877, elle réunit trois contes de nature et inspiration totalement différentes. Enfant de la maturité, elle donne un panorama sans égal de l'art de Flaubert, tant du point de vue du style que des sujets abordés.
C'est un vitrail de la cathédrale de Rouen qui inspire La légende de saint Julien l'Hospitalier, premier conte publié. L'idée émerge en 1844 mais l'oeuvre sera publiée en 1876. Nous voilà plongés dans un temps empreint de violence et de mysticisme. Jeune noble, Julien reçoit de ses parents la plus belle enfance qui se puisse rêver ; il est vigoureux et ardent ; il aime passionnément la chasse. Après avoir massacré une horde de cerfs, il est maudit par un grand mâle. Il passe sa vie à tenter d'échapper à la malédiction et trouver le salut... Un conte exalté et puissant !
La Légende à peine terminée, Flaubert entreprend l'écriture d'Un coeur simple. Ruiné, il doit d'urgence publier un texte. Il retourne alors sur les lieux des vacances de son enfance, Pont-l'Évêque et Trouville, qui serviront de décor, minutieusement reconstitué, à ce conte. Félicité, jeune paysanne trahie par son fiancé, se place comme servante chez Madame Aubain, chez qui elle demeure jusqu'à son trépas. Condamnée à vie par la société et le destin, elle endure chaque jour, chaque malheur, avec la grâce d'un coeur simple... Un conte poignant, délicat et juste.
Inspiré d'un épisode biblique, Hérodias est pour Flaubert une épreuve. Il accumule lectures et documentation, consulte des experts et craint qu'Hérodias ressemble à Salammbô. Il termine le conte qui mêle données historiques et fables romanesques juste avant sa publication au printemps 1877. Hérode Antipas, tétrarque de Galilée, veule et superstitieux détient dans ses geôles Iaokanann, pour les chrétiens, saint Jean le Baptiste, à qui la visite du proconsul romain Vitellius offre l'ultime occasion de vilipender Hérode et sa seconde épouse, Hérodias. Elle ourdit une mortelle vengeance ; son instrument sera une jeune et lascive danseuse, Salomé, sa fille... Un conte fascinant et vénéneux.
Les Trois Contes connaissent un succès critique retentissant. Théodore de Banville parle alors de « chefs-d'oeuvre absolus et parfaits » ! Ce qui unit ces trois histoires, c'est la richesse de l'inspiration et la perfection du style. D'un conte à l'autre, Flaubert nous fait partager un lieu, une époque, il brosse avec précision le portrait de ses personnages, il invite chaque lecteur, non pas dans le public, mais sur la scène, au sein même de l'action.
S'il est une oeuvre de Flaubert que tout amateur ou profane doit connaître, c'est bien ce recueil. Acceptez l'invitation !
EXTRAIT D'UN COEUR SIMPLE
Il s'appelait Loulou. Son corps était vert, le bout de ses ailes rose, son front bleu, et sa gorge dorée. Mais il avait la fatigante manie de mordre son bâton, s'arrachait les plumes, éparpillait ses ordures, répandait l'eau de sa baignoire ; Mme Aubain, qu'il ennuyait, le donna pour toujours à Félicité.
Elle entreprit de l'instruire ; bientôt il répéta : « Charmant garçon ! Serviteur, monsieur ! Je vous salue, Marie ! » Il était placé auprès de la porte, dans l'angle du perron ; et plusieurs s'étonnaient qu'il ne répondît pas au nom de Jacquot, puisque tous les perroquets s'appellent Jacquot. On le comparait à une dinde, à une bûche ! autant de coups de poignard pour Félicité ! Étrange obstination de Loulou, ne parlant plus du moment qu'on le regardait ! -
Mélangeant fiction et réalité, Diderot nous présente une satire de la société et dénonce l'abus religieux
La Religieuse est un roman de Denis Diderot, commencé en 1760 et publié en 1796. Le philosophe y présente comme authentiques les mémoires de soeur Suzanne, jeune religieuse forcée par sa famille à prendre le voile. Comme Le Neveu de Rameau, cette satire de moeurs mêle réel et imaginaire. Diderot s'inspire des infortunes d'une jeune femme cloîtrée contre son gré pour mystifier le marquis de Croismare, un de ses amis. Pendant des mois, il entretient avec lui une fausse correspondance où il puise la substance originelle du roman. Croyante, mais sans vocation religieuse, Suzanne prononce des voeux sous la contrainte de parents qui la rejettent.
A travers son témoignage, Diderot dépeint un univers quasi carcéral, loin de toute grâce, peuplé de femmes soumises au bon vouloir d'une hiérarchie abusive, en proie à la jalousie et la mesquinerie. Il dresse sur le vif le portrait de moniales, la figure mystique de l'abbesse de Longchamp, la Mère Sainte-Christine, méchante femme, férue de théologie, qui fait de la vie de Suzanne un calvaire, et surtout la fameuse supérieure de Sainte Eutrope, incapable de maîtriser ses désirs refoulés et qui éprouve pour Suzanne une vive attirance...
Contrepartie sombre des joyeuses tribulations de Jacques le fataliste, les malheurs de Suzanne sont autant d'arguments qui dénoncent avec vigueur la réclusion forcée, les travers d'une vie monastique et des « voeux qui heurtent la pente générale de la nature ». L'humanité et la sincérité de Suzanne font de la religieuse une héroïne profondément émouvante qui participe avec éclat à la lutte contre le cléricalisme et fait de ce superbe roman un généreux éloge de la liberté.
Amis lecteurs, pour votre plaisir, UPblisher vous offre à la fin du roman la fausse correspondance qui a conduit à l'écriture de La Religieuse. N'en perdez pas une miette !
