Peut-etre avons-nous honte aujourd'hui de nos prisons. Le XIXe siccle, lui, était fier des forteresses qu'il construisait aux limites et parfois au cur des villes. Ces murs, ces verrous, ces cellules figuraient toute une entreprise d'orthopédie sociale.
Ceux qui volent, on les emprisonne ; ceux qui violent, on les emprisonne ; ceux qui tuent, également. D'ou vient cette étrange pratique et le curieux projet d'enfermer pour redresser, que portent avec eux les Codes pénaux de l'époque moderne? Un vieil héritage des cachots du Moyen Âge? Plutôt une technologie nouvelle : la mise au point, du XVIe au XIXe siccle, de tout un ensemble de procédures pour quadriller, contrôler, mesurer, dresser les individus, les rendre ´r la fois Tdociles et utilest. Surveillance, exercices, manuvres, notations, rangs et places, classements, examens, enregistrements, toute une manicre d'assujettir les corps, de maîtriser les multiplicités humaines et de manipuler leurs forces s'est développée au cours des siccles classiques, dans les hôpitaux, ´r l'armée, dans les écoles, les collcges ou les ateliers : la discipline.
La prison est ´r replacer dans la formation de cette société de surveillance.
La pénalité moderne n'ose plus dire qu'elle punit des crimes ; elle prétend réadapter des délinquants. Peut-on faire la généalogie de la morale moderne ´r partir d'une histoire politique des corps?
Plus qu'une liste de mesures, l'Avenir en commun porte une vision du monde cohérente pour le futur. Il s'articule autour de 5 grands enjeux qui couvrent l'intégralité des défis auxquels nous devons faire face : vivre libres et citoyens, s'adapter au système de la nature, unir pour bien vivre, humaniser les personnes et la société, et enfin, ordonner le monde.
C'est un programme "prêt à l'emploi" : 14 chapitres y détaillent les propositions que Jean-Luc Mélenchon et son équipe mettront en oeuvre après l'élection présidentielle de 2022.
De la refondation du peuple par l'Assemblée constituante au développement de l'économie de la mer, en passant par la garantie d'emploi, les propositions du candidat de l'Union populaire sont soutenues par une majorité de Français. Ce livre vise à convaincre cette majorité de Français de choisir le bulletin de vote Jean-Luc Mélenchon afin de construire une société d'entraide ayant pour but l'harmonie des êtres humains entre eux et avec la nature.
Le catalogue de l'ouverture de la Grotte Cosquer en 2022 à Marseille. La grotte Cosquer est l'un des sites majeurs de l'art pariétal paléolithique européen. Les groupes d'Homo sapiens qui ont fréquenté cette cavité y ont laissé des traces de leurs passages (silex, foyers, charbons, tracés digités...) dont les plus remarquables sont des dessins et des gravures organisés sur les parois dans un espace souterrain : une grotte ornée fréquentée entre 33 000 ans et 19 000 ans avant le présent.
Très isolée dans le sud-est de la France, loin des foyers « classiques » de l'art pariétal européen, mais aussi par le bestiaire qui y est représenté (pingouins, phoques notamment), la grotte Cosquer est une grotte ornée unique.
L'auteur du Bref Été de l'anarchie et de La Grande Migration retrace dans cet essai l'histoire des terroristes russes qui, de 1862 à 1917, inlassablement, ont sacrifié leur vie pour renverser le régime tsariste. C'est peu dire que ces personnages sont romanesques ou hors du commun : ils se sont volontairement situés, par l'absolu de leur révolte, hors de l'humanité, poussant à son extrême le mépris de soi, des autres et de la vie en général. Mépris qui culmine dans les figures de Netchaiev ou Asev, qui organisèrent des dizaines d'attentats terroristes et travaillaient en même temps pour la police secrète du tsar.
Hans Magnus Enzensberger est né en 1929 à Kaufbeuren en Bavière. Docteur en philosophie et éminent représentant de la poésie allemande contemporaine, H. M. Enzensberger est aussi romancier, traducteur, journaliste et essayiste. Analyste critique des médias, il s'est notamment illustré par ses études consacrées aux liens qui unissent violence et politique.
Retraçant un parcours de recherche qui l'a mené de l'Afrique du Sud au Maroc en passant par l'Éthiopie, François-Xavier Fauvelle fait ressortir les enseignements d'une histoire qu'il n'est plus permis de nier ou d'ignorer.
