À propos

Fin de la première journée.
Il n'est pas venu. J'essaierai encore demain : peut-être viendra-t-il, ne serait-ce que pour défier la loi des probabilités. Je le vois déjà, avec son feutre, debout dans son imperméable, comme sur les photos, le col relevé, le dos à l'objectif, cloué au bout de la jetée comme une paire de jumelles sur leur socle, fixant l'horizon lointain comme si plus rien d'autre n'existait. Oui, exactement ainsi, le chapeau baissé sur le front, la tête tournée, répétant sans cesse les mêmes phrases brèves et incompréhensibles, qui finiront par le rendre malade et qui bourdonneront dans ses oreilles comme un dernier roulement de tambour.
Il y aura un bruit de pas derrière lui, le contact glacé d'un canon noir contre son cou et pari - une maudite éclaboussure en travers du ciel. Les vagues viennent se briser, dans une monotonie lugubre, le long du sombre littoral. Par-delà les derniers pilotis noirs de la jetée, le ciel et la mer se confondent derrière un rideau de pluie grise. L'air salé, les algues, le crissement des galets sous les pas, l'inévitable cri des mouettes - tout y est, je suis chez moi.
Vers l'intérieur, dans les quartiers est de la ville, le crépitement des armes automatiques décroît, s'éteint. Demain, je reviendrai.


Rayons : Bandes dessinées / Comics / Mangas > Bandes dessinées > Romans graphiques


  • Auteur(s)

    Martin Vaughn-James

  • Éditeur

    Impressions Nouvelles

  • Distributeur

    Harmonia Mundi

  • Date de parution

    12/02/2002

  • Collection

    Traverses

  • EAN

    9782906131415

  • Disponibilité

    Disponible

  • Longueur

    24 cm

  • Largeur

    16 cm

  • Épaisseur

    0.9 cm

  • Poids

    333 g

  • Support principal

    Grand format

Infos supplémentaires : Broché  

Martin Vaughn-James

  • Naissance : 1-1-1943
  • Age : 81 ans
  • Pays : Royaume Uni
  • Langue : Anglais

En cent quatre-vingt pages que ne traverse aucun personnage, Martin Vaughn-James bâtit un univers obsessionnel d'une rare puissance à partir de l'incessante transformation de quelques lieux et quelques objets : chambres peu à peu envahies par le sable, murs qui se lézardent à vue d'?il, larges taches d'huile, d'encre ou de sang, végétation proliférante qui recouvre des ruines, tableaux et cadres amoncelés dessinant le plus aberrant des musées. La Cage est un somptueux labyrinthe, un ouvrage étrange devenu un classique. L'ouvrage est accompagné d'une préface de l'auteur, qui le resitue dans le contexte des années 70, de la contre-culture et du Nouveau Roman.

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