EXTRAIT
La réponse de M. le marquis de Croismare, s'il m'en fait une, me fournira les premières lignes de ce récit. Avant que de lui écrire, j'ai voulu le connaître. C'est un homme du monde, il s'est illustré au service ; il est âgé, il a été marié ; il a une fille et deux fils qu'il aime et dont il est chéri. Il a de la naissance, des lumières, de l'esprit, de la gaieté, du goût pour les beaux-arts, et surtout de l'originalité. On m'a fait l'éloge de sa sensibilité, de son honneur et de sa probité ; et j'ai jugé par le vif intérêt qu'il a pris à mon affaire, et par tout ce qu'on m'en a dit que je ne m'étais point compromise en m'adressant à lui : mais il n'est pas à présumer qu'il se détermine à changer mon sort sans savoir qui je suis, et c'est ce motif qui me résout à vaincre mon amour-propre et ma répugnance, en entreprenant ces mémoires, où je peins une partie de mes malheurs, sans talent et sans art, avec la naïveté d'un enfant de mon âge et la franchise de mon caractère. Comme mon protecteur pourrait exiger, ou que peut-être la fantaisie me prendrait de les achever dans un temps où des faits éloignés auraient cessé d'être présents à ma mémoire, j'ai pensé que l'abrégé qui les termine, et la profonde impression qui m'en restera tant que je vivrai, suffiraient pour me les rappeler avec exactitude. -
La Princesse de Montpensier est une longue nouvelle, publiée anonymement par Madame de La Fayette en 1662
Première oeuvre de l'auteur, d'un genre fort prisé à l'époque, elle connaît un vif succès. Malgré des personnages presque tous historiques, elle relate des « aventures inventées à plaisir », comme avertit le premier éditeur, ce qui enflamme d'autant la curiosité des lecteurs !
En France, dans les années 1560, au début des guerres de religion... Mademoiselle de Mézières, « héritière très considérable » est promise à un duc (Maine), tombe amoureuse d'un autre (Guise), le frère du précédent, et accepte d'en épouser un troisième (le prince de Montpensier). Elle échappe ainsi à son dilemme, mais pénètre dans le champ des meurtrières rivalités politiques et religieuses de deux clans nobiliaires : les Guise et les Bourbon. Un autre duc, le futur Henri III, entre dans la danse et trouble un jeu déjà complexe. Ajoutez un comte, ami intime du mari, lui aussi amoureux de la princesse, éconduit mais ami fidèle de la belle, et le drame peut se jouer.
Malgré toutes les bonnes et mauvaises raisons de ne jamais se revoir, la princesse de Montpensier et le duc de Guise se rencontrent en secret, le mari interrompt l'entrevue, le comte sauve l'honneur de la princesse en perdant le sien... le destin de chacun est désormais scellé.
Avec La Princesse de Montpensier, l'auteur entend montrer les ravages de l'amour sur la vie de celles dont le coeur guide les pas et rappelle que prudence et vertu mènent plus sûrement au bonheur. Les contemporains y ont vu une mise en garde à la très royale belle-soeur de Louis XIV, Henriette d'Angleterre, jeune femme mal mariée, convoitée, et amie intime de Mme de La Fayette.
Gentiment moraliste, le vrai talent de Mme de La Fayette réside dans la fine analyse psychologique de ses personnages, qui fait d'elle un précurseur du genre, alliée à un sens aigu du récit et une écriture sans fioriture. Audacieuse, elle dépeint les Grands, non comme modèles, mais comme êtres vibrants, condamnés à osciller entre passion et devoir. Une leçon dont chaque lecteur appréciera la modernité.
Amateurs de belles histoires et d'Histoire, cette princesse n'attend que vous !
EXTRAIT
Le duc d'Anjou en demeura accablé comme d'un coup de tonnerre. Il vit, dans ce moment, qu'il avait un rival aimé. Il comprit, par le nom de Madame, que ce rival était le duc de Guise ; et il ne put douter que la princesse sa soeur ne fût le sacrifice qui avait rendu la princesse de Montpensier favorable aux voeux de son rival. La jalousie, le dépit et la rage, se joignant à la haine qu'il avait déjà pour lui, firent dans son âme tout ce qu'on peut imaginer de plus violent, et il eût donné sur l'heure quelque marque sanglante de son désespoir, si la dissimulation, qui lui était naturelle, ne fût venue à son secours, et ne l'eût obligé, par des raisons puissantes, en l'état qu'étaient les choses, à ne rien entreprendre contre le duc de Guise. -
A la fois drôle et sérieux, découvrez l'un des plus vieux textes érotiques existants
L´Art d´Aimer est une oeuvre en vers écrite à Rome vers l´an 1 de notre ère. Elle demeure un des textes érotiques parmi les plus célèbres au monde. Le poète Ovide s´adresse à nous comme à des élèves, garçons et filles, auxquels il va enseigner l´art d´aimer et de séduire, d´abord aux hommes dans les deux premiers livres, puis aux femmes dans le dernier. À partir de conseils pratiques, il prodigue à ses « élèves » une éducation étonnamment moderne. Vous voulez savoir ce qu´il faut faire, dire, ce qu´il ne faut surtout ni faire, ni dire, connaître le bon moment pour agir... Ovide y répond !
Facétieux, ce qu´il apprend aux hommes, il le révèle aux femmes et les met en garde contre les stratégies masculines... qu´il leur a inculquées ! OEuvre parodique, l´Art d´Aimer connaît un grand succès auprès de ses contemporains qui y voient une caricature de leurs propres moeurs. L´Art d´Aimer est aussi pour Ovide un moyen d´affirmer ses convictions sur l´amour, vu comme valeur fondamentale, et la liberté des individus sans distinction de sexe. D´une modernité surprenante, il place les amants sur un plan d´égalité et affirme qu´il dépend du talent de l´homme ou de la femme de susciter l´amour et d´en entretenir la flamme.
Après 2 000 ans de succès ininterrompu, c´est pour vous le moment de découvrir l´Art d´Aimer. En bonus, vous trouverez Ars Amatoria, le texte intégral en latin, après la version française. Latinistes de tous poils, à vos Gaffiot !