Il pointe les défi s d'une documentation fragmentaire qui suppose d'employer fouilles archéologiques et écrits anciens, traditions orales et usages contemporains du passé, tout en déconstruisant les représentations héritées des siècles de la traite des esclaves puis du colonialisme.
Apparaissent alors les richesses d'une histoire marquée par une singulière diversité d'économies, de langues, de croyances religieuses et de formations politiques.
Réinscrite dans ses interactions avec les mondes extérieurs, cette histoire renouvelle notre compréhension des mondes africains anciens et permet de repenser les phénomènes globaux, tels ceux du Moyen Âge, à partir de l'Afrique.
On parle beaucoup de la « guerre » mais elle reste une notion molle, aux contours mal définis, en premier lieu parce qu'elle est un phénomène protéiforme : la « guerre » n'est pas qu'un conflit armé interétatique comme celui qui oppose actuellement la Russie et l'Ukraine, c'est aussi et même beaucoup plus souvent des opérations clandestines, des actions invisibles mais influentes, ce que l'on appelle la « guerre cognitive », c'est la désinformation, la « guerre » contre le virus, le rôle des technologies, l'importance de la formation, de la temporalité, etc. C'est, en d'autres termes, un « fait social total ». Ce volume revient sur les différentes formes de la guerre, et ses évolutions les plus récentes, illustrées par des exemples concrets, tirés des quatre coins du monde.
Descendre le Nil au temps des pharaons, d'Abou Simbel à Alexandrie, devient un rêve enfin accessible grâce au talent inconstestable de Jean-Claude Golvin. Une Égypte fastueuse, totalement inédite, qui redonne vie aux ruines les plus grandioses comme aux vestiges les plus anodins. Chaque image - environ une centaine d'aquarelles - est accompagnée de commentaires sur l'architecture et les découvertes archéologiques, ainsi que de nombreux textes retraçant le contexte mythologique, politique et historique, qui permettent d'appréhender le site dans sa totalité. Nouvelle édition, totalement corrigée, revue et augmentée d'un cahier supplémentaire.
Alexandre Grothendieck, génie mathématique du xxe siècle, a inventé le concept de topos. Grâce à une métaphore théâtrale et à des exemples simples et éclairants, ce livre met en scène le concept de topos en montrant les nuances qu'il introduit dans la notion de vérité. Arrive, inopinée, la rencontre entre le concept de topos et la pensée de Jacques Lacan sur l'inconscient. Cette confluence de pensées nous entraîne vers une compréhension nouvelle et excitante de la structure individuelle de l'inconscient, structure qui fait de chacun d'entre nous un être unique. Une rencontre lumineuse entre un mathématicien et un psychanalyste à propos de la vérité et de l'inconscient. Alain Connes est mathématicien, professeur au Collège de France, membre de l'Académie des sciences. Il a reçu la médaille Fields en 1982. Il a notamment publié Matière à pensée, Triangle de pensées, Le Spectre d'Atacama et Le Théâtre quantique, qui ont été de grands succès. Patrick Gauthier-Lafaye est psychiatre et psychanalyste, il exerce à Strasbourg. Il a publié L'Expérience de l'inconscient et Conversations psychanalytiques, aux éditions Liber.
Camicera nera des fascistes italiens ou chemises brunes des nazis, veste Mao ou béret étoilé du Che, foulard rouge des Komsomols en URSS ou bleu des Pionniers en RDA, krâma cambodgien : tous ces vêtements sont emblématiques des totalitarismes du XXe siècle. Symboles politiques, ils ont convoqué des imaginaires et véhiculé des idéologies.
L'attention souvent scrupuleuse portée par les différents régimes – fascistes ou communistes – à la codification et à l'uniformisation des apparences invite à explorer toutes les facettes de ce langage du pouvoir.
Témoin et instrument d'une volonté prométhéenne d'emprise et de contrôle, signe d'appartenance et de solidarité mais aussi de hiérarchie et de soumission, d'assujettissement et d'exclusion, le vestiaire a permis d'encadrer toutes les sphères de la vie sociale, d'exalter les valeurs et idéaux politiques, de donner à voir une communauté unie derrière son chef.
Comment les populations ont-elles vécu l'obligation de porter telle ou telle pièce d'étoffe ? Quels furent les effets réels du port de ces vêtements ? Autant de questions permettant de comprendre davantage les processus d'embrigadement et d'oppression des populations, ainsi que leurs limites.
