Fremok
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Cowboy Henk : La nouvelle blague
Kamagurka, Seele Herr
- Fremok
- Amphigouri
- 24 Octobre 2024
- 9782390220473
Vous ne rirez plus comme avant. Bien plus qu'un recueil d'hilarants strips allant du savant au vaseux en passant par le méta-humour, La Nouvelle Blague est une proposition humoristique radicale, une démarche scientifique pour changer définitivement la donne, bien au-delà de la bande dessinée.
Longtemps réclamé par les esthètes comme par les aficionados de la gaudriole, celui qui mieux que personne peut les réunir est de retour : Cowboy Henk ! Dans une formule encore plus hilarante, plus concise, toujours plus novatrice et toquée, et dans un luxueux format à l'italienne !
La Nouvelle Blague n'a qu'un défaut : nous faire oublier nos repères les plus fondamentaux. Comment être distingué au restaurant... Ce qui est drôle et ce qui ne l'est pas... Son surréalisme de masse effacera tout, nous laissant hébétés, tordus de rire les bras ballants sur notre... comment déjà ? Sur notre chaise. Comptez plusieurs mois pour vous en remettre.
On y apprendra comment se sauver d'une balle reçue en plein coeur, quelle est la plus comique des dernières volontés à exprimer sur une chaise électrique, ou encore comment être imbattable au ping-pong...
Cowboy Henk aura toujours cette grammaire absurde qui détourne et dérègle les codes de la BD franco-belge, ces chutes qui nous font frôler la mort de rire sans qu'on puisse vraiment expliquer pourquoi. Les strips s'étaleront sur des double pages, chaque trait concourant à la radicalité d'un humour savant et primitif, grotesque et dysfonctionnel. Henk sera plus inventif, audacieux et délicieusement à côté de la plaque que jamais...
La blague nouvelle sera une révolution sans précédent, et sans retour possible, dans les domaines confondus de l'humour, de la BD, de l'art, et dans bien d'autres encore. Familles et couples ressoudés par une franche rigolade, frères et soeurs en transe, collègues de bureau riant et dansant...
Qui sait jusqu'où ira l'expérience ? La lire, c'est prendre le risque de tout reconfigurer, à commencer par soi-même.
La blague nouvelle est arrivée. Nous verrons si vous en reviendrez... -
Tremblez, damnés puissants qui saccagez, pillez et nassez le monde des justes, des pauvres et des enfants ! Saint Nicolas, le patron des gosses, revient, et il n'est pas content !
Le Sud est irrespirable, le Nord est bétonné, l'Est prend l'eau, l'Ouest brûle(et vice-versa).Saint Nicolas traîne ses bottes sur les routes embouteillées, dans les forêts polluées et dans les zones sinistrées.
Il regarde droit devant lui. Arpente l'anthropocène déglingué, il trottine de la ville à la campagne, d'utopies concrètes en camps de fortune. Partout où il passe les enfants trinquent... qui se soucie d'eux ? Saint Nicolas reste calme. Mais méfiez vous, ça chauffe sous sa mitre !
La colère nous gagnera à notre tour. Le saint explosera pour de bon. Les palais brûleront, là où fomentent les puissants de ce monde. Que fomentent-ils, ces prédateurs ? Mais... Horreur ! Des festins par exemple, où des enfants sont au menu !
Comme dans l'histoire originelle, Saint Nicolas sauve les enfants d'adultes anthropophages. Notre héros recolle, rabiboche, redonne la vie et la parole aux enfants. Son mutisme devient furie vengeresse, rédemptive, jouissive.
La zone commerciale est envahie par une rimbabelle de bambins recousus pêle-mêle. La bande se fait justice elle-même. Elle pille les grandes surfaces et s'enfuit. Une zone autonome est installée. Les enfants vont enfin vivre dans un monde décent, un village à leur taille et leur humeur ! Bonheur !
Des aquarelles chamarrées brûlent comme un immense feu de joie. La bonhommie revancharde du bon saint rythme un récit de plus en plus jubilatoire. Pas un pouce de terrain ne devra être cédé au désespoir. -
Des pépites dans le goudron ! Un roadtrip brut en Amérique
Matthieu Morin, Camille Lavaud benito
- Fremok
- Knock Outsider
- 3 Octobre 2024
- 9782390220503
6 mois, 20.000 miles, un ours, 4 hectolitres de Bud Light, 3 arrestations, des cafards géants, et douze environnements bruts à tomber sur le cul. « Des Pépites dans le Goudron ! » C'est le rêve américain d'un froggie fondu d'art brut, un vrai road-trip sur les traces d'une bande de créateurs au génie loufoque, des boires et des déboires, une ruée vers un art aussi modeste que grandiose, un Pied Nickelé au pays des Tuniques Bleues...