Un classique célèbre et indémodable !
EXTRAIT
L'amour est de nature peu traitable ; souvent même il me résiste ; mais c'est un enfant ; cet âge est souple et facile à diriger. Chiron éleva le jeune Achille aux sons de la lyre, et, par cet art paisible, dompta son naturel sauvage : celui qui tant de fois fit trembler ses ennemis, qui tant de fois effraya même ses compagnons d'armes, on le vit, dit-on, craintif devant un faible vieillard et docile à la voix de son maître, tendre au châtiment des mains dont Hector devait sentir le poids. Chiron fut le précepteur du fils de Pélée ; moi je suis celui de l'amour ; tous deux enfants redoutables, tous deux fils d'une déesse. Mais on soumet au joug le front du fier taureau ; le coursier généreux broie en vain sous sa dent le frein qui l'asservit : moi aussi, je réduirai l'Amour, bien que son arc blesse mon coeur, et qu'il secoue sur moi sa torche enflammée. Plus ses traits sont aigus, plus ses feux sont brillants, plus ils m'excitent à venger mes blessures. Je ne chercherai point, Phébus, à faire croire que je tiens de toi l'art que j'enseigne : ce n'est point le chant des oiseaux qui me l'a révélé ; Clio et ses soeurs ne me sont point apparues, comme à Hésiode, lorsqu'il paissait son troupeau dans les vallons d'Accra. L'expérience est mon guide ; obéissez au poète qui possède à fond son sujet. La vérité préside à mes chants ; toi, mère des amours, seconde mes efforts ! -
Diderot dans sa maîtrise de l'art du dialogue nous montre ce que doit être un honnête homme
Avec Le Neveu de Rameau, Diderot expérimente une forme littéraire originale, celui du (faux) dialogue entre deux personnages qui lui permet d'aborder habilement les sujets délicats de la morale et de la vertu sans imposer frontalement son opinion. Le procédé n'est pas sans rappeler la pratique socratique du dialogue. Partis de positions diamétralement opposées, les personnages, le philosophe (Moi) et Jean-François Rameau (Lui, neveu du compositeur), s'affrontent sur les valeurs morales de la société.
Vertu, art, musique, éducation... tout est motif de débat. Pourtant, leurs points de vue se rapprochent au fur et à mesure de la discussion, et le philosophe impose peu à peu sa vision de l'honnête homme.
Diderot a mis plus de 10 ans à terminer Le Neveu de Rameau, publié bien après sa mort. UPblisher a retenu pour cet ebook l'édition de 1891. Satire des parasites, des flagorneurs et des cyniques, ce roman philosophique résonne comme la protestation d'un anarchiste contre les préjugés et les abus d'une société corrompue.
Un texte très actuel !
EXTRAIT
Qu'il fasse beau, qu'il fasse laid, c'est mon habitude d'aller sur les cinq heures du soir me promener au Palais-Royal. C'est moi qu'on voit, toujours seul, rêvant sur le banc d'Argenson. Je m'entretiens avec moi-même de politique, d'amour, de goût ou de philosophie. J'abandonne mon esprit à tout son libertinage. Je le laisse maître de suivre la première idée sage ou folle qui se présente, comme on voit dans l'allée de Foy nos jeunes dissolus marcher sur les pas d'une courtisane à l'air éventé, au visage riant, à l'oeil vif, au nez retroussé, quitter celle-ci pour une autre, les attaquant toutes et ne s'attachant à aucune. Mes pensées, ce sont mes catins. Si le temps est trop froid, ou trop pluvieux, je me réfugie au café de la Régence ; là je m'amuse à voir jouer aux échecs. Paris est l'endroit du monde, et le café de la Régence est l'endroit de Paris où l'on joue le mieux à ce jeu. -
Deux essais philosophiques fondateurs et essentiels pour comprendre notre société actuelle.
Le Traité sur la tolérance est une oeuvre polémique de Voltaire publiée en 1763. Destinée à stigmatiser le fanatisme religieux, c'est un texte majeur de la philosophie des Lumières. Au départ, un fait divers de 1762 : Jean Calas est protestant, comme toute sa famille sauf un de ses fils. Le fils est retrouvé pendu. La foule gronde. Calas est accusé de meurtre, arrêté. Les juges cèdent à la pression populaire. Calas est exécuté. Fin de l'histoire ? Dès 1762, Voltaire s'en empare et en fait l'introduction de son Traité sur la tolérance ; l'affaire Calas est née et symbolise encore aujourd'hui les ravages de l'intolérance.
Loin d'être fondée sur un principe noble, elle trouve sa source dans ce que la société produit de plus vil, le fanatisme, lui-même engendré par la superstition. Voltaire écrit que cette dernière est « à la religion ce que l'astrologie est à l'astronomie : la fille très folle d'une mère très sage. » Pour Voltaire, la philosophie en chassant les démons de l'obscurantisme et du fanatisme offre aux Hommes un moyen de rechercher, ensemble, le bien commun. Facteur de paix sociale, de respect et d'amour réciproques, la tolérance est une des exigences suprêmes de la civilisation et de la société.
Avec le Traité sur la tolérance, Voltaire réhabilite la mémoire de Calas, mais surtout il ouvre la voie à l'affirmation de la liberté religieuse telle que nous la concevons aujourd'hui. C'est un chef d'oeuvre littéraire et philosophique inestimable qui a fait écrire à Diderot, non sans ironie « Quand il y aurait un Christ, je vous assure que Voltaire serait sauvé ». À la suite du Traité, UPblisher vous offre de découvrir la remarquable Lettre sur la tolérance (1689) à laquelle Voltaire fait référence. OEuvre de John Locke, philosophe anglais, elle pose les bases de la tolérance religieuse (traduction de Jean Le Cler, 1710).