Ce livre est une étude comparative, narrative et exploratoire des crises et des changements sélectifs survenus au cours de nombreuses décennies dans sept nations modernes : la Finlande, le Japon, le Chili, l'Indonésie, l'Allemagne, l'Australie et les États-Unis.
Les comparaisons historiques obligent, en effet, à poser des questions peu susceptibles de ressortir à l'étude d'un seul cas : pourquoi un certain type d'événement a-t-il produit un résultat singulier dans un pays et un très différent dans un autre ?
L'étude s'organise en trois paires de chapitres, chacune portant sur un type différent de crise nationale. La première paire concerne des crises dans deux pays (la Finlande en 1940 et le Japon des années 1850) qui ont éclaté lors d'un bouleversement soudain provoqué par un choc extérieur au pays. La deuxième paire concerne également des crises qui ont éclaté soudainement, mais en raison d'explosions internes (le Chili en 1973 et l'Indonésie en 1965). La dernière paire décrit des crises qui n'ont pas éclaté d'un coup, mais se sont déployées progressivement (en Allemagne après 1945 et en Australie dans les années 1970), notamment en raison de tensions déclenchées par la Seconde Guerre mondiale.
L'objectif exploratoire de Jared Diamond est de déterminer une douzaine de facteurs, hypothèses ou variables, destinés à être testés ultérieurement par des études quantitatives. Chemin faisant, la question est posée de savoir si les nations ont besoin de crises pour entreprendre de grands changements, et si les dirigeants produisent des effets décisifs sur l'histoire.
Tout en respectant la volonté première de ne pas discuter d'une actualité trop proche qui, faute de distance et perspective, rendrait le propos rapidement obsolète, un Après-propos, propre à l'édition française, esquisse, en l'état des données au printemps 2020, une réflexion sur la pandémie de la Covid-19.
Au cours des dernières décennies, la plupart des sociétés se sont faites plus répressives, leurs lois plus sévères, leurs juges plus inflexibles, et ceci sans lien direct avec l'évolution de la délinquance et de la criminalité. Dans ce livre, qui met en œuvre une approche à la fois généalogique et ethnographique, Didier Fassin s'efforce de saisir les enjeux de ce moment punitif en repartant des fondements mêmes du châtiment.
Qu'est-ce que punir ? Pourquoi punit-on ? Qui punit-on ? À travers ces trois questions, il engage un dialogue critique avec la philosophie morale et la théorie juridique. Puisant ses illustrations dans des contextes historiques et nationaux variés, il montre notamment que la réponse au crime n'a pas toujours été associée à l'infliction d'une souffrance, que le châtiment ne procède pas seulement des logiques rationnelles servant à le légitimer et que l'alourdissement des peines a souvent pour résultat de les différencier socialement, et donc d'accroître les inégalités.
À rebours du populisme pénal triomphant, cette enquête propose une salutaire révision des présupposés qui nourrissent la passion de punir et invite à repenser la place du châtiment dans le monde contemporain.
Didier Fassin est professeur de sciences sociales à l'Institute for Advanced Study de Princeton et directeur d'études à l'EHESS. Il est notamment l'auteur, au Seuil, de La Force de l'ordre (2011) et de L'Ombre du monde (2015).
L'exposition proposée par le Mucem en 2022 entend remettre en lumière la figure d'Abd el-Kader dans toute sa richesse et son importance historique et intellectuelle. À l'aide des recherches les plus récentes, de sources nouvelles et de collections inédites, elle déroulera le fil chronologique de sa vie et explorera certains aspects saillants de sa personnalité et de son action en le replaçant dans son contexte historique et géographique méditerranéen, entre Orient et Occident. Par-delà les éloges et les critiques que suscite toute grande personnalité de cette qualité, la fascination qu'il continue à exercer en se jouant des frontières invite à la meilleure connaissance de son expérience d'homme, riche d'enseignement pour les générations actuelles et futures.
"Il y a quarante ans, le voyage d'Égypte était encore un long et difficile voyage. Aujourd'hui, grâce à la vapeur, l'Égypte n'est plus qu'à six jours de la France ; Le Caire n'est plus qu'à une semaine de Paris." Les textes regroupés ici sont tirés de l'abondante littérature en langue française consacrée au voyage en Égypte au XIXe siècle, et sont enrichis par de nombreuses images d'époque, certaines provenant d'illustres photographes visitant le pays. Ces témoignages littéraires s'accompagnent d'une riche iconographie, allant d'Antonio Beato à Francis Frith, en passant par les collections Adli et Gaddis.
