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Dans l'antiquité, l'«otium» était considéré comme l'un des moments les plus désirables de l'existence. Libéré des tâches vitales, affranchis des préjugés, des croyances et des intérêts, les hommes libres pouvaient s'y livrer à la culture du for intérieur, du goût, du jugement, à la quête désintéressée du sens, de la beauté, des valeurs, de la vérité. Cette part d'humanité menacée par l'injonction d'efficacité que nous impose le marché, peut être précisément désignée par l'«otium». Loin de toute nostalgie, il s'agit d'éclairer les sources d'une liberté et d'une créativité aujourd'hui compromises par l'hégémonie du marché. Il s'agit aussi d'identifier la responsabilité de l'État démocratique dans l'accès de tous à ce loisir studieux et émancipateur.
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Glamador ; l'île des chevaux perdus
Denys Colomb De Daunant
- Actes Sud
- Nature
- 3 Octobre 2018
- 9782330084523
« À la fin de Crin Blanc, Folco disparaît dans les flots, emporté par son cheval dans une île mystérieuse, Glamador, où ils pourront enfin être amis, loin des gardians qui voulaient capturer l'étalon sauvage. Beaucoup ont ressenti une profonde tristesse en pensant que le petit garçon s'était noyé avec Crin Blanc. Mais ce n'est pas vrai... » La dernière édition de Glamador date de 1955. Aujourd'hui, cette histoire en image revit accompagné du film qu'avait réalisé Denys Colomd de Daunant en 1955, deux années après la Palme d'or du court métrage à Cannes attribuée à «Crin Blanc». Le thème de la liberté y est ici à nouveau central vécue au travers de cette relation d'amitié entre un cheval et un enfant.
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C'était il y a vingt ans, c'était il y a un siècle.
Le 1er mai 1990, Jean-Louis Gouraud quitte la région parisienne avec deux chevaux - deux trotteurs français -, Prince de la Meuse et Robin. Il emporte avec lui très peu de bagages, mais quantité de papiers - permis, visas, certificats vétérinaires, sanitaires et douaniers - car il doit franchir de nombreuses frontières : traverser les deux Allemagne, la Pologne et pénétrer, enfin, en URSS. Premier «Occidental» autorisé à entrer à cheval en Union Soviétique, il arrive à Moscou le 14 juillet 1990 après un parcours de 3 333 kilomètres en soixante-quinze jours, soit en moyenne 45 kilomètres par jour ; sinon un record, au moins une performance.
Arrivé à destination et comme il s'y était engagé, il offre ses deux chevaux à Mikhaïl Gorbatchev qui lui avait personnellement autorisé son passage en ces terres - mais les reprend rapidement, dans des conditions quelque peu rocambolesques, dès que ce dernier est renversé pour laisser place à Boris Eltsine. En vingt ans, Jean-Louis Gouraud a souvent refait le voyage - pas toujours à cheval - et revu ceux qui l'ont accueilli lors de son premier parcours.
Certes, rien n'est plus comme avant : l'Allemagne a été est réunifiée, la Pologne intégrée à l'Union européenne, l'URSS remplacée par des républiques qui ne croient plus au communisme et pas tout à fait encore au libéralisme. Mais qu'est-ce qui a vraiment changé ? Les nombreuses notes prises par Jean-Louis Gouraud au cours de ses allers et retours vont bien au-delà de l'anecdote. Il ne s'agit pas ici du simple récit d'un exploit équestre, mais du portrait équestre d'un empire.
Histoire, littérature, élevage, religion : rien n'échappe à la curiosité du globe-trotteur, qui alimente ainsi sa réflexion sur un voyage dans le temps et l'espace. Après avoir sillonné en tous sens les immensités russes, de la Carélie à la Bouriatie, de la Volga au Baïkal, de la Kalmoukie à la Iakoutie, pour y voir, toujours, des chevaux, Jean-Louis Gouraud rend ici hommage à l'un des plus grands nouvellistes russes, Nicolas Leskov, auteur d'un chef-d'oeuvre connu en France sous le titre du Vagabond enchanté, qu'il aurait préféré voir traduit autrement : Le Pérégrin émerveillé, par exemple.
Ses pérégrinations, en tout cas, l'ont amené à s'intéresser à d'autres pérégrins, dont le plus illustre est le sulfureux Raspoutine, dont il a découvert un texte étrange qui, curieusement, n'avait jamais été traduit, et dont il donne ici la primeur.
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Chevaux d'aventure ; rencontres autour du monde
Anne Mariage
- Actes Sud
- Nature
- 2 Avril 2014
- 9782330016180
Nul n'a voyagé à cheval autant qu'elle. Nul ne connaît mieux qu'elle la planète équestre : des pampas argentines aux déserts australiens, des hauteurs himalayennes aux profondeurs des canyons américains, des savanes d'Afrique aux steppes d'Asie centrale, de l'Éthiopie à l'île de Pâques, Anne Mariage a parcouru en selle les cinq continents.
C'est une randonnée en immersion dans la nature sauvage qui a fait basculer sa vie. Après avoir commencé à enseigner les lettres, Anne choisit de changer de métier et décide de ne plus vivre qu'à cheval.