Une oeuvre classique qui pousse habilement à la réflexion, quelle que soit l'époque à laquelle on la lit.
EXTRAIT
Le meurtre de Calas, commis dans Toulouse avec le glaive de la justice, le 9 mars 1762, est un des plus singuliers événements qui méritent l'attention de notre âge et de la postérité. On oublie bientôt cette foule de morts qui a péri dans des batailles sans nombre, non seulement parce que c'est la fatalité inévitable de la guerre, mais parce que ceux qui meurent par le sort des armes pouvaient aussi donner la mort à leurs ennemis, et n'ont point péri sans se défendre.
À PROPOS DES AUTEURS
François-Marie Arouet, dit Voltaire, né le 21 novembre 1694 à Paris, ville où il est mort le 30 mai 1778(à 83 ans), est un écrivain et philosophe français qui a marqué le xviiie siècle.Représentant le plus connu de la philosophie des Lumières, anglomane, il est à son époque le chef de file du parti philosophique, et sera avant la Révolution française et pendant le début du xixe siècle le philosophe préféré de la bourgeoisie libérale.
John Locke (Wrington, Somerset, 29 août 1632 - Oates, High Laver, Essex, 28 octobre 1704) est un philosophe anglais. Il a vécu à une époque charnière qui voit la fin des guerres de religion, les débuts du rationalisme et une forte opposition à l'absolutisme en Angleterre.
Ses écrit sur la tolérance ne peuvent être disjoints d'une période où s'opère un profond réajustement des champs politiques et religieux. Dans l'optique qui s'ouvre en partie grâce à lui, le politique s'occupe du monde présent et la religion s'occupe du monde de l'au-delà, les deux ne devant pas interférer. Sa théorie politique s'oppose à l'absolutisme qui se met alors en place en France et qui échoue à s'imposer en Angleterre, en partie grâce à lui. Il est aussi un des fondateurs de la notion d'« État de droit ».
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Rendez-vous au pays des voleurs....
Publié en 1897, Le Voleur n'est pas un roman traditionnel. Récit décousu, histoire morcelée en d'innombrables épisodes abracadabrants provoqués par le hasard ou les rencontres, le roman se fait parfois réquisitoire impitoyable contre la société de son époque. Qualifié par André Breton de « plus rigoureux assaut contre l'hypocrisie, l'imposture, la sottise, la lâcheté », rangé par Alfred Jarry parmi les rares livres élus de la bibliothèque du Docteur Faustroll, Le Voleur est avant tout un récit jubilatoire, haletant et truculent, écrit par un grand écrivain encore étrangement méconnu. Trop irrévérencieux ?
Un voyageur trouve une sorte de journal manuscrit dans une chambre d'hôtel. Commence alors l'étrange confession de Georges Randal, jeune homme de bonne famille promis à l'existence honnête d'un bourgeois bien pourvu. S'il n'a pas de véritable histoire, notre héros a en revanche un oncle, « brute trafiquante à l'égoïsme civilisé », qui le dépouille de son héritage. C'est ce qui décidera notre héros à devenir voleur, pour ne pas être complice de tous les « voleurs légaux » qui sont légion dans cette société de la fin du XIXe siècle où se côtoient anarchisme, nihilisme, décadentisme ou encore dandysme baudelairien...
À la révélation de cette « obligation morale » du vol s'ajoute celle de l'amour, d'abord représenté par Charlotte, qui, révoltée comme lui, refusera pourtant de le suivre. Il ne sera pas seul longtemps : vite repéré par le mystérieux Abbé Lamargelle, il sera introduit dans la confrérie des voleurs. S'ensuivront moultes aventures, parsemées de femmes, de bourgeois floués et de comparses haut en couleur, au cours desquelles Randal fait l'apprentissage d'une vie d'homme libéré des servitudes et des lâchetés bourgeoises. Sa solitude finale sera plus la rançon de sa liberté que l'échec de sa tentative.
Un roman d'aventures hautes en couleur à ne pas manquer !
EXTRAIT
Mes parents ne peuvent plus faire autrement.
Tout le monde le leur dit. On les y pousse de tous les côtés. Mme Dubourg a laissé entendre à ma mère qu'il était grand temps ; et ma tante Augustine, en termes voilés, a mis mon père au pied du mur.
- Comment ! des gens à leur aise, dans une situation commerciale superbe, avec une santé florissante, vivre seuls ? Ne pas avoir d'enfant ? De gueux, de gens qui vivent comme l'oiseau sur la branche, sans lendemains assurés, on comprend ça. Mais, sapristi ! ... Et la fortune amassée, où ira-t-elle ? Et les bons exemples à léguer, le fruit de l'expérience à déposer en mains sûres ? ... Voyons, voyons, il vous, faut un enfant - au moins un. - Réfléchissez-y.
Le médecin s'en mêle :
- Mais, oui ; vous êtes encore assez jeune ; pourtant, il serait peut-être imprudent d'attendre davantage.
Le curé aussi :
- Un des premiers préceptes donnés à l'homme...
Que voulez-vous répondre à ça ?
- Oui, oui, il vous faut un enfant.
Eh ! bien, puisque tout le monde le veut, c'est bon : ils en auront un.
Ils l'ont. -
Une vibrante exhortation à la préservation de notre environnement.
Ce texte dépasse le cercle des fidèles ; sa portée universelle et le charisme de son auteur en font une contribution majeure aux débats sur l'écologie, souvent marqués par les intérêts économiques et politiques des débateurs.
La lutte pour « la sauvegarde de la maison commune » mérite plus d'objectivité et la capacité à fédérer le plus grand nombre de personnes. C'est pourquoi UPblisher souhaite diffuser et faire connaître Laudato Si', sous forme de livre numérique gratuit, comme la Librairie Vaticane l'y autorise.