À l'occasion de ses 90 ans, l'homme politique et philosophe, Mario Tronti, revient sur une vie consacrée à la lutte, à la sagesse de cette lutte politique essentielle qui a marqué son siècle, le vingtième, et dont l'édifice s'est effondrée comme sous le coup d'une date de péremption. Revenir sur une vie, c'est ne pas craindre la mort. Il est un âge auquel on peut dire: "la vieillesse est finie, vient l'âge des patriarches". Cet âge permet un regard sans complaisance sur ce qui a été accompli et sur ce qui a été gâché. La longue réflexion de Tronti est un enseignement exemplaire pour un temps sans horizon. Déjà dans La politique au crépuscule il écrivait: Surgit alors le critère de l'honnêteté: à un certain moment tu sens que tu dois savoir comment les choses se sont effectivement passées.
Mario Tronti (Rome 1931) est une penseur politique italien, fondateur du mouvement opéraïste, défenseur d'une politique qui l'a conduit à entrer au Parti communiste italien, dont il fut sénateur. Auteur d'ouvrages fondateurs, il a publié à partir de la fin des années 90 des livres qui témoignent d'un certain pessimisme à l'égard du politique : La politique au crépuscule (2000) Nous opéraïstes (2013) ont paru aux éditions de l'éclat.
« Lequier, à toi toujours ! » s'écrie André Breton dans l'avant-dire de Nadja, et Xavier Tilliette d'ajouter : « Lequier est un des rares philosophes qui font aimer d'emblée la philosophie, par le frémissement qu'il communique, par l'urgence qui le talonne, par ce langage direct, inhabituel, sans fioritures ni abstractions. » C'est dire combien nous espérons que cette nouvelle édition de ses écrits les plus importants puisse suggérer à notre siècle un `retour' à Lequier (1824-1862), qui a posé en des termes, souvent repris mais jamais égalés, la question de la liberté : « Je suis libre. Je suis, par-delà ma dépendance, indépendant, je suis une indépendance dépendante ; je suis une personne responsable de moi, qui suis mon oeuvre, à Dieu qui m'a créé créateur de moi-même. »
Le volume comprend également La notice biographique de Jules Lequier par Prosper Hémon établie par Gérard Pyguillem, le très étonnant « L'incommunicable secret caché sous ce mot `Nous' » de Lequier, tiré des manuscrits, et différentes contributions en appendice.
Jules Lequier (1824-1862) est né à Quintin (Cotes-du Nord) et meurt (noyé) à côté de Saint-Brieuc. Il n'a jamais rien publié de son vivant, mais adressait ses écrits à Charles Renouvier qui publia dans SES écrits des pages de Lequier sans en préciser la provenance. A la mort de Lequier, Renouvier publia ses écrits mais ne les diffusa pas. Sartre emprunte à Lequier la définition de l'existentialisme: "Faire, non pas devenir, mais Faire et en faisant se faire."
Pourquoi les Églises et les chrétiens ont-ils tant tardé à se mobiliser en faveur de l'abolition de l'esclavage ? Et comment a-t-on pu si longtemps s'accommoder de cette insoutenable contradiction associant une religion prônant l'amour de son prochain avec la réalité de pratiques esclavagistes attentatoires à la dignité humaine, parfois justifiées par des alibis religieux, voire génératrices de profits pour l'institution ecclésiastique ? À ce premier discours très critique en répond un second présentant l'histoire du christianisme comme celle d'une lente, nécessaire et logique maturation de l'idée abolitionniste, en quelque sorte contenue en germe dans son esprit.
Aucune de ces explications univoques ne peut rendre compte d'une relation aussi complexe. Antique, médiéval, moderne ou contemporain, l'esclavage se recompose en effet en permanence, jouant un rôle plus ou moins important selon les époques, et touchant des populations différentes. Le christianisme, aussi, se recompose sans cesse. Et les débats se multiplient, s'enchevêtrent, se recombinent. Paul pense que le chrétien doit se faire esclave de Dieu pour se libérer du péché. Pendant des siècles on s'évertue à protéger de l'abjuration les chrétiens esclaves de non-coreligionnaires, tout en admettant qu'un chrétien puisse être esclave d'un frère en foi. La question concerne également l'Autre, musulman, Indien d'Amérique, Africain. Théologiens, institutions, simples chrétiens se questionnent, s'affrontent parfois. Aux fausses certitudes de certains répondent les doutes et l'engagement d'autres. Au XVe siècle, cela en est fini de l'esclavage des chrétiens par des chrétiens. Au siècle suivant, l'esclavage des Indiens est officiellement aboli dans l'Amérique espagnole, avant que ne se pose la question de celui des Africains.