Désireuse de partager sa passion, elle crée en 1972 un concept de voyages qu'elle appellera « Cheval d'Aventure ». Ce sera vite le rendez-vous des cavaliers en quête de découvertes, un groupe d'amis, « presque une tribu », dira un habitué. Elle leur propose des randonnées aux quatre coins du monde. En quarante ans, Anne Mariage entraînera ainsi dans d'inoubliables chevauchées des milliers de cavaliers unis par le même amour de découvertes authentiques.
En une trentaine de chapitres, elle raconte ici ces voyages qui ont été pour elle et ceux qui l'accompagnaient l'occasion de découvrir chaque fois des paysages inconnus, des races de chevaux et des techniques équestres différentes, mais aussi et surtout de nouvelles personnes et d'autres cultures. Aussi cet ouvrage est-il à la fois un recueil de belles histoires pour rêver d'évasions lointaines ou de rencontres émouvantes et un extraordinaire atlas mondial de peuples cavaliers.
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Alice a aujourd'hui dix-sept ans, c'est une enfant précoce. Elle nous livre son premier essai sous forme de cri pour nous sensibiliser à la souffrance de tous ces enfants, qui parce qu'ils sont différents ne trouvent pas leur place dans le système scolaire. Aujourd'hui diagnostiquée comme étant une enfant à haut potentiel, elle a intégré une école qui répond à ses besoins spécifiques et l'aide à dépasser la souffrance et l'incompréhension qui ont marqué ses jeunes années.
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Entre Hendaye et Saint-Jean-de-Luz, les Pyrénées opposent les falaises roses du domaine d'Abbadia à la fureur de l'Océan. Une flore et une faune côtières remarquables trouvent ici leur dernier refuge. Le domaine est aussi l'oeuvre d'un homme d'exception, Antoine d'Abbadie, explorateur, géographe, linguiste, ethnologue, astronome, membre de l'Académie des sciences.
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Écrit dans une langue extrêmement claire, sollicitant un spectre large de disciplines des sciences humaines et sociales, ce livre propose un parcours chronologique et thématique.
Il présente les différents courants intellectuels qui ont animé le champ intellectuel du paysage au cours des trente dernières années, explorant de façon précise et approfondie les théories et écrits sur ce sujet vaste et complexe.
Après une introduction stimulante, annonçant la structure et les enjeux de l'ouvrage, le paysage est successivement envisagé comme ensemble de manières de voir, produit des cultures matérielles et expérience phénoménologique. La fin est consacrée à une analyse prospective, qui esquisse les nouvelles perspectives et pistes de recherche sur le paysage, dans le domaine de l'anthropologie, de la philosophie politique et des théories de l'écriture.
Ce livre s'attache aux façons diverses, parfois rivales et opposées, dont la géographie culturelle a compris et défini le paysage au cours des quelque trente dernières années. Il passe en revue et discute des exemples de recherches et d'écritures émanant de conceptions diverses du paysage. Il examine les présupposés philosophiques, les contenus critiques et politiques qui sous-tendent visions et approches différentes du paysage. Il s'enracine dans des débats internes à la géographie culturelle, mais il entend aussi faire voir à quel point ces débats ont souvent eu un net aspect interdisciplinaire.
L'ouvrage étant destiné initialement à un public d'étudiants et de chercheurs, en géographie et plus largement en études environnementales et culturelles, l'auteur y a inséré des encadrés à finalité didactique, qui viennent éclairer de façon significative les notions abordées.
Ce livre apparaît ainsi comme une synthèse très intéressante de champs d'études jusqu'ici insuffisamment reliés, à la fois établis et émergents ; une véritable plate-forme afin d'encourager de futures recherches en géographie culturelle du paysage.
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Peu de régions littorales connaissent une évolution aussi rapide que l'anse de l'aiguillon et la pointe d'arçay, en vendée.
Depuis le moyen age, la ligne de rivage y a évolué en fonction autant des actions humaines que des processus naturels. au cours des cinquante dernières années, la pointe d'arçay a ainsi progressé de plus de 1 500 mètres, alors que les prés-salés de l'anse 'ont gagné plusieurs centaines d'hectares sur les vasières et que deux nouveaux polders ont encore été conquis, derniers témoins d'une politique appelée désormais à évoluer vers une extension des espaces naturels existants.
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Insolite construction de la mer des côtes-d'armor, le sillon du talbert remonte à la nuit des temps.
Il s'agit d'une flèche marine mobile constituée de galets, reliée au littoral par un cordon dunaire. curiosité géomorphologique, le sillon du talbert n'est jamais en repos, il se déplace, engraisse ou régresse. les populations végétales et animales qui ont colonisé cet espace mi-terrestre mi-marin ont la beauté particulière de ce qui est fugitif et menacé.
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Un des écrivains majeurs du XXe siècle, Paul Morand, auteur de quelques chefs d'oeuvre, en tête desquels il faut placer Milady, bouleversante histoire d'amour d'un écuyer pour sa jument, a composé en 1966, pour un éditeur aujourd'hui disparu, une Anthologie de la littérature équestre réunissant les plus beaux textes, ou les textes à ses yeux les plus importants, consacrés au cheval et à son utilisation.
Traités d'équitation, précis vétérinaires, manuels d'hippologie : de l'Antiquité à nos jours, Paul Morand n'oublie aucun des grands maîtres de l'oeuvre équestre. Depuis longtemps introuvable, cette anthologie méritait une réédition. La voici, enrichie d'une présentation de l'écrivain Jérôme Garcin, qui partage avec Paul Morand l'amour de la (bonne) littérature et la passion de la (belle) équitation.