Laudato Si' reprend l'invocation qui rythme le « Cantique des Créatures » de Saint-François d'Assise (1181-1226). Ode à la nature, ce chant célèbre le Feu, l'Eau, l'Air et la Terre comme frères et soeurs des êtres humains et nous enjoint à respecter et protéger la Terre qui nous nourrit et régit nos vies.
Si la préoccupation de notre environnement en est le fil rouge, l'encyclique n'est pas pour autant une élégie célébrant les beautés de la Nature. François pose le débat en ces termes : « Quel genre de monde voulons-nous laisser à ceux qui nous succèdent, aux enfants qui grandissent ? » (160) ; ainsi il s'interroge sur le sens de l'existence et les valeurs qui fondent notre vie en société.
En six chapitres, Laudato Si' dresse un état des lieux, remonte aux origines des sujets identifiés, propose un projet, « une écologie intégrale, qui a clairement des dimensions humaines et sociales. » (137), suggère des moyens de mise en oeuvre, met l'accent sur l'éducation et conclut sur l'ardente nécessité d'unir les meilleures volontés.
Laudato Si' est un texte sobre, documenté et optimiste quant à notre capacité à réagir : « les êtres humains, capables de se dégrader à l'extrême, peuvent aussi se surmonter, opter de nouveau pour le bien et se régénérer » (205).
La lecture de ce texte, religieuse ou morale, convient à tous les publics et porte un espoir auquel il nous convient de donner corps.
EXTRAIT
1. « Laudato si', mi' Signore », - « Loué sois-tu, mon Seigneur », chantait saint François d'Assise. Dans ce beau cantique, il nous rappelait que notre maison commune est aussi comme une soeur, avec laquelle nous partageons l'existence, et comme une mère, belle, qui nous accueille à bras ouverts : « Loué sois-tu, mon Seigneur, pour soeur notre mère la terre, qui nous soutient et nous gouverne, et produit divers fruits avec les fleurs colorées et l'herbe ».
2. Cette soeur crie en raison des dégâts que nous lui causons par l'utilisation irresponsable et par l'abus des biens que Dieu a déposés en elle. Nous avons grandi en pensant que nous étions ses propriétaires et ses dominateurs, autorisés à l'exploiter. La violence qu'il y a dans le coeur humain blessé par le péché se manifeste aussi à travers les symptômes de maladie que nous observons dans le sol, dans l'eau, dans l'air et dans les êtres vivants. C'est pourquoi, parmi les pauvres les plus abandonnés et maltraités, se trouve notre terre opprimée et dévastée, qui « gémit en travail d'enfantement » (Bm 8, 22). Nous oublions que nous-mêmes, nous sommes poussière (cf. Gn 2, 7). Notre propre corps est constitué d'éléments de la planète, son air nous donne le souffle et son eau nous vivifie comme elle nous restaure. -
Un roman érotique abordant tout en même temps des sujets d'actualité contemporains à l'auteur
Les Bijoux indiscrets sont un roman allégorique de Diderot, publié anonymement en 1748. Bien que rejeté par son auteur, c'est une oeuvre légère, au charme délicat et... un classique de la littérature licencieuse. Pour tromper l'ennui, un sultan, amateur de commérages, se procure auprès d'un génie un anneau magique afin de connaître les secrets galants des dames de la cour : il suffit de tourner le chaton de la bague vers une femme pour que celle-ci avoue, immédiatement, par la voix d'un de ses « bijoux », toutes les intrigues dont elle a connaissance... Pur divertissement ? S'agissant de Diderot, rien n'est moins sûr !
D'aucuns ont voulu reconnaître Louis XV et la Pompadour sous les traits du sultan et de sa favorite. D'autres ont rejeté le texte au motif qu'il s'éloignait des canons des romans philosophiques. Il reste qu'à travers les trente essais de l'anneau, l'auteur égratigne les travers de la vie à la cour, évoque la réforme du théâtre, participe à la querelle des Anciens et des Modernes et traite des questions de droit, d'économie et de philosophie sur un ton alerte mais avec profondeur ! Ainsi, le philosophe parvient-il à faire connaître des opinions et des critiques sans encourir les foudres de la censure.
Une oeuvre riche et délicieuse à savourer !
EXTRAIT
Hiaouf Zélès Tanzaï régnait depuis longtemps dans la grande Chéchianée ; et ce prince voluptueux continuait d'en faire les délices. Acajou, roi de Minutie, avait eu le sort prédit par son père. Zulmis avait vécu. Le comte de... vivait encore. Splendide, Angola, Misapouf, et quelques autres potentats des Indes et de l'Asie étaient morts subitement. Les peuples, las d'obéir à des souverains imbéciles, avaient secoué le joug de leur postérité ; et les descendants de ces monarques malheureux erraient inconnus et presque ignorés dans les provinces de leurs empires. Le petit-fils de l'illustre Shéhérazade s'était seul affermi sur le trône ; et il était obéi dans le Mogol sous le nom de Schachbaam, lorsque Mangogul naquit dans le Congo. Le trépas de plusieurs souverains fut, comme on voit, l'époque funeste de sa naissance. -
Français, encore un effort si vous voulez être républicains
Marquis de sade
- UPblisher
- 27 Mai 2016
- 9782759901067
Un extrait de La Philosophie dans le boudoir mit en lumière pour en saisir toute l'importance
Français, encore un effort si vous voulez être républicains est un extrait de La Philosophie dans le boudoir, ensemble de dialogues publiés anonymement en 1795. S'il n'est pas une oeuvre à part entière, c'est un manifeste politique inséré dans le Cinquième dialogue.
Articulé autour de deux thèmes, « La religion » et « Les moeurs », Sade reprend succinctement les idées contenues dans le roman en posant les bases d'un nouveau contrat social. Il y déploie une argumentation marquée par un athéisme et un matérialisme ravageurs, et critique impitoyablement toute contrainte sociale, morale ou politique qui tend à s'opposer à la volonté de l'individu. Ce qui l'amène notamment à promouvoir la libération sexuelle des femmes et à réfuter toute condamnation de l'homosexualité. « Est-il possible d'être assez barbare pour oser condamner à mort un malheureux individu dont tout le crime est de ne pas avoir les mêmes goûts que vous ? ».