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FRMK met à l'honneur une autrice phare de la bande dessinée alternative des années 90, narratrice hors pair au style indémodable : Anna Sommer ! ça tombe bien, le Centre Pompidou en fait autant. Après l'exposition consacrée à son travail par la galerie Martel en 2023, des planches de Remue-ménage intègreront l'exposition «Bande dessinée 1964-2024», du 29 mai au 4 novembre 2024.
Une femme équarrit son chasseur de mari pour s'en faire un costume. Un éboueur célibataire se fait une femme avec des déchets... En six histoires impertinentes, aux dessins si simples, élégants et loufoques, Anna Sommer posait un style, une voix et un ton uniques.
Remue-ménage, paru chez L'Arrache-coeur puis chez L'Association en 1996, est sa première bande dessinée. L'ouvrage fondateur n'était plus disponible. Était-il passé de mode ? Ou peut-être trop en avance ? Il est temps que les nouvelles générations redécouvrent un travail longtemps resté discret.Pas de cases dans Remue-ménage, mais de petites scènes théâtrales qui s'entremêlent, des séquences fluides que l'on dévale comme une pente joyeuse, que l'on dévore le sourire aux lèvres. De courtes histoires personnelles, le vécu intime et improbable de femmes hautes en couleur et farouchement indépendantes. Ces nouvelles efficaces, cocasses ou cruelles font franchement rire, étonnent, donnent à réfléchir, sans morale et sans parole.
Dans Remue-ménage, l'étincelle vient souvent d'un dysfonctionnement, et rien ne tourne jamais tout à fait rond. La douanière trouve une astuce pour échapper à son travail, une femme trompe son mari avec la détective qui devait la surveiller... Les personnages n'en font qu'à leurs têtes, mus par leurs fantaisies.
Anna Sommer mettait en place les bases de son art du rebondissement improbable, du dénoument joyeux et fantasque. À voir son trait, les histoires qu'elle raconte, ses personnages, il est évident que son ton a largement infusé, influençant plusieurs générations. Anna avait plusieurs années d'avance en 1996. Combien se sont depuis emparés des mêmes sujets, inspirés par son audace, son humour et sa finesse ?
Après L'Encre, Remue-ménage vient nous rappeler tout ce qu'Anna Sommer a inventé en trente ans d'une riche carrière, nous permettant de redessiner une histoire de la BD où les autrices alternatives ont une place centrale.
Dès les années 90, Anna Sommer trouve une voix singulière et forte dans la bande dessinée d'auteurs de l'époque. Elle brille aussi bien dans ses récits jeunesse que dans ses pages autobiographiques et ses fictions, expérimentant à l'encre et au papier découpé notamment, toujours selon ses propres codes. Elle a continué de se renouveler jusqu'à aujourd'hui, et réussi l'exploit de garder un style immédiatement reconnaissable en passant d'une technique à l'autre. -
Des cris déments déchirent la nuit : « Vous m'entendez ? ». Un bateau remonte le fleuve Congo, à la recherche d'un homme perdu dans la brume et la jungle. Des animaux féroces rôdent. Kurtz est en fuite. Ceux qui habitent près du fleuve refusent d'être asservis.
Michaël Matthys s'interroge sur ce qui poussa des colons à chercher gloire et richesse dans une nature hostile, sombrant dans une une folie sans retour. Les grands formats au fusain et au sang forment dans son atelier une adaptation libre, monumentale, crue et captivante, d'une oeuvre qui l'est tout autant, Au coeur des ténèbres de Joseph Conrad. -
Michel Goyon : Arborescences
Michel Goyon, Roberta Trapani, Carine Fol, Laurent Derobert, Thibault Leonardis
- Fremok
- Knock Outsider
- 31 Octobre 2024
- 9782390220466
Monographie en coédition : Knock Outsider - Patrimoines Irréguliers de France - Art et marges musée.
Depuis plus de quarante ans, Michel Goyon (1963) développe une oeuvre hybride et complexe, où expérimentations plastiques et références culturelles, artistiques et scientifiques s'entrelacent dans une quête perpétuelle de sens. Visionnaire, il puise son inspiration dans des domaines aussi variés que l'art contemporain, les mathématiques, les comics américains, la culture alternative, l'art brut et la science-fiction. Son travail, réparti sur près de 1400 pages de carnets illustrés, grands dessins et volumes, brouille les frontières entre réel et imaginaire.
L'exposition Arborescences, sous le commissariat de Thibault Leonardis et Roberta Trapani, propose une rétrospective immersive de Michel Goyon, couvrant l'ensemble de sa carrière à travers un parcours multimédia interactif.
Une monographie, coéditée par Knock Outsider, le Art et marges musée et Patrimoines irréguliers de France, accompagne l'événement, repensant les frontières entre art brut et art contemporain. -
Bienvenue au royaume de La Mère.
