7 produits trouvés
-
-
Non content donc des immenses victoires picturales, littéraires, artistiques en somme, qu'il accumule depuis vingt ans, le futurisme italien vise aujourd'hui à un renouvellement fondamental : il ose affronter une fois encore l'impopularité avec un programme de renouvellement total de la cuisine. ? " Dans cette Cuisine futuriste, dont le manifeste fut lancé à Turin en 1931 par Marinetti avec son comparse le peintre et écrivain Fillìa, on trouvera comme il se doit à boire et à manger, selon la lecture - gastronomique, poétique, politique ou ludique - qu'on voudra en faire : un recueil de recettes pour repas futuristes, incluant "? entredeux ? " (en italien traidue, autrement dit "? sandwichs ? ") et "? polyboissons ? " (polibibite, ou "? cocktails ? ")? ; un manuel de diététique assorti de très sérieux avis médicaux ? ; un manifeste politique contre les pâtes (BASTA LA PASTASCIUTTA ? ! ) jugées néfastes à la grandeur de l'Italie, dans la droite ligne de l'idéologie mussolinienne ? ; ou encore un témoignage complet sur une tentative de lancement d'une nouvelle forme d'art.
Pourquoi cette tentative fut-elle un fiasco ?? C'est la question à laquelle répondait Nathalie Heinich dans son introduction de 1982 à la première traduction en français de ce texte peu connu. Mais ce manifeste n'a-t-il pas malgré tout irrigué, trois générations après, les dernières tendances de la gastronomie d'avant-garde - la cuisine moléculaire et les créations de grands chefs tels Ferran Adrià, René Redzepi ou Massimo Bottura ?? C'est la question qui méritait d'être posée en 2020, dans un avant-propos inédit, à l'occasion de cette nouvelle édition de l'ouvrage.
Filippo Tommaso Marinetti (1876 ?? -? 1944), écrivain italien, fut le fondateur du mouvement futuriste au début du XXe siècle. Selon lui, "le futurisme se fonde sur le renouvellement total de la sensibilité humaine produit par les grandes découvertes scientifiques ? " . Il publia le Manifeste de la cuisine futuriste en 1931. Fillìa, de son vrai nom Luigi Colombo (1904 ?? -? 1936), peintre et écrivain, fut une figure importante du mouvement futuriste
-
Galilée, critique d'art
Erwin Panofsky
- Impressions Nouvelles
- Reflexions Faites
- 1 Septembre 2016
- 9782874494178
Dans une thèse paradoxale, le critique d'art Erwin Panofsky soutient ici que Galilée, en dépit de son génie, aurait raté les découvertes keplériennes par manque de sens artistique. Pour les besoins de sa démonstration, l'auteur croise histoire des sciences et théorie des arts, numérologie et anamorphose, maniérisme et poésie, astronomie et marqueterie.
-
La cage ; la construction de la cage
Martin Vaughn-James, Thierry Groensteen
- Impressions Nouvelles
- Traverses
- 17 Juin 2010
- 9782874490972
En cent quatre-vingt pages que ne traverse aucun personnage, Martin Vaughn-James bâtit un univers obsessionnel d'une rare puissance à partir de l'incessante transformation de quelques lieux et quelques objets : chambres peu à peu envahies par le sable, murs qui se lézardent à vue d'oeil, larges taches d'huile, d'encre ou de sang, végétation proliférante qui recouvre des ruines, tableaux et cadres amoncelés dessinant le plus aberrant des musées. La Cage est un somptueux labyrinthe, un ouvrage étrange devenu un classique. L'ouvrage est accompagné d'une préface de l'auteur, qui le resitue dans le contexte des années 70, de la contre-culture et du Nouveau Roman.
-
Fin de la première journée.
Il n'est pas venu. J'essaierai encore demain : peut-être viendra-t-il, ne serait-ce que pour défier la loi des probabilités. Je le vois déjà, avec son feutre, debout dans son imperméable, comme sur les photos, le col relevé, le dos à l'objectif, cloué au bout de la jetée comme une paire de jumelles sur leur socle, fixant l'horizon lointain comme si plus rien d'autre n'existait. Oui, exactement ainsi, le chapeau baissé sur le front, la tête tournée, répétant sans cesse les mêmes phrases brèves et incompréhensibles, qui finiront par le rendre malade et qui bourdonneront dans ses oreilles comme un dernier roulement de tambour.
Il y aura un bruit de pas derrière lui, le contact glacé d'un canon noir contre son cou et pari - une maudite éclaboussure en travers du ciel. Les vagues viennent se briser, dans une monotonie lugubre, le long du sombre littoral. Par-delà les derniers pilotis noirs de la jetée, le ciel et la mer se confondent derrière un rideau de pluie grise. L'air salé, les algues, le crissement des galets sous les pas, l'inévitable cri des mouettes - tout y est, je suis chez moi.
Vers l'intérieur, dans les quartiers est de la ville, le crépitement des armes automatiques décroît, s'éteint. Demain, je reviendrai.
-
« Dans cet hôtel, il doit y avoir plusieurs centaines de chambres. Entre le hall et celle que j'occupe, j'ai compté pas moins de vingt-cinq portes. Mais ce nombre est variable, tantôt supérieur, tantôt inférieur. Sans parler de tous ces escaliers et de tous ces couloirs dont on ne voit jamais le bout. Qu'importe, une vingtaine de chambres noires suffisent amplement à les noyer dans le doute et à m'accorder un sursis, une chance de plonger à terre et d'ouvrir le feu le premier. »
En attendant ses démons pour le règlement de compte final, le narrateur échappe à ses cauchemars en s'immergeant dans des fragments de séries noires imaginaires.
Après ces deux chefs-d'oeuvre du roman graphique que sont La Cage et L'Enquêteur, Martin Vaughn-James nous emmène dans un troisième labyrinthe. À travers une fine et dense succession d'images et de mots, il nous plonge dans la mémoire onirique de nos propres chambres noires.
Grand format 16.00 €Indisponible
-
Un jour la montagne s'est déplacée ; récits du silence
Magne Skaden
- Impressions Nouvelles
- Traverses
- 14 Mars 2013
- 9782874491610
Sous le titre Je ne suis pas alpiniste, paraissait en 2008 un recueil de 24 nouvelles à l'univers envoûtant. L'auteur raconte à la première personne des histoires qui lui sont - ou pas - arrivées. Jamais frontière entre rêve et réalité n'aura été plus ténue. Il est question de lui-même et de son double, des conflits inextricables dans lesquels son esprit se débat et de solutions pour le moins radicales.
Si la langue épurée et la structure volontairement répétitive ne sont pas sans rappeler celles des contes, le propos, lui, est d'ordre métaphysique. L'auteur - qui a choisi les noms intermédiaires de Domantrener ou Robocop - prouve aussi dans ses nouvelles qu'il n'est pas dénué d'humour. Du fait de son handicap, son rapport biaisé au monde l'amène à être à fleur de peau, et de mot puisque tout passe par l'écrit. D'où la valeur extrême de chaque mot, de chaque adjectif dûment pesés. Pour Magne Skåden, le langage est une question de vie ou de mort.
Ce recueil, preuve éclatante d'une sensibilité et d'une intelligence hors pair, entraîne le lecteur dans un voyage qu'il n'est pas près d'oublier