Sade discourt avec la même liberté sur l'avidité, le vol et l'assassinat, l'adultère ou l'inceste. Il convient alors de rappeler que le refus vigoureux de toute forme de contrainte a parfois mené l'auteur sur des chemins de traverse que le marquis ne pratiqua jamais. D'une portée universelle, Français, encore un effort si vous voulez être républicains propose des réponses radicales à des questions toujours d'actualité : religion, sexualité, liberté individuelle, conventions sociales... transgression, interdits !
Sade nous exhorte à jouir rageusement de notre liberté dans tous les domaines. Il espère ainsi parvenir à une forme d'utopie libertaire, basée sur un compromis social que chacun peut dénoncer ou renouveler à tout moment. On peut adhérer à sa vision, à certaines de ces idées ou les rejeter totalement, le débat reste ouvert...
Sade nous offre une ode à la liberté de penser avec une plume bien acérée
EXTRAIT
Je viens offrir de grandes idées : on les écoutera, elles seront réfléchies ; si toutes ne plaisent pas, au moins en restera-t-il quelques-unes ; j'aurai contribué en quelque chose au progrès des lumières, et j'en serai content. Je ne le cache point, c'est avec peine que je vois la lenteur avec laquelle nous tâchons d'arriver au but ; c'est avec inquiétude que je sens que nous sommes à la veille de le manquer encore une fois. Croit-on que ce but sera atteint quand on nous aura donné des lois ? Qu'on ne l'imagine pas. Que ferions-nous de lois, sans religion ? Il nous faut un culte et un culte fait pour le caractère d'un républicain, bien éloigné de jamais pouvoir reprendre celui de Rome. -
Avec « La grande Énigme », c´est une passionnante aventure cosmique qui se poursuit
On y redécouvre donc l´admirable peuple d´Iskol, celui des stargils, lesquels après avoir sauvè la Terre et lui avoir assurè un bel avenir, poursuivent leur rêve de devenir le fer de lance, d´une entreprise devant mener à une Union Galactique de mondes à venir. C´est ainsi qu´ils découvrent Azad, une planète où ils ne trouvent que les traces matérielles de mystérieux êtres qui l´avaient colonisée, dont un tajik, une espèce d´androïde à quatre pattes et deux bras, adopté sous le nom de Joke. Et c´est alors le début d´une nouvelle aventure, aux rebondissements spectaculaires, et dont Joke, le sympathique et malicieux rescapé d´Azad, est le personnage principal. Supérieurement intelligent, et finissant par se révéler en tant qu´être vivant non organique, Joke devient alors le héros d´une fantastique épopée, aux dimensions cosmiques, avec comme toile de fond, l´éternité.
Après « La Fantastique Odyssée », découvrez le tome 2 des Epopées Cosmiques sans plus attendre !
EXTRAIT
En ce quatrième jour du onzième et dernier mois de l'année 15236, Silas se devinait à peine à travers les nuages qui couvraient le ciel de Zodarlim, la capitale d'Iskol, seule planète habitée du système silasien. La matinée était assez avancée, et Yomel Dorak, contrairement à son habitude, semblait désoeuvrée, assise derrière son bureau, les yeux dans le vague, et manipulant distraitement une statuette de bronze. Elle était, à trente-six ans, responsable du Département des Projets d'Exploration, au sein de l'Institut de Planétologie, une dépendance du haut-commissariat à la recherche spatiale, et ce jour-là revêtait pour elle une importance particulière.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Esprit curieux, Chérif Arbouz partage dans ses écrits ses passions, qui vont des traditions orales et légendes ancestrales de son pays aux recherches les plus avancées sur la cybernétique et le cerveau. Épopées médiévales, voyages cosmiques, aliens et robots sont autant de prétextes pour réfléchir à la nature de notre humanité, l'évolution des sciences avec comme toile de fond... l'éternité. -
La suite des aventures des amis Joke et Yomel, qui se lancent cette fois dans la quête cosmique de l'origine de la vie et de l'Univers !
« La planète des Smarjiks » est le tome 3 des Épopées cosmiques, après « La fantastique Odyssée » et « La grande Énigme ». Nous y retrouvons en particulier Joke et Yomel.
Joke a amené son monde à devenir le quatrième membre de l'Union Galactique, après Iskol, la Terre et Anok. Il décide donc d'abandonner ses fonctions de Président de la République Yomélane pour se consacrer désormais entièrement à ce qui le passionne. La République est dans de bonnes mains, c'est en effet son ami Bob qui lui succède. Depuis longtemps, il a l'ambitieux projet de se lancer à la découverte des origines de la vie, de la raison d'être de celle-ci et de celle de l'Univers. Il entraîne alors dans son sillage, Yomel, son inséparable amie, ainsi que quatre compagnons humains de celle-ci. Il les mène d'aventure en aventure, dans Galax 1, Voie lactée des Terriens. Ces pionniers de l'espace vont rencontrer des êtres fabuleux et ouvrir la voie à des réalités insoupçonnées. Ils vont enfin comprendre ce qui échappait jusque-là à la compréhension des plus grands savants de l'Union Galactique. À l'issue de cette fantastique quête cosmique, les pionniers de l'espace acquièrent la certitude que celle-ci n'est pas loin d'aboutir au résultat final qu'ils en escomptaient.
Replongez-vous dans le monde futuriste de Chérif Arbouz grâce à ce nouvel opus de la saga des Épopées cosmiques !