Une femme recherche des hommes sur des sites internet dédiés aux rencontres ardentes. On l'appelle "La Mère". Personnage central du Jardin des candidats, figure mythique de l'adoration, elle est la grande absence.
Séparée de son mari, éloignée de sa fille, cette femme cherche l'amour. Sa maison est envahie des amas de livres détrempés, pendant que son grand jardin est marqué pas une piscine inachevée, abandonnée en plein cours de construction. Sa vie, sa maison, elle ne nie pas les problèmes, non... La Mère, déesse du jardin, n'a pas de problème. Elle est l'unique divin problème. Dans son mental, le jardin prend des dimensions illimitées, vaste espace pour le théâtre de ses désirs et de ses frustrations. Mais dans son jardin, elle contrôle tout. Quand il fait soleil ou quand il pleut, c'est parce qu'elle en a besoin.
Les candidats, repérés sur internet, sont rassemblés tous ensemble dans le parc, parmi les buissons, les vases, les paons, les livres, les trous et le barbecue. C'est la grande réserve naturelle des prétendants de La Mère. Ils errent dans le jardin, ils besognent, jardinent ou se délassent. Ils attendent.
Tous comprennent immédiatement la chance qui leur sera donnée : ils sont mis à genoux, devant la grande suprématie de La Mère. Invités au jardin pour mettre en valeur leurs aptitudes et se montrer digne d'un rendez-vous très spécial avec elle, dans sa maison... Et pour atteindre cela, ils sont prêts à servir et souffrir pour la satisfaction de La Mère, trouver leur bonheur dans l'éternelle frustration. Ils cherchent l'amour absolu, l'amour divin qu'une seule femme au monde est capable de leur donner... La Mère.
Soudain, sans prévenir, la voilà au milieu du jardin, exposant ses formes harmonieuses aux rayons de soleil, dirigeant leurs jeux coquins ou contrôlant leurs travaux. Promesse étant faite au plus méritant de la rejoindre dans l'intimité de ses appartements. Mais le temps passe, les saisons se suivent, les apparitions sont comptées et les candidats sont dans le jardin. Personne n'a encore été appelé à pénétrer les murs de la maison de brique.
On peut lire la joie sur le visage de candidats. Les larmes coulent sur leurs joues, alors que profondément en eux, chacun, même le plus stupide, sair qu'il ne pourra jamais convaincre La Mère de le choisir pour être son homme. Ils ne pourront pas satisfaire le désir de La Mère. Sachant ça, pourtant, ils ne vont jamais perdre l'espoir. Et c'est cela leur bonheur. -
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Une femme au visage aveugle dessine à l'encre le contour de ses yeux. Un singe malicieux vole son encrier et le boit. La voici borgne. Notre héroïne passe d'abord sa colère en pissant sur le cactus favori du singe. Vengeance ! Elle se jette ensuite à corps perdu dans une quête d'encre et d'indépendance, au risque de perdre définitivement la mise.Elle voit d'abord sa chance dans le poulpe que découpe un cuisinier... Raté ! Chutes, courses et cascades, vaines tentatives avec divers liquides : elle souffre et saigne, dégringole, essaye le mazout, la lave... Rien n'y fait. Rien ne peut remplacer la précieuse encre.L'urgence du désir pousse le personnage à dépasser sa condition et à prendre son destin en main. Courant à demi-nue, de plus en plus couverte de tâches, notre personnage poursuit une ressource qui la fuit, pour retrouver un oeil et son intégrité physique.À travers une narration sans fioriture ni dialogue, et un langage graphique simple et percutant, Anna Sommer livre un récit déroutant, entre la légende contemporaine et le manifeste d'autodétermination. A l'origine de ce récit muet, finement réalisé en papier découpé, la légende du moine bouddhiste Daruma qui se coupa les paupières pour mieux méditer. Et les porte-bonheurs du même nom auxquels manquent les yeux, que l'acquéreur doit dessiner pour formuler son voeu puis pour en célébrer la réalisation.Biographie Anna sommer est une autrice de bande dessinée suisse, qui a posé depuis les années 90 les jalons d'une bande dessinée féminine alternative en Europe, chez Moderne comme chez L'Association ou Actes Sud. S. Son style s'écarte résolument d'une culture graphique à dominante masculine : cocasses et cruelles, volontiers muettes, ses histoires doucement subversives sont souvent celles de femmes farfelues ou rudes, entières. Son expressivité a trouvé de la puissance aussi bien dans l'encre que dans le papier découpé ou la gravure à la pointe sèche. Ses travaux ont été exposés au quatre coins de l'Europe, et jusqu'en Afrique du Sud, en Russie, au Japon...