Le dynamisme de l'économie chinoise depuis la fin des années 1970 et sa position centrale dans les échanges mondiaux invitent à revisiter une période cruciale, celle de la fin de l'époque impériale (XVIe-XIXe siècle). Au cours de ces trois siècles, la Chine, dont l'économie est pourtant très avancée et florissante, voit se creuser l'écart avec les pays de l'Europe du Nord. Pourquoi ?
De multiples explications ont été données de cette longue divergence. Peu de place a pourtant été accordée aux véritables acteurs et aux modalités concrètes de fonctionnement des marchés. C'est cette carence que ce livre entend combler, en donnant la parole aux textes, et en suivant le parcours de trois personnages centraux : le bailleur de fonds, l'intermédiaire, et l'entrepreneur commercial. Réinterroger l'origine de la puissance chinoise, c'est aussi en discerner les lignes de fractures, les points de rupture, les faiblesses. Si la période impériale tardive voit la multiplication de riches marchands, l'entrepreneur capitaliste est absent du paysage. Le capital, fragmenté, n'est pas aisément mobilisable : il est périodiquement détruit ou thésaurisé.
À contre-courant de bien des idées reçues sur la prospérité chinoise, cet ouvrage esquisse un audacieux parallèle entre la Chine d'hier et celle d'aujourd'hui. On comprend ainsi que la richesse vient souvent des connivences avec le pouvoir politique, et non pas d'institutions facilitant l'alchimie secrète qui transforme l'épargne en capital.
Enfin! Un livre numérique interactif du Livre I du Capital, cette oeuvre majeure qui fait la critique définitive du système capitaliste et démontre les mécanismes de l'exploitation capitaliste.
Figure phare des « Années folles », la garçonne a gravé dans l'imaginaire collectif sa silhouette androgyne et ses cheveux courts. Symbole d'une émancipation controversée, elle cristallise les tensions d'une société ébranlée par la guerre, partagée entre fièvre de liberté et retour à l'ordre moral.
En nous propulsant au coeur d'une décennie fantasmée, Christine Bard analyse une révolution des représentations. Elle en saisit les déclinaisons, de l'univers de la mode à la scène lesbienne en passant par la littérature et le célèbre roman de Victor Margueritte. La garçonne incarne avec force l'ambivalence d'un monde en plein bouleversement.
L'essai réunit la culture des apparences, l'histoire politique et l'histoire sociale pour mieux cerner la puissance de cette figure entre subversion et modernité.
Auteur d'une œuvre polymorphe – de la physique à la politique, de la logique à la biologie – Aristote est un savant multiple, animé de l'ambition de décrire et de comprendre tant le monde d'ici-bas, caractérisé par la contingence, que celui des astres, immuable et éternel. Dans le sillage du biological turn initié depuis une quarantaine d'années, Pierre Pellegrin met au premier plan la zoologie déployée dans les grands traités biologiques : l'Histoire des animaux, les Parties des animaux et la Génération des animaux.
Les questions de la génération spontanée, de la nécessité hypothétique, des rapports entre les parties et leur hiérarchie ou encore entre genèse et structure sont ici reprises, situées et saisies selon leur logique interne. L'originalité d'Aristote ressort particulièrement de son entreprise zoologique, qui n'avait pas de précédent et n'a trouvé un successeur qu'au tournant du XIXe siècle, lorsque Georges Cuvier, en particulier dans les Leçons d'anatomie comparée, reprit son programme, ouvrant ainsi un nouveau champ scientifique.
Par-delà les rapports des traités biologiques à la science moderne – qui animent, et parfois égarent la recherche actuelle –, cette enquête nourrie d'une exceptionnelle familiarité avec l'œuvre du Stagirite permet de mettre en évidence une " pensée aristotélicienne ", caractérisée par l'anti-réductionnisme, la confiance dans la connaissance sensible et l'anti-empirisme. Cette approche approfondie renouvelle de la sorte l'intelligence de la démarche globale d'Aristote et, en quelque sorte, la relance.