EXTRAIT
Si ambitieux que fût son projet, Joke n'en était que plus motivé pour le mener à bien, sachant qu'à lui seul il serait l'équivalent d'une chaîne sans fin de savants, oeuvrant au cours des âges au service de la science. Par ailleurs, l'objet de ses recherches n'ayant à sa connaissance jamais fait partie des préoccupations de savants iskoliens, il se situait principalement par rapport à des idées jadis répandues chez les penseurs terriens. Certains de ceux-ci en effet, dans le cadre d'une pseudo science qualifiée de métaphysique, se livraient à de pures spéculations philosophiques. L'idée la plus répandue chez ces maîtres à penser, situait la Terre au centre de l'Univers, et faisait ressortir le fait que cet univers résultait d'une création ex nihilo, traduisant la volonté d'une entité surnaturelle, à la fois omnisciente, omnipotente et omniprésente.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Esprit curieux, Chérif Arbouz partage dans ses écrits ses passions, qui vont des traditions orales et légendes ancestrales de son pays aux recherches les plus avancées sur la cybernétique et le cerveau. Épopées médiévales, voyages cosmiques, aliens et robots sont autant de prétextes pour réfléchir à la nature de notre humanité, l'évolution des sciences avec comme toile de fond... l'éternité. -
Plongez dans la fin des années 70 aux côté de Jacques à la recherche de son idéal amoureux
Roman sur fond de rugby, entre Paris et Edimbourg, où le jeu à 15 et les amours difficiles se croisent, Flowers of Scotland nous entraîne dans l'intimité du narrateur à la poursuite de l'idéal amoureux. De Mary l'écossaise à Angéla la danseuse du Moulin Rouge, le destin sera cruel pour ces jeunes femmes...
Écrites à la première personne, ces chroniques douces-amères sont l'occasion pour l'auteur d'un retour sur sa jeunesse. Tel le rebond imprévisible du ballon ovale, elles nous mènent à la rencontre de ceux et celles qui ont croisé son chemin à la fin des années 70. Personnalités du Paris de l'époque, femmes séduites, aimées et perdues, copains... peuplent un univers où langues et cultures se mêlent et s'emmêlent au nom d'une passion partagée.
« Flowers of Scotland », hymne écossais entonné par le public avant les matchs de rugby de l'Equipe d'Ecosse, est d'abord un hymne à la vie, une exhortation à ne jamais renoncer. Comme les Scots, le narrateur poursuit sa quête avec détermination, quoi qu'il lui arrive. Avec un humour distancié, Jacques Gabillon sait nous faire sourire et nous émouvoir jusqu'aux larmes. Une écriture sans fard, sereine et bouleversante.
Un nouveau talent, une oeuvre à découvrir et à partager.
EXTRAIT
J'avais décidé de passer l'hiver avec Jules. Pas n'importe quel Jules, du genre César ou ceux de la république des Jules, non, le plus spirituel, le plus admirable, le plus naturel : Jules Renard ! Vingt ans passés j'avais lu son journal et ses mille deux cents pages, j'étais même allé, à Chitry les Mines dans la Nièvre. Je revoyais avec précision la dame roulant les `'R'' comme un torrent de montagne, me montrant sa tombe simple et au loin la Gloriette où, disait-elle : « il avait écrit ses plus grrrrrands chefs-d' oeuvre ! »
Il faut bien un bon hiver pour lire son journal et prendre des notes, avec ses citations toutes plus justes, drôles, pleines de bon sens sur aussi bien : les hommes que les bêtes, la nature, Dieu, les sentiments, le théâtre, la littérature et une vie n'y suffirait pas à mémoriser le tiers du quart d'une sélection toute relative.
Malheureusement pour moi, ayant à peine commencé la lecture, une nouvelle sur le Web, me bouleversa. Jacky Bouquet venait de mourir.
L'ange blond du quinze de France, du début des années soixante, l'emblématique joueur du Club Sportif de Vienne avait quitté à jamais son Dauphiné natal. -
C'est en vers que Laurent Guyonvarch choisit de poser son questionnement sur l'existence et la mort
Il s'agit ici d'exorciser la disparition de ses fantômes et de ses défunts. Celle-ci n'est pas seulement parlée, elle est aussi convoitée, revécue, insoutenable et physique. J'ai mis longtemps à me défaire de ces textes qui, je l'espère, n'auront pas seulement de valeur pour moi, textes qui ressemblent plutôt à quelques incantations lâchées dans la nuit pour être répétées, reproduites inlassablement, comme on exprime un silence qui n'en finit pas, mots compressés qui auraient du mal à sortir.
Dans le Bardo Thdol, le livre des Morts tibétains, la mort physique n'est pas acquise, il s'agit encore de pouvoir réconforter celui qui s'en est allé et de sauver son âme durant plusieurs jours après son décès. Ici le murmure incertain se prolonge également mais il n'y a plus de différence entre les morts et les vivants, ce qui compte c'est de résumer la perte afin de continuer à vivre.
Un recueil de poèmes saisissants et émouvants à visée thérapeutique
EXTRAIT
Il est venu
L'obscur,
Le voyageur sans nom,
Ne t'a pas pris au dépourvu,
S'est assis en souriant sans déranger les pierres,
Les mains croisées sur les yeux.
Tu n'as pas protesté,
Une bougie a allumé
Dans la nuit effondrée du désir,
Tressant et défaisant
Le noeud lugubre
Du fantôme et du Complaisant. -
Un voyage poétique au coeur de l'âme humaine
S'inspirant de l'actualité, de la nature humaine mais aussi de ses propres expériences, Bertrand Lasserre cisèle une poésie subtile qui frappe par sa modernité et sa justesse. Chaque poème est l'écrin d'une réflexion sur nos usages ou nos comportements. Sensuel, drôle ou sérieux, l'auteur nous emmène bien au-delà des frontières traditionnelles de la poésie et démontre qu'économie de mots rime avec grande profondeur. Il nous invite à réfléchir sur nous-mêmes, sans complaisance, mais l'espoir toujours chevillé au coeur. Jamais sentencieux, toujours distancié, il compose un hymne à la vie et à la solidarité. Indiscrétions poétiques, un superbe recueil au réalisme touchant, témoin de son temps.