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Cowboy Henk et le gang des offreurs de chevaux
Herr Seele, Kamagurka
- Fremok
- 4 Janvier 2018
- 9782390220107
Alors à un moment donné Cowboy Henk reçoit un cheval comme cadeau... Et tu sais ce qui se passe à ce moment-là ? - Non, vas-y raconte. - Eh bien une histoire fantastique commence ! - WAW !
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Quelques minutes après que le temps s'arrête
Doublebob
- Fremok
- Amphigouri
- 20 Avril 2023
- 9782390220398
« Le temps s'arrête et, sans l'ombre d'un bruit, les minutes se sont séparées...
On les a fumées sur la digue. »Le sixième objet de DoubleBob est toujours aussi singulier, aux confins de ce que la plupart d'entre nous appellons Bd.
Son univers peuplé d'humains chimériques et de grands brûlés mute doucement, jalonné de schémas biscornus, d'énigmes poétiques et de confessions cryptées, déployé ici en sept livrets successifs. Quelques minutes est le journal de Minute, personnage s'aventurant rarement dans une ville inconnue et pour lui hostile. Il partage avec Agafia un goût pour les minutes, qu'ils boivent, et une certaine difficulté à s'acclimater à tout ce qui est hors d'eux.
« Tout est à sa place, dans un extrême chaos.» chez Minute. Textes et dessins s'imbriquent étroitement ou fonctionnent séparément, rendent sous des formes multiples et ludiques les humeurs traversant deux êtres sur une année, leurs aventures minimalistes, la beauté qu'ils voient dans des miettes de réel.
Cet objet littéraire et graphique non identifiable peut se lire sur un an, comme les sept fanzines qui furent envoyés par correspondance aux lecteurs de DoubleBob. Une année s'écoule auprès d'un personnage émouvant et baroque, une année au coeur des expérimentations formelles et narratives d'un auteur sans pareil. D'énigmes en jeux de pistes, l'étrangeté se laisse apprivoiser, offrant surprises, éphémérides ou cachettes, et une grande liberté : liberté d'avancer à son rythme, d'établir des liens personnels, de voir en Minute un parfait étranger ou un fragment de soi-même.
C'est au lecteur de féconder ce récit protéiforme, de faire parler une poésie intérieure, d' « essayer de voir et d'être chaque goutte de pluie qui explose, chaque néon qui se fracasse, chaque fleur qui s'ouvre ». -
« À quoi peut bien servir une livre sans images, ni dialogue ? » questionne Alice, l'aventurière du pays des merveilles. Un lapin en gilet rouge, montre en main, se précipite sous son nez. On connaît la suite illustré par John Tenniell ou Walt Disney,Tim Burton ou mille autres. Mais avant cela, à l'origine, il y a les images et les mots de Lewis Carroll. Il y a une après-midi d'été à marquer d'une pierre blanche. Il y a une petite Alice Liddell qui demande à un Charles Dodgson, qui n'est pas encore Lewis Carroll, de faire un livre de l'histoire qu'il a improvisée pour elle. Ce livre originel, ce carnet où mots et images passionnément dialoguent, le voici miraculeusement restitué en français pour restituer une idylle unique.
Celui qui se fit appeler Lewis Carroll, lorsqu'il écrivit le célébrissime Alice au pays des Merveilles, est né en 1832, à Daresbury, petite bourgade proche de Manchester. Son père était prêtre de l'Église anglicane.
Très jeune, Charles dessine et écrit des revues et livrets pour ses frères et soeurs. Après des études de mathématiques, il devient assistant de faculté, décision qui l'oblige de fait à entrer dans les ordres. Désormais diacre, il évitera néanmoins d'être ordonné prêtre. Il est amateur de peinture, de littérature et de théâtre, photographe pionnier, pamphlétiste, bien que cela ne soit pas recommandé par ses fonctions. Un jour, il improvise, pour les trois filles de son doyen, le récit d'une petite fille qui tombe sous terre à la poursuite d'un lapin blanc. L'une d'elles, Alice, lui demande d'en faire un livre. Il calligraphie et dessine alors un livre unique : Alice's Adventures under Ground. Publié plus tard avec les illustrations de John Tenniel, le texte trouve une renommée mondiale sous le titre Alice in Wonderland. Sa renommée d'auteur pour la jeunesse cache une personnalité complexe et un artiste inclassable.
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«Regarde par la fenêtre. Que faire ? À part la guerre.».
Dans un lieu-dit anonyme, quelque part entre champs de monoculture et zones commerciales bétonnées : un cerf a été aperçu en forêt ; on a mis la misère au maire, au café du coin ; quelques échecs amoureux ; de la vodka et du jus d'orange ; des ados préparent une virée en discothèque ; des insultes écrites sur des fourgons de police... Parmi ces souvenirs et visions du futur, quelques éclaircies soudaines...
Que s'est-il passé pour que le narrateur ne réalise pas son souhait de jeunesse, «devenir le premier plombier à entrer dans l'histoire» ? La vie.