Kessel a marqué son siècle, il reste ce «témoin parmi les hommes» à la renommée indéfectible, mais dont on connaît assez peu les pratiques d'écriture et où l'on confond parfois celles du journaliste et du romancier.
Nous allons le côtoyer ici en explorant le fonds Kessel qui conserve les traces de l'élaboration des oeuvres et révèle sa conception du «métier d'écrivain». Nous déambulerons aux côtés du grand reporter griffonnant ses articles aux confins de la planète, du jeune romancier reclus dans une chambre d'hôtel ou de l'académicien installé au bureau de sa dernière demeure.
On découvrira les «réemplois» qui, d'une même veine ou d'une même aventure, font naître un reportage et un roman à succès, et d'autres « Kessel », dramaturge ou scénariste. L'examen du manuscrit de L'Armée des ombres, oeuvre de combat entre fiction et documentaire, viendra clore cette déambulation kesselienne.
PLATEAU VOLANT MOTOLAVEUR PURÉE MINUTE
Au Salon des arts ménagers | 1923-1983
" Plateau volant, motolaveur, purée minute ", cette triade fait écho à la célèbre Complainte du progrès (Les Arts ménagers) de Boris Vian, diffusée au Salon des arts ménagers de 1956, dans laquelle le poète énumère avec humour les appareils plus ou moins fantaisistes qui envahissent le quotidien : repasse limace, atomixer, draps qui chauffent... Ce titre fait cependant référence à des objets qui ont véritablement figuré au Salon. Ils incarnent l'esprit d'invention et la projection dans la modernité qui ont toujours été sa marque de fabrique. À la croisée des sciences, de l'industrie et de l'esthétique, et au-delà de l'événement commercial, c'est bien une forme de révolution sociale que ce Salon a instaurée.
Pendant soixante ans, le Salon des arts ménagers a accueilli des millions de curieux venus découvrir les nouveautés en termes d'équipement domestique, d'habitat, d'organisation et de confort du foyer. Dès son origine, les innovations présentées sont photographiées dans un but documentaire et publicitaire : des dizaines de milliers de clichés ont ainsi été produits, témoignant de l'importance du visuel dans la construction d'un imaginaire de l'intérieur idéal. La société entière défile au Salon, pour se montrer, pour présenter, pour revendiquer aussi, comme la suffragette et féministe Louise Weiss en 1936, qui sous forme de performance, y fait la cuisine pour que soit accordé le droit de vote aux femmes.
Cette " visite " du Salon des arts ménagers, grande fête populaire et spectacle de la société de consommation en devenir, conduit à une réflexion sur nos pratiques quotidiennes et sur l'avenir de nos sociétés dites développées.
Enfin une méthode innovante et efficace pour vous réconcilier avec l'orthographe, et avoir du plaisir à écrire ! En comprenant son fonctionnement, vous pourrez déduire ou mémoriser plus facilement l'orthographe des mots et mieux vous relire.
Unique, la Méthode Apprenance créée par Roxane Joannidès réunit tout ce que la science a découvert en orthographe et s'adresse à tous. Quel que soit votre profil, visuel, auditif ou kinesthésique, grâce à une diversité d'outils pratiques, vous percerez le mystère de la logique orthographique.
Conjuguer, accorder le participe passé, gérer les consonnes doubles ou les adjectifs de couleur... Avec la Méthode Apprenance, vous n'aurez plus à apprendre par coeur sans comprendre.
Maitriser l'orthographe est un pouvoir, reprenez-le !
Ce livre a été achevé pendant l'hiver 1956-1957. Depuis, les événements ont éclairé d'une lumière très vive la thèse - ou plutôt - le diagnostic de l'auteur. Les « princes qui nous gouvernent » sont à ce point attachés au système qui les fait ce qu'ils sont, qu'ils préfèrent l'abdication de la France au redressement qui serait le salut. Or, ce redressement, nécessaire à l'existence de la France et à la liberté des Français, est possible, mais il exige des « princes » un acte de courage. Quelle erreur commettent-ils en ne le comprenant pas ! Le régime ne résistera pas à certaines épreuves et, après avoir tout perdu, pour n'avoir pas osé s'attaquer au seul problème, celui de l'autorité politique, nos princes seront, eux-mêmes, des épaves perdues. Se ressaisiront-ils avant qu'il soit trop tard ?