Un recueil de poèmes délicats et envoûtants
EXTRAIT
Tirade sans lendemain,
Profession de foi
Ou mélancolie procédurière,
Le greffier atteste du préjudice subi.
Cheminement à la coloration acidulée,
La voie lactée n'allaite plus
Et tourne au vinaigre.
L'avant-propos empiète sur le scénario,
La complainte outrepasse ses droits
Mais surclasse la monotonie des lamentations.
Bonifiée par l'exercice de la mastication,
La métaphore, acquise à la cause,
Prend du galon.
Le laissé-pour-compte,
Lassé du goutte à goutte,
Veut sans délai sa part du gâteau :
Une bouffée de vie grandeur nature ! -
Mirabeau propose un guide des plaisirs de la chair tout en sensualité et volupté
Introduit par la lettre d´une jeune femme amoureuse à son amant, le Rideau levé nous conte, avec force détails et précisions, l'initiation de Laure à la sensualité et la sexualité. Très tôt livrée à elle-même, la jeune Laure vit dans le bonheur les enseignements de son « père adoptif » et découvre, sans même l´idée de l´immoralité, des voluptés ignorées par elle jusque-là. Cette éducation libertine l´amène à faire de nombreuses rencontres qui influencent profondément le cours de sa vie. Cette joyeuse confession écrite à la première personne nous invite à partager les expériences de l´héroïne. Le ton est jubilatoire, les descriptions crues mais élégantes...
Cet ebook est un roman pédagogique où Mirabeau développe toutes les pratiques sexuelles imaginables entre gens bien éduqués. Les couples se font et se défont, s´abandonnent à l´empire des sens sans tabou, ni préjugé... tout est possible dès lors que l´on est à la recherche du bonheur, que chaque acte est consenti, désiré et source de volupté. Il règne ici une atmosphère de libertinage typique du siècle des Lumières finissant. Pour les esprits éclairés, la recherche du plaisir physique est tenue pour un droit naturel et inaliénable au même titre que la quête du bonheur ou de la liberté.
Cette oeuvre ne peut être mise en toutes les mains. Jeunes gens de moins de 18 années... passez votre chemin ! Cet ebook sera pour vous lorsque la majorité vous atteindrez.
EXTRAIT
À CYTHÈRE
1788
Lettre de Sophie au Chevalier d'Olzan
Je t'envoie, cher Chevalier, un petit manuscrit gaillard.
Tu aurais de la peine à t'imaginer où je l'ai pris. C'est une bagatelle sortie d'une jolie main de mon sexe ; et c'est un délassement badin adressé dans un cloître. Comment un tel bréviaire se put-il introduire parmi les guimpes d'une religieuse ? C'est ce que mes yeux eurent de la peine à me persuader ; rien n'est cependant plus vrai, cher Chevalier, et c'était un présent digne de sa destination. L'amour n'est point étranger dans ces lieux ; le sentiment constitue le naturel du beau sexe ; la sensibilité forme la principale partie de son essence ; la volupté exerce un empire vainqueur sur ces êtres délicats. A ces dispositions originaires, qu'on joigne les effets échauffants d'une imagination exaltée dans la retraite et l'oisiveté, on trouvera la raison de cette fureur intestine qui nous maîtrise dans les couvents. -
Partez au pays du plaisir et du libertinage en suivant les aventures de la délicieuse Félicia !
Publié pour la première fois en 1775, l'oeuvre a connu un vif succès et de nombreuses rééditions. Elle demeure un classique de la littérature licencieuse du XVIIIe siècle. Le roman prend la forme d'une joyeuse confession, celle des fredaines de Félicia, jeune fille libertine, selon le vocabulaire du XVIIIe siècle, libérée ou délurée pour employer des termes plus actuels.
Récit écrit à la première personne, Félicia raconte sa vie d'aventures à tous les sens du terme. Ainsi se mêlent des éléments purement romanesques, une véritable histoire, plaisante en elle-même et des scènes plus dénudées ! Félicia est vive, imaginative ; à son lecteur, elle ne cache rien ! Rien de son goût pour les plaisirs charnels, rien de sa stratégie et de ses stratagèmes pour attirer et circonvenir les hommes. D'humeur changeante ou curieuse, c'est selon, elle vole d'homme en homme au sein d'une société galante. Les scènes de sexe sont dénuées d'ambiguïté tout en évitant l'écueil de descriptions trop explicites ; ainsi, l'imagination du lecteur est nourrie sans être rassasiée !
Sous couvert d'un roman, Nerciat nous livre une oeuvre joliment libertine, égratigne avec humour les dévots et plaide pour une sexualité sans contrainte. Étonnamment moderne ! Totalement jubilatoire ! Laissez-vous tenter...
Un classique de la littérature libertine indémodable et savoureux
EXTRAIT
Quoi ! c'est tout de bon, me disait, il y a quelque temps, un de mes anciens favoris, vous écrivez vos aventures et vous vous proposez de les publier !
- Hélas, oui, mon cher : cela m'a pris tout d'un coup comme bien d'autres vertiges, et vous savez que je ne m'amuse guère à me contrarier. Il faut tout dire, je ne me prive jamais de choses qui me font plaisir.
- Vous en avez donc beaucoup à composer votre roman ?
- Beaucoup : je vais passer et repasser mes folies en parade, avec la satisfaction d'un nouveau colonel qui fait défiler son régiment un jour de revue ; ou, si vous voulez, d'un vieil avare qui compte et pèse les espèces d'un remboursement dont il vient de donner quittance.
- C'est beaucoup dire, mais, entre nous, quel est votre but en écrivant ?
- De m'amuser.
- Et de scandaliser l'univers !
- Les gens trop susceptibles n'auront qu'à ne pas me lire.