Tour à tour journal intime, parcours fictif et peinture sur le motif, Un et demi passe d'un sujet à l'autre sans prévenir. Les premières expériences de la vie peuvent être douloureuses, magnifiques, les deux à la fois, ou tout à fait insignifiantes, avec le recul des années. L'histoire monte en intensité, la confusion devient froide lucidité.
Dans Un et demi, les aquarelles de Valfret tendent franchement vers l'abstraction. Leur défilement figure les diapositives familiales devant lesquelles le narrateur parle librement. Souvenirs nets, avenir trouble... Questions existentielles, rage et désillusions, bastons et célébrations se bousculent et se répondent.
Qui parle ? Quel lien y a-t-il entre ces phrases ? Entre ces mots et ce paysage ? Que sont ces formes : arbres, collines, animaux, fesses ?
Le lecteur ne distingue plus s'il arpente le tumulte du monde, le sien ou celui de l'orateur. Êtres et paysages se substituent les uns aux autres. Les plages contemplatives, avec leurs opacités et leurs dilutions, offrent un espace intimiste unique, la traversée sensationnelle d'un désert de verdure, souvent orageux.
À y regarder de plus près, des milliers de liens existent. Nous voici ramenés au plus simple de l'existence : naviguer dans une jungle de sensations, avoir peu de mots pour les dire. Quelques espoirs prennent corps, beaucoup de craintes aussi. Le futur est arrivé bien vite. La vie. -
Le premier volume des aventures de Cowboy Henk a remporté le Prix du Patrimoine au Festival International de Bande Dessinée d'Angoulême en 2014.
Le célèbre héros à la houpette blonde venu de Belgique est enfin de retour ! Désormais inscrit officiellement au patrimoine mondial (prix du Patrimoine à Angoulême en 2014) et après avoir revêtu ses plus beaux habits de professeur d'histoire avec Histoire de la Belgique pour tous, il nous revient pour de nouvelles aventures toujours plus surréalistes !
Ce second volume, sous-titré L'Art actuel, ravira les fans et poursuivra sa conquête des territoires francophones et belgophiles. C'est dans un fonds de plus de 1500 planches existantes, réalisées pendant 30 ans chaque semaine pour l'hebdomadaire flamand Humo que les meilleures pages ont été sélectionnées et remises en couleur.
Le premier volume tel que le Frémok l'a édité a déjà été publié en Espagne, en Finlande, en Norvège, en Suède, et le sera prochainement aux Etats-Unis par la légendaire maison Fantagraphics. L'icône pop et absurde part à la conquête du monde !
Cowboy Henk a été publié dans la cultissime revue RAW d'Art Spiegelman, avant de faire des apparitions en France dans Psikopat, L'écho des savanes ou HARA KIRI dans les années 80 et 90.
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Dans les Flandres, Ostende et ses environs, où la mer dort ou s'abat sur les digues, où paissent tout le jour de tranquilles vaches, où une femme solitaire se dénude en public, où des formes géométriques envahissent le ciel...
Ostende, premier volet de la série Derrière, est au premier regard une série de peinture, promenade mélancolique dans les paysages sereins des Flandres. Mais sous leur beauté picturale, hors du temps, ces paysages sont prêts à éclater, habités d'hypothèses quant à ce que cachent les apparences et l'habitude, habités de désirs, fantasmes, formes - chair ou abstractions - dont on ne sait s'ils sont réels ou imaginaires. Une grammaire géométrique perturbe l'espace, des bruits rompent un confortable silence et le font parler, comme des accidents dans le décor d'un spectacle bien rôdé, des déchirures dans une toile bien connue, par lesquels s'engouffrent sensations, tensions, désirs...
Entre autres visions, nous rencontrons Irène, sexagénaire qui aime à se dévêtir en milieu naturel, sous le regard d'hommes en costume cravate qui jamais ne la toucheront. Irène cherche l'extension du domaine des sens et du corps, l'élargissement de la perspective. Elle veut toucher du doigt l'impalpable et s'y fondre, être touchée, submergée, voir ce qui bout sous la surface tranquille des choses. À Ostende, il s'agit de quitter une vie, où l'habitude et des sens corsetés nous tiennent, pour une autre, dans le même lieu et à la même époque. Le temps se dilatte sous la force émanant d'un paysage, ou se contracte lorsqu'un détail, un geste ou un visage témoignent d'une vie entière.
Posant des yeux à la fois voyeurs et bienveillants, Ostende déchire la surface que nos yeux se bornent à voir, saisit ce qui se passe horschamp, où rugissent en silence des désirs, des élans vitaux, où dansent sensations et abstractions. Derrière la digue, dans une ferme isolée, sur une plage la nuit, ses paysages forment une scène où tout peut survenir, calme avant l'orage de sensations. Un contrechamp fourmillant d'aventures cachées s'installe petit à petit, révélé par une prose suggestive, procès verbaux de scènes érotiques ou libératrices.
Dominique Goblet souffle le froid et le chaud, nous fait errer, chercher. Elle nous fait glisser de la douceur à la brutalité, du loufoque au sublime, sur un fil entre un réel trop calme et un imaginaire luxuriant. Notre soif de liberté et notre peur de l'inconnu se confrontent sans cesse, et peu à peu se concilient dans l'envie.
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L'Almageste répond à un désir longtemps éprouvé par Frédéric Coché, celui de faire un récit de l'Apocalypse, le thème se prêtant à merveille à sa façon de télescoper des univers narratifs empruntés à des temps et des visions du monde différents. De l'idée d'une destruction inéluctable et expiatrice, des récits médiévaux de l'Apocalypse, des histoires de zombies et de ses propres interrogations sur la viabilité du monde que les hommes ont construit, Frédéric Coché ne fait qu'un dans L'Almageste, fresque gravée en eaux-fortes, lyrique et contemplative.
L'humanité renaît, sans l'esprit de conquête qui l'a animé durant des siècles. L'Apocalypse de Coché est une déambulation dans un monde qui s'éveille à une nouvelle ère, où notre présent en ruines,est recouvert d'une épaisse mousse sur laquelle nous dansons. Nous, ce sont les zombies, cadavres ambulants, curieux et rieurs, qui parcourent un monde reconfiguré, une vie nouvelle, végétation luxuriante et insectes énormes, reprenant ses droits. -
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Faisceau de récits prenant la chute de notre civilisation et la bande dessinée comme objets d'expérimentations, Eldorado de Tobias Schalken est un livre en perpétuelle mutation, qui surprend à chaque page notre horizon d'attente. Peintures, sculptures, installations et dessins s'y unissent, laissent libre cours à l'interprétation et à la déambulation dans un monde ébranlé. Étranges et poétiques, les aventures intimes des personnages y font écho à nos doutes, de familières prémonitions teintent nos cauchemars de sérénité, de sensualité. Tobias Schalken est né 1972. Fils d'un dessinateur de procès (qui l'emmenait avec lui et le laissait dessiner paires de moustache ou de lunettes) et d'une mère femme de ménage au Rijksmuseum d'Amsterdam (qui l'emmenait avec elle jusqu'à ce qu'il égratigne un tableau et qu'elle soit licenciée), Tobias Schalken est réellement né dans l'Art.
Il a fondé avec Stefan Van Dinther la revue Eiland, dont sont à ce jour parus 5 volumes, le dernier aux éditions FRMK. Pratiquant aussi bien la bande dessinée que la peinture, la sculpture ou la vidéo. Tobais Schalken a vu son travail présenté aux côtés de celui des plus grands (Bill Viola, Sophie Calle...), dans les circuits de l'art contemporain. Une monographie est même consacrée à son travail, The heart of the matter, et, chose rare, elle reprend tous les pans de son champ d'action, y compris ses récits en bande dessinée. En 2012, son travail a été présenté dans le cadre du Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême lors de l'exposition dont il a réalisé l'affiche « Une autre histoire, bande dessinée : l'oeuvre peint » à la Cité Internationale de la Bande Dessinée et de l'Image. En 2012, les éditions de la cerise ont fait paraître son livre Balthazar, prépublié au fil de 3 numéros d'Eiland.
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„Si je peux vous donner un conseil : faites votre dépistage précoce, et cassez-vous d'ici bien vite.« Imaginons, sous les conseils douteux de Kafka, Lynch et Tarkovsky, les frères Tsuge jetant de l'encre un peu partout, leurs mains se réveillant à peine d'un sommeil paralysant.
Alors nous voyons apparaître l'univers de Michael Jordan : des pierres sont léchées, au goût sucré, des stations de métro mènent au boudoir lascif. Des questions demandent des réponses afin que notre examen physique puisse commencer, mais notre esprit, lui, est invité à fureter. Le discours se fera rare, sourdes menaces ou dialogues de sourds. Nous marcherons parfois sans croiser âme qui vive, et toutes nos rencontres ne seront pas des plus rassurantes.
L'auteur allemand a terminé ce récit en trois chapitres - étrangement prémonitoires - juste avant la pandémie. Nous nous perdons d'abord dans une zone aussi interdite qu'étrange, faite de végétation luxuriante et d'invitantes grottes. Notre deuxième errance se situe en terrain vague, peuplé de quelques personnages inattendus. Et nous finissons dans des laboratoires médicaux qui demandent, en ne l'inspirant guère, notre confiance...
Nous serons tour à tour méfiants, enfermés, hagards, prêts à nous livrer à des expériences ou à de chaudes étreintes.
Les trois chapitres terminés, le récit revient au point de départ, laissant personnage et lecteurs recoller des fragments de souvenirs, donner du sens à une rêverie étrange et moite. Là où les oiseaux semblent tristes, où l'on entre à la dérobée sans savoir où aller, l'incertitude sera la règle.
Pourquoi nous sommes las est un puzzle, un labyrinthe grand ouvert sans murs ni cul-de-sacs. Y avancer signifie placer sa confiance voire son intégrité mentale entre les mains de spécialistes dont les expériences, si elles peuvent nous échapper, nous assureront plaisirs et intenses réflexions. -
L'épopée artistique de Jean-Marie Massou (1950- 2020) l'ermite prophète qui fascine le monde de l'art brut depuis plusieurs décennies est réunie dans un premier ouvrage documenté et attendu où les auteurs de différents horizons apportent leur pierre à un édifice sidérant, celui d'une oeuvre/vie aussi passionnante qu'émouvante.
Dans les années 1970, Paulette Massou quitte la région parisienne et revient dans le Lot, sa terre natale pour s'installer dans une ferme isolée en pleine forêt Bouriane.
Elle refuse que son fils Jean-Marie soit interné en psychiatrie.
C'est là que vivra Jean-Marie, avec sa mère d'abord, puis seul. Dans ce territoire qu'il arpente et redessine à sa façon, qu'il modèle en creusant d'innombrables galeries souterraines, en déterrant des pierres gigantesques qu'il déplace, qu'il érige, qu'il aligne, qu'il amoncelle ou qu'il grave.
Jean-Marie ne sait ni lire ni écrire, mais laisse des traces dans le paysage. Quand il ne remue pas roches et arbres, il découpe des photos dans les magazines pour réaliser des collages, il dessine les jaquettes de centaines de K7 sur lesquelles il enregistre ses complaintes, ses histoires, ses rêves, ses discours sur la fin du monde, la surpopulation, la catastrophe écologique, la venue des extra- terrestres.
Jean-Marie Massou est mort le 28 mai 2020, à l'âge de 70 ans. Il nous laisse aujourd'hui une création brute et totale, des sons, des mots, des questionnements, des traces, que ce livre tente de réunir et d'interroger même si l'univers de Massou reste et restera insaisissable.
Une première monographie sur Massou qui fait date présentant de nombreuses oeuvres diverses du créateur ainsi que des textes, interviews et essais des personnes ayant croisés son chemin. -
Cela aurait pu n'être qu'un récit burlesque, romanesque certes, mais loufoque voire foutraque. Cela aurait pu aussi être l'ouvrage d'une auteure (D. Goblet), talentueuse et reconnue, qui, dans une démarche empreinte de bons sentiments judéo-chrétiens, se serait mise au service d'un artiste brut (D. Théate) dont la jeunesse s'est fracassée dans un accident de moto...
L'Amour Dominical n'est rien de cela.
Récit d'aventure épique et relation d'un improbable triangle amoureux entre Hulk Hogan, la femme à barbe bleue et un orthodontiste criminel, cette création à quatre mains conjugue tout ce qui fait la singularité de Dominique Goblet avec les obsessions de Domi- nique Théâte : réinvention langagière, combats de catch et quête de l'amour absolu.
Les aventures du célèbre catcheur et de sa charmante épouse barbu sont rythmées par les nombreuses pages issues du journal de Théate, rédigé au jour le jour sur ordinateur, où il décrit inlassablement son quotidien prosaïque mais aussi ce fatidique accident qui l'a privé d'une réussite conformée dont il projette les fantasmes dans son récit.
La « magnifique Dominique » (surnom officiel attribué par Théate à sa comparse) se confronte ici à une poétique nouvelle, une déconstruction de la fiction dont elle s'empare avec autant de vir- tuosité graphique que de subjectivité et de profon- deur. C'est elle qui, par-delà le plaisir de la lecture d'une histoire rocambolesque, nous invite à la méditation et nous aide à envisager nos propres fragilités et notre finitude.
L'Amour Dominical est l'aboutissement d'une véritable rencontre au long cours, d'une déflagration artistique entre deux mondes (l'art et l'altérité) et du cheminement de deux êtres qui, ensemble, font acte de résilience.
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Dans une caserne d'un autre temps, dans la cantine des cantines, Marcel Schmitz achève son déjeuner. Puis il nous fera découvrir la mère de ses obsessions une cité céleste. Comme les victimes d'une hallucination collective, illuminés par une utopie intime, nous serons enfants de choeur, madone éclectique ou démiurge trisomique. Nous vivrons à FranDisco.
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« Souvenir d ' une journée parfaite explore les frontières ténues entre autobio- graphie et fiction et capture avec grâce la fragilité d'un souvenir lumineux.
Longtemps épuisé, Souvenir d'une jour- née parfaite dévoile l'ampleur du travail de Dominique Goblet : intime, puissant. » Tout commence par une visite au cimetière.
L'auteure tente de retrouver le nom de son père parmi une forêt de vies disparues, sans y parve- nir. Frappée par cette disparition, elle s'attache alors aux traces qui subsistent et à un nom en particulier : Mathias Khan (1945-1988).
Mathias Khan, Memento Mori : Souviens-toi que tu vas mourir. Conscient de sa mort imminente, Mathias Khan retient le présent : il rejoint celle qu'il aime, profite d'une balade en forêt, essaie en quelques mots d'immortaliser la perfection d'un voyage vers la mer. Des souvenirs gravés dans un petit agenda, a present time book.
« Chaque déchirure est une histoire. » Faute de pouvoir saisir la dernière présence tangible d'un père, le récit s'engouffre dans l'existence d'un autre. Passé, présent, la vie, la mort : le dessin même explore ce mouvement que nul ne peut interrompre, imitant sa fugacité, ou déployant sa densité. Pour vaincre la disparition, Dominique Goblet fixe mille sensations qui donnent corps au souvenir : un ciel tumultueux, une pluie fine, la beauté d'une lumière automnale, la quiétude de la forêt, la rondeur et l'éclat réconfortant des châtaignes - le fruit des défunts -, l'harmonie d'un moteur et de deux êtres à l'unisson.
Publié initialement en 2001 dans le cadre du projet Récit de ville, Souvenir d'une journée parfaite rappelle qu'une cité se construit par strates : on y détruit, on y jette, on y brûle, on y meurt ; on y construit aussi. On y vit, on y aime.
Édité à l'époque à 3000 exemplaires, le livre révéla une artiste majeure, consacrée par la suite avec Faire semblant c'est mentir. Depuis, Souvenir d'une journée parfaite Dominique Goblet a multiplié expositions per- sonnelles, collaborations et résidences, tant en Belgique qu'à l'étranger. Pour appréhender l'oeuvre de cette auteure de renommée interna- tionale, la réédition de Souvenir d'une journée parfaite était donc essentielle.
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Ostende - le carnet est l'origine du livre paru quelques semaines plus tôt, la coulisse où le ballet se prépare, la planque reculée d'où l'on peut mieux observer le paysage, la palette où se mélangent les formes, les couleurs, les gestes des personnages et de leur créatrice. Il témoigne d'une oeuvre en gestation, là où Ostende est l'aboutissement de ce travail. Des objets y mutent comme des êtres vivants, des humains évoluent, expérimentent en secret, se découvrent. Des idées naissent, changent, se fixent mais le plus souvent s'y refusent, avant de trouver leur place dans l'oeuvre finale, la série picturale narrative Ostende, que le carnet de Dominique éclaire d'un jour nouveau.
Pour nous, lecteurs et lectrices, le carnet en sera aussi l'aboutissement, la clé de lecture et le révélateur. En voyant ce qui, de la vie des personnages et du travail de l'autrice, n'était pas visible dans les peintures, on percevra ce que les personnages projettent entre les murs d'une grange ou derrière les rideaux. On en apprendra plus sur la majorette et ceux qui l'accompagnent, on y verra des corps ou des parties de corps - bustes, fesses, visages, mains - et l'on comprendra peut-être pourquoi Irène exhibe le sien sur les plages Ostende. Ou peut-être ne le comprendra-t-on pas. On verra, mais on sera libre de donner la suite que l'on veut à ces textes et à ces scènes ouvertes à l'interprétation.
On retournera le point de vue, pour voir enfin derrière.
On verra les formes abstraites d'Ostende naître, fondre, se transformer jusqu'à devenir cristaux, roches molles, matière aux contours flous ou abrupts. On percevra des mouvements, des bruits sourdre paisiblement de l'espace vierge des pages d'un carnet, espace de liberté formelle absolue pour sa détentrice.
Plusieurs niveaux de lecture apparaîtront alors.
On pourra observer ces changements comme des mouvements primaires que l'oeil reconstitue, récits sans objet quelque part entre l'animation et la séquence, ou chaînon manquant entre le figuratif et l'abstraction. On pourra voir des personnages en train d'être créés et de se créer eux-même une nouvelle identité, cachée, imperceptible mais pourtant bien présente sur les plages d'Ostende. On verra une artiste se chercher, chercher son propos et les techniques appropriées à celui-ci, et une oeuvre se construire par touches successives, du fourmillement de tentatives chaotiques et audacieuses à la sérénité qui fait la force d'Ostende. Et l'on fera, comme elle, des va-et-vient d'un livre à l'autre, d'un format à l'autre, repérant quelles techniques, quelles présences, quelles formes ont retenu son attention, tentant de comprendre ce qui se joue en chacun des êtres et des lieux représentés.